Tout pour éviter la mort subite du nourrisson

Le taux de morts subites de nourrissons a diminué de plus de 80 % en 15 ans, passant d’environ 160 cas pour 100 000 naissances par an à 30 entre 1993 et 2008. Cette réduction s’est amorcée en 1994, après la première campagne diffusant largement les recommandations permettant de limiter cette cause de mortalité auprès du grand public et des professionnels de la santé. En 1995, ces recommandations ont été directement intégrées au carnet de santé afin que tous les parents y aient accès. Toutefois, suite à la récente publication d’une enquête nationale prospective menée entre 2007 et 2009 à partir des cas de mort inattendue de nourrissons déclarés dans 17 départements, l’InVS conclut qu’une nouvelle campagne de prévention pourrait permettre de réduire encore le nombre de décès chez les nourrissons. Depuis 2007, la HAS recommande une autopsie systématique en cas de mort subite chez un nourrisson. En pratique, elle est réalisée sur 72 % des victimes et permet de déterminer une cause dans 1 cas sur 3, or un quart des décès expliqués fait suite à une asphyxie liée au couchage et serait donc évitable.

Vigilance sur la literie

Pour prévenir ce risque, le bébé doit être couché sur le dos, seul, dans un lit à montants rigides avec un matelas ferme et de taille adaptée au lit afin d’éviter que l’enfant ne puisse se coincer entre le matelas et le montant du lit. Les couettes, oreillers, tours de lit et couvertures épaisses sont vivement déconseillés. Il est recommandé d’utiliser une turbulette ou un sur-pyjama et de veiller à ce que l’enfant ne soit pas trop couvert puisque, au-delà du risque d’étouffement lié au matériel qui l’entoure, l’hyperthermie peut être une cause de mort subite. La température de la chambre ne doit pas dépasser 20 °C. Le ministère de la Santé rappelle encore que pour limiter les risques, il faut également éviter de fumer dans l’entourage d’un nourrisson et que tout médicament sédatif doit être évité avant l’âge d’un an. Enfin, tout ronflement, gêne respiratoire ou reflux gastro-œsophagien notamment, imposent une attention particulière puisqu’il augmente les risques.