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Naissance

Publié le 26 novembre 2021
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Lola vient d’accoucher et profite de sa première balade pour présenter son fils à l’équipe : « Noah va bien mais j’ai peur qu’il ne prenne pas assez de lait. Vous avez une balance pour le peser régulièrement ? Et une crème pour l’épisiotomie, qui me fait encore souffrir ? »

Votre réponse : « Bienvenue Noah ! Vous l’allaitez exclusivement ou avec des biberons de complément ? Si la mise en route de l’allaitement est correcte, il n’y a pas de raison qu’il ne prenne pas suffisamment. Vous voulez faire un point avec Noémie, notre spécialiste “jeune maman” ? »

Suites d’épisiotomie

L’épisiotomie, incision du périnée pratiquée si besoin pour éviter les déchirures lors de la délivrance, nécessite des points de suture, le plus souvent avec des fils résorbables et une période de cicatrisation d’une à trois semaines. Douleurs et œdème durent environ dix jours mais cela varie selon la sensibilité individuelle.

• Garder la cicatrice propre et la plus « au sec » possible : toilette deux fois par jour et après chaque miction, avec de l’eau claire ou un savon d’hygiène intime. Sécher avec une compresse en tapotant et non au sèchecheveux – asséchant ! – et changement fréquent des protections périodiques. Bannir antiseptique et crème avant la cicatrisation complète, au risque de macération et d’infections. Éviter les bains. Privilégier les sous-vêtements en coton amples. Observer chaque jour l’évolution de la cicatrice avec un miroir et consulter en cas de douleur/ gonflement important ou persistant ou d’écoulement anormal. Une bouée peut aider à supporter la position assise !

• Quand la cicatrisation sera achevée, si Lola ressent encore une gêne ou des tiraillements, des massages quotidiens avec une crème telle que Cicalfate, Aderma épithéliale… peuvent aider à assouplir la cicatrice.

Début de l’allaitement

• La bonne prise en bouche du sein par Noah est la première condition pour un allaitement efficace et limiter les risques de complications, comme les crevasses. Lola peut vérifier que le visage de son fils est bien en face du sein, sa tête dans l’axe de son corps et qu’il prend en bouche une grande partie de l’aréole, et non seulement le mamelon. Au début surtout, allaiter « à la demande » permet de s’adapter aux besoins du bébé, d’activer la lactation et de soulager la tension mammaire liée à la montée de lait.

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• Inutile de peser Noah en dehors des visites médicales, l’allaitement est efficace s’il est serein après la tétée et si la fréquence des urines et selles est normale : trois à six par 24 heures. S’il tête moins de cinq fois par jour ou si ses couches se mouillent moins, une consultation s’impose.

Le peser avant et après la tétée n’a pas d’intérêt car la qualité du lait varie durant la tétée, l’apport calorique n’est pas proportionnel à la quantité avalée !

• Boire ou manger plus n’augmente pas la lactation. Boire à sa soif, au moins 1,5 litre par jour, et manger équilibré. Veiller aux apports en fer (viande, abats, fruits de mer, boudin noir, lentilles…), en iode (jaune d’œuf, saumon…), en vitamine B9 (légumes frais et secs), en vitamine A (carotte, beurre, fromage…) et vitamine C (kiwi, orange…), souvent insuffisants chez la femme allaitante.

Lola me demande

« Puis-je prendre de l’ibuprofène ? »

« Oui, il n’est pas contre-indiqué pendant l’allaitement ! Son efficacité est supérieure à celle du paracétamol dans les douleurs d’épisiotomie. »

« Mes seins sont sensibles et ça pince au début de la tétée. »

« Vérifiez que Noah prend bien toute l’aréole en bouche. Ne lavez pas vos seins plus d’une fois par jour. Appliquez un peu de lait après la tétée car il est régénérant, du froid entre les tétées, voire une crème hydratante compatible avec l’allaitement sans rinçage à base de lanoline purifiée, d’huile d’olive… Si cela persiste, parlez-en vite à la sage-femme. »