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Que s’est-il passé pendant la production industrielle du vaccin antigrippal 2012 ?

Publié le 13 avril 2013
Par Yolande Gauthier
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Pour produire le vaccin contre la grippe, on injecte du virus grippal dans des œufs embryonnés. Le virus s’y multiplie très vite (un virus grippal produit 1 000 virus toutes les 8 heures). Les milliards de virus obtenus sont ensuite filtrés et tués pour aboutir à la fabrication du vaccin.

Or, chaque fois que le virus grippal se multiplie, chaque copie est susceptible de présenter de minimes imperfections. Ce phénomène explique l’extrême imprévisibilité des virus grippaux. Habituellement, lors de la production du vaccin, ces mutations spontanées touchent des gènes sans influence sur l’hémagglutinine ou la neuraminidase. En 2012, exceptionnellement, une des mutations spontanées des virus grippaux A (H3N2) vaccinaux a légèrement modifié la configuration spatiale de l’hémagglutinine. L’efficacité du vaccin contre la grippe A (H3N2) s’en est trouvée ainsi diminuée.

Compte tenu de l’ampleur de l’épidémie cet hiver, on aurait pu craindre un impact important dans les collectivités de personnes âgées, facilement touchées par le virus grippal A (H3N2). Il n’en a rien été, ce qui fait penser que, malgré cette imperfection, le vaccin a été efficace dans cette population particulièrement vulnérable.

Pour 2013, une nouvelle souche vaccinale H3N2 a été choisie (A/Texas/50/2012) et il a été vérifié qu’elle ne présentait pas le même défaut.

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