Monkeypox : mieux vaut ne pas dormir avec son chien !

© Getty Images/iStockphoto

Monkeypox : mieux vaut ne pas dormir avec son chien !

Publié le 11 août 2022
Par Laurent Lefort
Mettre en favori

Le premier cas de transmission du virus Monkeypox à un chien de compagnie a été observé à Paris. L’infection d’animaux domestiques n’avait jamais été rapportée. Comment est-ce arrivé ?

Dans une correspondance du Lancet, une équipe de la Pitié-Salpêtrière à Paris (Assistance publique – Hôpitaux de Paris) décrit le premier cas confirmé d’infection à Monkeypox chez un chien, probablement acquise par une transmission humaine.

Deux hommes vivant en couple se sont en effet présentés le 10 juin dernier en consultation avec des ulcérations anales six jours après avoir eu des relations sexuelles avec d’autres partenaires. Entre autres symptômes, a suivi chez le premier une éruption vésiculopustulaire sur le visage, les oreilles et les jambes. Chez le second, les lésions ont touché les jambes et le dos. L’infection par Monkeypox, objectivée par RT-PCR, ne faisait aucun doute.

Douze jours après l’apparition des symptômes chez les deux hommes, leur chien, un lévrier italien (aussi appelé levrette d’Italie…), présentait des pustules sur l’abdomen et une ulcération anale. L’infection par Monkeypox a été également confirmée et la partie d’ADN viral séquencée était 100 % homologue à celle du premier patient.

Les éléments recueillis par l’équipe suggèrent une transmission de l’homme au chien, les deux hommes ayant expliqué dormir avec leur compagnon à 4 pattes. Les lésions anales et muqueuses et la positivité des échantillons cutanés et muqueux indiquent par ailleurs que l’infection induit une maladie chez le chien et pas seulement un portage viral.

Les auteurs estiment qu’il conviendrait d’isoler les animaux de compagnie des cas humains infectés et pointent la nécessité d’étudier l’hypothèse de la transmission secondaire à travers les animaux de compagnie.

Publicité

Dans les pays endémiques, le portage viral a été observé uniquement chez des animaux sauvages, rongeurs et primates. Des cas de transmission chez les chiens de prairies ont été décrits aux Etats-Unis et chez des primates en captivité en Europe qui avaient été en contact avec des animaux infectés. Mais l’infection d’animaux domestiques n’avait jamais été rapportée.