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Trois questions au Dr Victor Simon

Publié le 17 novembre 2001
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Que pensez-vous de la réglementation restreignant l’utilisation de l’oligothérapie aux enfants ?

Cette disposition me surprend beaucoup. En effet, nous donnons des oligoéléments aux enfants depuis près de 50 ans et il n’existe à ce jour aucun cas rapporté de pharmacovigilance. En pratique, les bénéfices constatés chez les enfants se révèlent si convaincants que je n’hésite pas à prescrire. Les pharmaciens se doivent de rassurer les mamans attentives aux notices. Les enfants ne courent aucun risque car les doses employées sont faibles. Si faibles que la posologie chez eux reste identique à celle de l’adulte.

Quelle est la place de l’oligothérapie dans votre pratique quotidienne ?

L’oligothérapie constitue ce que j’appelle « le traitement bis », les médicaments allothérapiques représentant la thérapeutique de base. Prenons l’exemple de la colopathie spasmodique. Le traitement classique consiste à donner des pansements intestinaux pendant 2 mois. En même temps, je prescris la prise prolongée d’oligoéléments. Ainsi, les rechutes survenant à l’arrêt du traitement topique disparaissent. Schématiquement, la thérapeutique habituelle permet de soulager rapidement le patient et l’oligothérapie prévient les récidives en modifiant le terrain de la personne.

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Quelles règles de base doivent respecter les pharmaciens pour bien conseiller les oligoéléments ?

Ils doivent impérativement connaître les manifestations spécifiques à chaque syndrome fonctionnel. Une fois le trouble identifié, il faut s’assurer de l’absence d’une éventuelle maladie organique. Car il est évident que des maladies graves telles qu’un cancer ou des infections sévères ne relèvent pas d’un unique traitement oligothérapique.

Par ailleurs, il ne faut pas hésiter à instaurer des traitements longs et rappeler qu’il n’existe aucun effet d’accoutumance. Il s’avère également important d’insister sur l’observance pour parvenir à un état d’équilibre. Lorsque l’objectif est atteint, c’est-à-dire quand le patient se sent beaucoup mieux, le rythme des prises doit être espacé puis le traitement arrêté. Il pourra bien sûr être repris si les symptômes réapparaissent.

Dans les manifestations de fatigue, de colopathie fonctionnelle ou bien encore de rhinite saisonnière, les pharmaciens ne doivent pas hésiter à conseiller l’oligothérapie en complément des traitements habituels.