Vaccins anti-Covid-19 : ce que l’on sait de leur efficacité sur Omicron

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Vaccins anti-Covid-19 : ce que l’on sait de leur efficacité sur Omicron

Publié le 22 décembre 2021
Par Anne-Hélène Collin
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L’efficacité des vaccins contre les formes symptomatiques de Covid-19 tombe, pour les personnes de 50 ans et plus, à 57 % six mois après la deuxième dose hors rappel contre 86 % dans les 15 à 30 jours après la fin de la primovaccination, estime la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) dans une étude publiée le 21 décembre d’après les données de Vaccin Covid (vaccination), SI-Dep (tests) et SI-Vic (hospitalisations) recueillies entre le 1er février et le 14 novembre. Pour les formes sévères, l’efficacité passe de 88 % dans les 3 mois qui suivent la deuxième dose à 84 % six mois après la primovaccination hors rappel. « Les premières estimations de l’effet de la dose de rappel suggèrent une efficacité importante contre les formes symptomatiques (92 %) et contre les hospitalisations (98 %) », note la DREES. Mais ça, c’était avant Omicron, lorsque les variants Alpha et Delta du Sars-CoV-2 circulaient majoritairement. 

« Les données sur le variant Omicron sont très évolutives et encore peu solides », souligne en introduction le Conseil scientifique dans son avis du 8 décembre 2021 « Le variant Omicron : anticiper la 6e vague », mis à jour le 16 décembre. Toutefois, les mutations observées sur le variant Omicron, dont une trentaine sur la protéine spike, confère à ce virus un échappement à la protection immunitaire humorale « tant vis-à-vis de l’immunité post-vaccinale que post-infectieuse ». Un maintien de la protection induite par l’immunité cellulaire de type TCD4 et TCD8 existe cependant.

De l’importance d’une dose de rappel

« La dose de rappel (3e dose) permet de rétablir une réponse immunitaire vis-à-vis du variant Omicron, résume le Conseil scientifique. Elle protège, probablement à un bon niveau, contre la survenue de formes sévères et graves mais ne protège que partiellement contre l’infection au variant Omicron. »

En effet, « la capacité neutralisante du sérum de personnes ayant reçu deux doses de Pfizer est 20 à 40 fois inférieure pour le variant Omicron comparé aux autres variants (Rössler & Kimpel; Wilhelm & Ciesek; Cele & Sigal; Sheward & Murrell ; Pfizer), note le Conseil scientifique. Toutefois, avec un rappel vaccinal (schéma à 3 doses, ou après vaccination faite chez une personne ayant eu une infection), il apparait que le taux d’anticorps induit est suffisamment élevé pour permettre une neutralisation significative et donc probablement une protection (Wilhelm; Pfizer; Moderna), même si l’effet protecteur diminue probablement à 3 mois de la dose de rappel (Wilhelm). A partir de ces résultats, la protection six mois après deux doses de vaccin ARN messager a été estimée par modélisation à 40 % contre l’infection symptomatique, et 80 % contre la maladie sévère. Une dose de rappel avec un ARN messager augmenterait cette protection à 86 % contre l’infection symptomatique, et 98 % contre les formes sévères (Khoury). »

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En vie réelle, selon une première étude menée en Afrique du Sud citée par le Conseil scientifique, la protection contre l’infection est estimé à 56 % 1 mois après la deuxième dose de Pfizer/BioNTech (Comirnaty), et à 25 % à 4 mois de la deuxième dose. « La protection contre l’hospitalisation serait de 70 % après deux doses de vaccin, allant de 92 % chez les 18-29 ans à 59 % chez les 70-79 ans (Mia Malan; Discovery SA) ».

En Europe, selon les premières estimations d’efficacité vaccinale en vie réelle, la protection contre les formes symptomatiques d’infection au variant Omicron passe de 80 % 1 à 2 mois après la deuxième dose d’un vaccin Pfizer/BioNTech, à 34 % à 4 mois, pour remonter à 75 % deux semaines après une dose de rappel. « L’efficacité est faible pour un vaccin AstraZeneca, mais monte à 71 % deux semaines après une dose de rappel Pfizer/BioNTech (Andrews et al. preprint) », ajoute le Conseil scientifique.

Dans un communiqué du 20 décembre, le laboratoire Moderna affirme qu’un rappel de son vaccin Spikevax  « a augmenté les niveaux d’anticorps neutralisants contre Omicron environ 37 fois par rapport aux niveaux de pré-boost [avant le rappel, NdlR] » 29 jours après administration en demi-dose (50 µg), et « environ 83 fois par rapport aux niveaux de pré-boost » à 29 jours avec une dose pleine (100 µg), selon des données préliminaires.