Vaccination anti-Covid-19 : ces recommandations qui bousculent l’utilisation de Spikevax (Moderna)

Pas de vaccin anti-Covid-19 Spikevax (Moderna) chez les moins de 30 ans. C’est ce que recommande la Haute Autorité de santé (HAS) dans son communiqué du 8 novembre, que ce soit en primovaccination (dose entière de 100 µg), ou en rappel (demi-dose à 50 µg), dans l’attente de données complémentaires sur le risque de myocardites dans cette population. En effet, l’étude cas-témoins Epi-Phare (Cnam et ANSM) confirme l’augmentation du risque d’hospitalisations pour myocardites et péricardites après vaccination avec un vaccin à ARNm, en particulier chez les hommes comme chez les femmes de moins de 30 ans. Chez les hommes de 12-29 ans, tranche d’âge où l’excès de cas est le plus élevé, le risque de myocardite est 5 fois plus élevé après la deuxième dose de vaccin de Moderna (131,6 cas par million de doses administrées) qu’avec le vaccin de Pfizer/BioNTech (26,7). Les données de pharmacovigilance françaises vont dans le même sens. Pour autant, le risque est considéré comme peu fréquent.

Quel vaccin pour quel patient ?

En pratique, pour les moins de 30 ans, la HAS recommande aujourd’hui d’utiliser le vaccin de Pfizer/BioNTech (Comirnaty), quand il est disponible, en primovaccination et en dose de rappel pour les personnes ciblées. Comirnaty est indiqué en France à partir de 12 ans. L’Agence européenne du médicament (EMA) se prononcera sur son utilisation chez les 5-11 ans en décembre.

A partir de 30 ans, la HAS recommande soit Comirnaty (Pfizer/BioNTech) en primovaccination ou en rappel, soit Spikevax (Moderna) en dose complète en primovaccination ou à demi-dose pour la dose de rappel. Et même plutôt Spikevax, dont l’efficacité semble légèrement meilleure que Comirnaty et qui « se révèle particulièrement intéressant pour les personnes à risque de forme grave de Covid-19, conformément à la stratégie vaccinale recommandée, en primovaccination, comme en rappel », précise encore la HAS.

Ces recommandations sont suivies par la Direction générale de la santé dans son DGS-Urgent n°117 du 9 novembre.

Que répondre aux moins de 30 ans vaccinés et inquiets ?

Les cas de myocardites ou de péricardites sont survenus principalement dans les 7 jours suivant la vaccination avec un vaccin à ARNm, le plus souvent après la seconde injection. Tous ont été d’évolution favorable.

L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) recommande par ailleurs à toute personne récemment vaccinée présentant des symptômes tels qu’un essoufflement (dyspnée), des douleurs dans la poitrine, des palpitations ou un rythme cardiaque irrégulier, de consulter rapidement un médecin.

Quid de la généralisation du rappel ?

Les données sont encore limitées sur les conséquences d’une baisse de l’efficacité vaccinale au cours du temps chez les jeunes adultes et sur l’effet d’un rappel sur la transmission. « Il n’y a pas lieu pour le moment de modifier [ces] recommandations quant à la pertinence d’un rappel en population générale », estime la HAS. Qui ajoute : « même s’il est probable que celui-ci soit nécessaire ultérieurement. »