Que retenir de l’épidémie de grippe 2013-2014 ?

Selon les données collectées par le Réseau des GROG, l’épidémie de grippe de l’hiver dernier se caractérise par :

– une durée courte : 6 semaines seulement, de la mi-janvier à la fin février 2014 (durée habituelle des épidémies depuis 1992 : 3 à 12 semaines, avec une moyenne de 8 semaines) et un pic épidémique début février ;

– un franchissement du seuil épidémique plus prolongé et un peu plus intense dans le sud-est de l’hexagone (Auvergne, Languedoc-Roussillon, PACA, Rhône-Alpes) ; en contraste, la Franche-Comté a été modérément et tardivement touchée, l’Alsace n’a connu que des foyers épidémiques locaux ;

– un impact modéré : pendant la période épidémique, 3,3millions de personnes ont consulté un médecin généraliste ou un pédiatre pour une grippe (contre 9,8 millions en 2012-2013 et 3,5 millions en 2011-2012) ;

– un taux d’attaque beaucoup plus élevé chez les enfants que chez les personnes âgées ;

– une co-circulation de virus grippaux A (H1N1) pdm09 et A (H3N2), la rareté des virus grippaux B et l’absence de résistance aux inhibiteurs de la neuraminidase (aucun virus résistant à l’oseltamivir détecté parmi les prélèvements GROG analysés).

Le vaccin antigrippal utilisé à partir d’octobre 2013 correspondait bien aux souches circulantes : – les virus grippaux du sous-type A (H1N1) pdm 2009 sont restés très proches de la souche pandémique et de la souche vaccinale A/California/7/2009 (H1N1) pdm09 ;

– les virus A (H3N2) sont restés antigéniquement proches de la souche vaccinale A/Texas/20/2012 ;

– la grande majorité des quelques virus grippaux B isolés correspondait au lignage retenu pour le vaccin (Yamagata). Au total, en France, en 2013-2014, la grippe a été discrète et le vaccin antigrippal bien adapté.