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Quels sont les risques de transmission interhumaine du virus grippal aviaire A(H7N9) ?

Publié le 27 avril 2013
Par Damien Lacroix, Pauline Michel et Yolande Gauthier
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Actuellement, les virus grippaux A(H7N9) sévissent presque exclusivement chez les volailles. Les foyers épizootiques chinois de cette « grippe aviaire » se sont accompagnés de quelques cas humains, chez des personnes environnées de poulets infectés (marchés, poulaillers, abattoirs) et ayant inhalé des doses très importantes de virus. Les rares humains ainsi infectés n’ont probablement pas transmis ces virus à leurs proches. On se trouve donc dans le même cas de figure que pour la grippe aviaire H5N1 : la circulation d’un virus grippal bien adapté aux volailles qui ne parvient à infecter des humains que lors d’expositions à des doses infectantes considérables. L’obstacle à cette transmission des volailles aux hommes tient à l’emplacement des sites membranaires sur lesquels les virus peuvent se fixer : pour la grippe A(H5N1), ces sites sont situés sur les cellules muqueuses des bronchioles profondes. De plus, la température qui y règne est plus élevée que dans le nez, ce qui gêne la réplication des virus grippaux aviaires.

Il faut être plus méfiant avec les virus H7 car ils peuvent se fixer non seulement sur les mucocytes des bronchioles profondes mais aussi sur les mucocytes des glandes lacrymales, ce qui explique la fréquence des conjonctivites dans les cas de grippe A(H7N7) et A(H7N9). Cette particularité pourrait faciliter beaucoup leur transmission d’un humain à l’autre et leur adaptation à l’homme.

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