Pourquoi avoir modifié la conduite en cas de contraception d’urgence ?

Publié le 27 février 2014
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Des précautions contraceptives renforcées doivent être prise par les utilisatrices d’ulipristal (voir repères) sous contraception régulière hormonale. La HAS en tient compte dans ses « Fiche mémo contraception » (1), mais le message est peu clair…

Qu’est-ce qui a changé dans le thésaurus depuis janvier 2014 ?
Désormais, le thésaurus, référentiel national des interactions médicamenteuses, déconseille d’associer l’ulipristal acétate (UPA) avec un progestatif, contraceptif ou non, en raison du risque d’antagonisme des effets du progestatif. Il indique de « ne pas reprendre un traitement progestatif moins de douze jours après l’arrêt d’ulipristal. »

Pourquoi ce risque d’antagonisme ?
L’UPA est un modulateur synthétique sélectif des récepteurs de la progestérone qui se lie avec une forte affinité aux récepteurs de la progestérone. Il peut ainsi diminuer l’activité des médicaments contenant un progestatif. C’est pour cela qu’il est recommandé de ne pas associer EllaOne au lévonorgestrel (Norlevo et génériques) sur un même cycle.

Qu’implique cette association déconseillée ?
Une association déconseillée doit être le plus souvent évitée, sauf après examen du rapport bénéfice/risque, et impose une surveillance étroite du patient. « Logiquement, il faudrait que les femmes sous contraceptif hormonal (progestatif seul ou combiné, pilule, patch, anneau…) ne prenne pas l’ulipristal ou alors qu’elles arrêtent leur contraceptif pendant douze jours au moins, ce qui est impensable, explique Françoise Tourmen, gynécologue. En raison du risque d’oubli de reprise, on se trouve dans la situation où l’arrêt de la contraception régulière aurait des inconvénients supérieurs aux risques. » Cela implique par contre que les femmes se protègent par une contraception mécanique (barrière) supplémentaire pendant au moins douze jours – voire plus compte tenu du délai de reprise d’efficacité maximale du contraceptif hormonal – contre les sept jours jusque-là recommandés lors de la prise d’un contraceptif d’urgence, les recommandations ayant été établies alors que seul était commercialisé le lévonorgestrel …


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Repères
Ullipristal acétate est contenu dans :
> Esmya indiqué en traitement pré-opératoire des symptômes des fibromes utérins. Les RCP stipulent que « l’utilisation concomitante d’un contraceptif oral contenant uniquement un progestatif, d’un dispositif intra-utérin libérant un progestatif ou d’un contraceptif oral combiné n’est pas recommandée (…). Une méthode non hormonale de contraception est recommandée pendant le traitement ».
> EllaOne, contraceptif d’urgence. Les RCP stipulent que bien que l’utilisation d’EllaOne …


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À lire dans Porphyre n°500 de Mars 2014

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