« Mon mari voudrait quelque chose contre la diarrhée »

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« Mon mari voudrait quelque chose contre la diarrhée »

Publié le 3 décembre 2015
Par Nathalie Belin
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JE QUESTIONNE
Précisez la demande
Interrogez la demande sur son mari. « Depuis quand a-t-il la diarrhée ? », « D’autres symptômes sont-ils présents comme des douleurs abdominales, des vomissements ou de la fièvre ? » affinent la clinique.

Suspectez une étiologie
« Des personnes de votre entourage sont-elles ou ont-elles été malades ? », « Votre mari a-t-il mangé quelque chose de particulier (fruits de mer…) ? », « Êtes-vous partis à l’étranger ces dernières semaines (pays tropicaux, subtropicaux) ? » délimitent le rôle officinal.

Déterminez le contexte
« Prend-il des traitements particuliers comme des antibiotiques… ou contre la goutte ou pour le cœur ? », « Est-il suivi pour une pathologie particulière ? » et « A-t-il déjà pris un médicament pour se soulager ? » orientent le conseil.

J’EVALUE
La diarrhée est une cause fréquente de demande de conseils au comptoir (lire aussi Porphyre n° 510, diarrhée chez l’enfant). Les diarrhées infectieuses, virales ou bactériennes sont le plus souvent bénignes. Un traitement symptomatique peut être généralement proposé pour soulager le patient en attendant une évolution favorable en un à trois jours.
Un avis médical est impératif en cas de diarrhée semblant liée à l’introduction d’un nouveau médicament ; persistant plus de trois jours et/ou avec vomissements répétés, fièvre > 39 °C ; de diarrhées sanglantes, glaireuses ou survenant au retour d’un voyage en zone tropicale ou subtropicale ; d’alternance d’épisodes de diarrhées et de constipation.
Orienter aussi vers le médecin les personnes immunodéprimées, âgées et/ou polymédiquées, chez qui une déshydratation, principale complication immédiate de la diarrhée, peut être grave avec risque d’hypotension ou de décompensation de pathologies sous-jacentes (insuffisance cardiaque, troubles du rythme, diabète…).
Attention : la consultation médicale ne doit pas retarder la réhydratation, qui est primordiale dans tous les cas.…

Encadré : Le contexte
La diarrhée est l’émission d’au moins trois selles molles ou liquides par jour selon l’OMS. Plus généralement, on parle de diarrhée aiguë devant la modification brutale des selles, qui deviennent plus fréquentes et plus liquides que d’ordinaire. Une diarrhée aiguë dure le plus souvent moins de dix jours. Elle est chronique en présence de signes depuis au moins quatre semaines. Fièvre modérée, nausées ou vomissements, douleurs abdominales sont souvent associés en cas de gastroentérite virale ou bactérienne.
Principales étiologies
> Infectieuses pour la plupart des diarrhées aiguës. Dans les pays développés, les virus (entéro- ou adénovirus) sont à l’origine de « la gastro-entérite », fréquente l’hiver.
Les toxi-infections alimentaires sont généralement dues à des bactéries (Escherichia coli, salmonelles…), surtout l’été en raison souvent de la contamination microbienne d’un aliment par rupture de la chaîne du froid. E. coli est la principale cause de la « diarrhée du voyageur » ou « turista » mais d’autres bactéries (shigelles, salmonelles…) ou des parasites (Giardia, amibes…) peuvent être impliqués et à l’origine de diarrhées sanglantes ou glaireuses.
> Iatrogènes : antibiotiques, AINS, diacéréine, entacapone, metformine, olmésartan, orlistat, antirétroviraux, cytotoxiques, surdosage en colchicine ou digoxine…
> Pathologies et âge : maladies inflammatoires de l’intestin ; fausse diarrhée éventuellement sur fécalome du patient âgé, notamment alité, avec selles non moulées alternant avec constipation ; cancer colorectal (modification brutale du transit avec alternance d’épisodes de diarrhées et de constipation, notamment chez les plus de 50 ans).

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À lire dans Porphyre n° 518 de Décembre 2015-Janvier 2016