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Que savons-nous sur les réactions immunitaires pendant la grippe ?

Publié le 29 novembre 2014
Par Yolande Gauthier et Sylviane Le Craz
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La grippe débute par l’arrivée dans l’arbre respiratoire de milliards de virus (chaque gouttelette d’air expirée par un malade en contient plusieurs millions).

La muqueuse émet des microparticules piégeant une partie d’entre eux, mais les autres se multiplient par 1 000 toutes les 8heures, ce qui déclenche la production massive de substances défensives, l’« ouragan des cytokines » responsable des signes cliniques de grippe.

L’intensité des symptômes reflète celle de la réaction immunitaire du malade, très forte chez les enfants, modérée chez les personnes âgées. Habituellement, les virus sont anéantis en quelques jours. La persistance des symptômes est due aux cytokines. Chez les malades chroniques, cette réaction immunitaire intense demande un effort cardiaque, respiratoire, énergétique et rénal important, qui peut décompenser la maladie préexistante.

Parfois, chez des sujets sains, une défaillance immunitaire survient vers le 5e jour d’évolution et provoque une catastrophe métabolique. En 2009, l’étude de ces formes sévères de grippe (SARI)* a montré qu’elle est due à une « dysrégulation immunitaire » associant un taux sérique élevé des cytokines GZMB et TNFRII et un taux sérique bas de FASL, favorisés par certaines nucléoprotéines virales. En l’absence de réanimation, la défaillance immunitaire devient totale et les malades décèdent vers le 10e jour.

Les SARI touchent surtout les adultes jeunes en bonne santé mais ils peuvent aussi frapper les femmes enceintes (la grossesse modifie les capacités immunitaires) et les obèses (« prédiabète » ? gêne respiratoire ?).

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*Severe Acute Respiratory Infections.