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Un nouveau virus grippal aviaire mutant est apparu en Asie. Est-ce inquiétant pour l’homme ?

Publié le 9 décembre 2006
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Les virus grippaux, qu’ils soient animaux ou humains, ont une aptitude importante à transformer l’« allure immunitaire » des protéines qu’ils portent à leur surface. Il n’est donc pas surprenant que des virus grippaux aviaires nouveaux apparaissent sans arrêt. La plupart des virus grippaux aviaires A(H5N1) circulant en Asie du Sud-Est depuis 2003 étaient proches de la souche virale observée en Chine, près du lac Qinghai, au départ de cette épizootie. A partir de juillet 2005, une évolution s’est produite en Chine. Les virus grippaux aviaires s’y sont peu à peu éloignés de A(H5N1)Qinghai pour former une « lignée » nouvelle, baptisée A(H5N1)Fujian. Cette nouvelle lignée est devenue très fréquente chez les canards et les oies infectés dans six provinces du sud de la Chine : Fujian, Guangdong, Guangxi, Guizhou, Hunan et Yunnan. On en a trouvé aussi au Laos et en Malaisie.

Comment explique-t-on l’apparition de cette nouvelle lignée ? Une des hypothèses est fondée sur le fait que, depuis 2005, la vaccination des volailles est obligatoire en Chine. Le vaccin utilisé étant peu protecteur contre les virus proches des variants Fujian, il se peut qu’il ait créé une « pression de sélection » favorisant ce variant Fujian.

Qu’est-ce que cela change pour les humains ? Pas grand-chose. Ce virus grippal animal n’est pas plus adapté à l’homme que le A(H5N1)Qinghai.

Par ailleurs, aucune des souches testées ne présente de résistance à l’oseltamivir. Enfin, rien n’indique que cette souche soit plus transmissible ou plus virulente que la précédente.

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