Maux du quotidien Réservé aux abonnés

Moustiques sous surveillance

Publié le 28 avril 2018
Par Yolande Gauthier
Mettre en favori

Le retour du soleil et de la chaleur signe également le retour des insectes, dont les moustiques. Parmi eux, il y a le fameux Aedes albopictus, vecteur entre autres de la dengue ou du chikungunya. C’est dans un contexte international de circulation d’arboviroses – l’épidémie de dengue actuellement en cours à La Réunion le prouve, avec près de 1 400 cas signalés depuis le début de l’année – que la Direction générale de la santé (DGS) a émis ses recommandations pour prévenir la propagation du moustique tigre. « La surveillance des vecteurs et de la circulation des virus, l’intervention autour des cas de personnes infectées sont les moyens majeurs de prévention et de lutte contre ces maladies pour empêcher les situations épidémiques », constate la DGS. Il y a fort à faire. En janvier, le moustique tigre était déclaré installé et actif dans 42 départements de 11 régions métropolitaines, et il a été détecté sporadiquement dans 9 autres départements. Les régions de Bretagne et de Normandie en sont exemptes pour l’instant. La surveillance entomologique du moustique repose sur la pose de pièges pondoirs dans les agglomérations les plus importantes et le long des axes routiers, les moyens de transport passifs facilitant la dissémination de ces insectes. Ce dispositif est complété par le recueil de signalements effectués par des particuliers, via le site signalement-moustique.fr ou l’appli i Moustique.

Côté paludisme, une autre arme anti-moustique est porteuse d’espoir, l’ivermectine (Stromectol). Des chercheurs ont étudié les effets de l’administration pendant trois jours de cet antiparasitaire à des patients souffrant de paludisme, à des doses de 300 ou 600 µg/kg par jour en complément d’un traitement à base de dihydroartémisinine-pipéraquine. Les résultats, publiés dans The Lancet Infectious Diseases, montrent que les moustiques ayant consommé du sang de patients traités par ivermectine mouraient plus rapidement que ceux ayant consommé du sang de patients qui avaient reçu un placebo. Les effets sur la mortalité des moustiques étaient toujours significatifs 28 jours après la consommation de sang de sujets traités par ivermectine. Une piste pour les pays classés à risque ? §

istock-GordZam

Publicité