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Quand les médicaments mènent à l’hôpital

Publié le 4 décembre 2010
Par Florence Bontemps
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Les effets indésirables des médicaments administrés en ville conduisent parfois à l’hôpital. D’après l’enquête nationale ENEIS* menée en avril-juin 2009 par la DRESS (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) et dont les résultats viennent d’être publiés, 4,5 % des séjours hospitaliers ont pour origine un effet indésirable grave (EIG). Si certains de ces effets indésirables sont inévitables, la proportion de séjours liés à un EIG évitable reste de 2,6 %. Ce qui donne en extrapolant 160 000 à 290 000 admissions provoquées par un EIG évitable chaque année ! Même s’il y a toujours intrication de l’état de santé et des soins dans la survenue de l’événement indésirable, dans la moitié des cas, l’effet indésirable grave évitable est provoqué par un médicament.

Peu d’évolution en 2009

Ces chiffres sont peu différents de ceux observés en 2004, et il est difficile d’apprécier leur évolution. L’enquête ENEIS pointe les effets indésirables graves survenus au cours de l’hospitalisation elle-même : 6,2 journées d’hospitalisation sur 1 000 leur sont dues. En cause, les défaillances humaines, la supervision insuffisante des collaborateurs, la mauvaise définition de l’organisation et de la réalisation des tâches et la communication insuffisante entre professionnels, mais aussi la fragilité des patients.

* Enquête nationale sur les événements indésirables graves, étude menée sur 31 663 journées d’hospitalisation (8 269 patients).

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