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Vieux comme MathusaLeem

Publié le 18 avril 2015
Par Matthieu Vandendriessche
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Ce n’est pas le médicament lui-même, mais son mauvais usage qui est la source du risque iatrogène survenant trop fréquemment dans la population des plus de 50 ans. Et c’est aussi ce mauvais usage du médicament qui soigne sa mauvaise image… Voilà ce qu’a relevé Patrick Errard, président du Leem(1), mardi dernier lors de la présentation à la presse de sa campagne de lutte contre l’iatrogénie chez les seniors (lire page 20).

C’est d’abord aux patients qu’elle se destine. « Le risque médicamenteux, ce n’est pas forcément la surconsommation, les interactions ou les effets indésirables. C’est aussi l’oubli d’un médicament ou la confusion dans les prises », pointe le représentant des labos. Une enquête(2) présentée lors de cette conférence montre d’ailleurs que 21 % des seniors admettent oublier de prendre un médicament important et que deux sur trois en consomment de leur propre chef. N’en jetez plus et prenez vos responsabilités !

Un message également adressé à l’endroit des médecins qui ne pratiquent pas suffisamment la délicate révision des traitements, pourtant plébiscitée par les patients dans l’enquête déjà citée. Contre l’empilement inapproprié des médicaments, les industriels attendent beaucoup de l’évolution des logiciels d’aide à la prescription (LAP). Et c’est aussi sur l’outil professionnel constitué par le dossier pharmaceutique que mise le Leem. Au point d’en recommander l’utilisation aux équipes officinales dans une « fiche mémo » qui leur est destinée dans le cadre de cette nouvelle campagne. Où il est aussi question de « détecter l’automédication » et de « s’assurer de la bonne compréhension de l’ordonnance ». Cela va sans dire, mais cela va mieux en le disant.

(1) Les Entreprises du médicament.

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(2) Réalisée pour le Leem par l’Institut français des seniors entrele 23 mars et le 29 mars 2015 (3 173 participants de plus de 50 ans).