Pas de dompéridone avant 12 ans

Elle était déjà à éviter dans le traitement des nausées et des vomissements de l’enfant ; la dompéridone n’est désormais plus indiquée chez les enfants de moins de 12 ans et pesant moins de 35 kg, a indiqué l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), le 28 juin. Les raisons ? Un rapport bénéfices/risques jugé défavorable, d’après une récente étude où l’antiémétique n’a pas montré plus d’efficacité qu’un placebo dans cette population, alors que ses effets indésirables cardiaques ou neurologiques, rares mais potentiellement graves, sont toujours bien présents. Cette nouvelle restriction entraîne quelques adaptations : puisque la population pédiatrique n’est plus concernée, les suspensions buvables seront commercialisées sans leur seringue, et les RCP seront prochainement actualisés. Au final, la dompéridone est désormais limitée à la prise en charge des nausées et des vomissements de l’adulte et de l’adolescent de 12 ans et plus et pesant 35 kg ou plus, à une dose quotidienne maximale de 30 mg, sur une durée de traitement la plus courte possible (sans généralement dépasser 1 semaine). Pour les adultes préférant la forme liquide, il faudra maintenant convertir : 10 ml par prise, soit 2 cuillères à café, 3 fois par jour au maximum.

Que peut-on encore délivrer dans le traitement des nausées et vomissements avant 12 ans ? Pas grand-chose. La métopimazine (Vogalène) reste indiquée lorsqu’un traitement médicamenteux est nécessaire (risques de complications graves ou gênantes à court terme), mais dans sa fiche mémo sur le bon usage des médicaments antiémétiques publiée en avril, la Haute Autorité de santé rappelait que « les données de la métopimazine chez l’enfant sont très limitées et le rapport efficacité/effets indésirables mal établi. » Sa prescription est à éviter. L’alizapride (Plitican, forme comprimé, liste II, non remboursé), neuroleptique, n’est pas recommandé non plus. Du côté des antihistaminiques H1, seul le sirop Nausicalm (dimenhydrinate, non remboursé) peut être utilisé, mais à partir de 6 ans.

Dans tous les cas, le traitement de première intention des nausées et vomissements de l’enfant est la réhydratation orale par solutés, accompagnée des mesures hygiénodiététiques. Le traitement médicamenteux n’est pas indispensable. §