thyroïde : Toutes les femmes enceintes devraient être supplémentées en iode

La France reste un pays carencé en iode. Pourtant, l’iode est un élément indispensable à la synthèse des hormones thyroïdiennes. Si la carence reste modérée dans la population générale (apport de 80 µg pour des besoins de l’ordre de 150 µg/jour), elle devient très nette dans la population des femmes enceintes, dont les besoins sont accrus (250 µg/jour). Une hypothyroïdie, même frustre, pendant la grossesse peut entraîner une prématurité et des troubles psychomoteurs de l’enfant.

Cette constatation n’est pas nouvelle, puisque réduire la déficience en iode est l’un des 101 objectifs de la dernière loi de santé publique. La sortie de comprimés d’iodure de potassium dosés à 100 µg, annoncée pour 2006, permettrait de systématiser la supplémentation. Une posologie de deux comprimés par jour pourrait être prescrite à toutes les femmes enceintes, sans bilan préalable. Combiné à l’apport alimentaire de 80 µg en moyenne, la supplémentation permettrait d’atteindre les 250 µg nécessaires sans risque de surdosage, la marge de sécurité de l’iode étant de 600 µg/jour. C’est en tout cas ce que suggèrent les experts du comité scientifique de la campagne nationale « Semaine de la thyroïde » qui s’est achevée le 9 octobre.