Voyageurs : chloroquine et perméthrine en disgrâce

Les nouvelles recommandations pour les voyageurs viennent d’être publiées dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de Santé publique France du 2 juin, même si « de nombreuses incertitudes demeurent sur l’évolution de la pandémie de Covid-19 », explique Santé publique France, qui oriente vers l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) pour les recommandations en matière de vaccination anti-Covid-19.

Les principaux changements concernent la prévention du paludisme, dont le nombre du cas et de décès a augmenté dans le monde en 2021. « La pression créée par la pandémie de Covid-19 sur les systèmes de santé, en particulier ceux des pays à faibles revenus, a fortement affecté leur capacité à maintenir les activités de lutte contre le paludisme », explique Santé publique France. En France, le nombre de cas explose en 2021 (+ 117 %) avec la reprise des voyages internationaux. D’où l’insistance sur « l’importance de la prescription d’une prévention adaptée et de son suivi », souligne Santé publique France. La liste des pays où sévit le paludisme ou, au contraire, qui en sont nouvellement exempts a été mise à jour, ainsi que les antipaludéens recommandés selon les régions. Fait marquant : l’utilisation de la chloroquine en chimioprophylaxie du paludisme a été abandonnée, en raison d’une balance bénéfice/risque défavorable et de l’interruption de la commercialisation de la forme sirop depuis juillet 2021 et des comprimés prévue fin 2022.

Dans la prévention contre les maladies transmises par les arthropodes (moustiques, punaises, puces…) la recommandation d’imprégnation des vêtements par la perméthrine est abandonnée pour la population générale du fait de l’absence de preuve de son efficacité et du risque de sa toxicité individuelle et environnementale, désormais bien documentés. La perméthrine pour imprégnation des tissus n’est plus recommandée que pour des groupes de population particuliers (réfugiés, militaires), en l’absence d’accès aux moustiquaires imprégnées.

Par ailleurs, Santé publique France met à jour la liste des pays à risque de transmission de l’encéphalite japonaise, de tuberculeuse, de fièvre jaune et les conseils vaccinaux adaptés à ces régions.

Le BEH pourra être mis à jour en cours d’année selon les nouvelles données, sans attendre l’édition 2023.