Rougeole : la détecter tôt pour prévenir sa diffusion

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Rougeole : la détecter tôt pour prévenir sa diffusion

Publié le 4 avril 2024
Par Yolande Gauthier
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La Direction Générale de la santé (DGS) a alerté le 3 avril 2024 sur l’augmentation du nombre de cas de rougeole en France et en Europe. A l’approche de l’été et des Jeux Olympiques, elle appelle tous les professionnels de santé à une vigilance renforcée.

Santé Publique France a recensé en 2023 en France 117 cas de rougeole, dont 31 importés. Avec un âge médian de 12 ans, en lien avec un foyer (64 cas dans la région Auvergne Rhône-Alpes) survenu chez des collégiens pourtant majoritairement correctement vaccinés. Au total 27 patients ont dû être hospitalisés l’an dernier – essentiellement des enfants de moins de 5 ans et des adultes de plus de 30 ans -, 9 d’entre eux ayant présenté une complication de type pneumopathie. Aucun décès n’a été rapporté.

44 % des 96 cas autochtones éligibles à la vaccination n’étaient pas vaccinés contre la rougeole. Les adolescents infectés avaient pout la plupart reçu une administration avant 12 mois d’une première dose de vaccin, expliquant peut-être la plus faible protection à long terme observée chez eux. Plus de la moitié des 31 cas importés n’étaient pas vaccinés.

Compte tenu de la forte contagiosité de la maladie, la DGS craint « une diffusion plus large sur le territoire national au cours des mois à venir ». Elle demande donc aux professionnels de santé de vérifier le statut vaccinal des patients. Et invite à évoquer le diagnostic de rougeole en présence d’une fièvre supérieure ou égale à 38,5 °C associée à une éruption maculopapuleuse et à au moins l’un des symptômes suivants : conjonctivite, rhinite, toux ou signe de Köplik (taches blanchâtres sur fond érythémateux apparaissant sur la face interne des joues). Une confirmation biologique par RT-PCR sur prélèvement oropharyngé est indispensable, mais tout cas suspecté doit être signalé sans délai à l’Agence régionale de santé par téléphone, mail ou fiche de déclaration obligatoire.

L’éviction du patient est recommandée dès les premiers symptômes (la contagion est possible 5 jours avant l’apparition de l’éruption) et jusqu’à 5 jours après le début de l’éruption. La prophylaxie post-exposition doit être effectuée avec une dose de vaccin trivalent ROR dans les 72 heures qui suivent le contact avec un cas, pour toutes les personnes à risque élevé de complications : immunodéprimés, femmes enceintes et nourrissons de moins de 12 mois.

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