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Mon bébé a des coliques

Publié le 1 avril 2006
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Les coliques du nourrisson se manifestent par des crises de pleurs de 2 ou 3 heures survenant plutôt le soir (coliques vespérales), dès les premiers jours de la vie.

Très souvent les coliques surviennent après la tétée, bébé s’endort et se réveille rapidement. Visage rouge, les sourcils froncés, le tout petit ramène ses jambes contre le ventre et hurle. Cette situation inconfortable pour l’enfant et très stressante pour les parents peut durer de quelques minutes à quelques heures. Et ce, que le nourrisson soit nourri au sein ou au biberon. La crise cesse brutalement et bébé se rendort. Mais elle peut recommencer plusieurs fois dans la journée ou la nuit. A l’origine, peuvent être incriminées une immaturité intestinale ou la mauvaise évacuation de l’air entré dans l’estomac durant les pleurs ou la tétée. L’air passe alors dans l’intestin et provoquerait des contractions douloureuses.

Rassurer les parents

Entendre son petit hurler tout en restant démunis pour le calmer est une situation très angoissante et parfois culpabilisante. Heureusement, en dehors des crises le nourrisson est gai et alerte. Il faut rassurer les parents, ne serait-ce que pour diminuer leur angoisse qui se répercute sur le bébé. Insister sur le caractère bénin du trouble mais orienter vers le médecin dans tous les cas pour confirmer l’absence d’une pathologie organique. Les coliques disparaissent généralement vers l’âge de 3 à 4 mois.

La bonne attitude

Le bébé doit prendre ses repas calmement, dans une ambiance sereine. Veiller à la bonne préparation du biberon : tétine adaptée (quand le lait coule trop vite, la prise d’air augmente), quantité de lait adéquate… Bien aider le nourrisson à faire son rot.

Pendant les crises, le bercer dans les bras une main sous son ventre, le promener, lui masser doucement le ventre ou le bas du dos. Une autre position semble avoir de l’effet : le parent place le dos du bébé contre son ventre et lui replie les jambes sur le ventre.

Sucette, bain tiède ou musique douce peuvent être essayés mais il n’y a malheureusement pas de recette universelle. Insister pour que les parents se « changent les idées » afin qu’ils se détendent.

Le traitement

En automédication, le recours à l’homéopathie ne présente aucun risque et peut s’avérer utile : Magnesia carbonica 5CH quand l’enfant présente des flatulences accompagnées de selles verdâtres, Chamomilla vulgaris 7CH si le bébé est calmé lorsqu’il est dans les bras et bercé, Colocynthis 7CH chez un enfant très colérique qui a tendance à rester plié en deux, la chaleur et la pression sur l’abdomen l’apaisent, Carbo végétabilis en cas de ballonnements et de borborygmes après les biberons.

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Quel que soit le remède, dissoudre 3 granules dans chaque biberon (ou dissoudre 10 granules dans 100 ml d’eau à boire tout au long de la journée).

Aucun autre médicament ne doit être administré sans l’avis du médecin. Ce dernier vérifie toujours l’absence d’une pathologie intestinale ou d’une allergie alimentaire avant de proposer un traitement qui peut être du gel de Polysilane UPSA en cas de météorisme important, ou du sirop Débridat pour calmer la douleur. v C.J.

les régurgitations sont physiologiques. Elles s’expliquent par la fermeture incomplètre du sphincter (le cardia) situé en bas de l’oesophage. Après le rôt (au plus tard une heure après), le bébé peut donc rejeter un peu du liquide qu’il vient de boire. A la différence des vomissements, les régurgitations surviennent sans effort. Elles disparaissent complètement à l’âge de la marche (12-18 mois).

La prise en charge

Le traitement des régurgitations repose sur l’épaississement de l’alimentation et sur l’adoption de mesures hygiéno-diététiques évitant au contenu stomacal de remonter.

Une consultation est indispensable dans les cas suivants :

– Les rejets s’apparentent à des vomissements (grandes quantités de liquide).

– Les régurgitations surviennent plus d’une heure après le repas.

– Elles s’accompagnent de pleurs et d’agitation pendant le sommeil, de perte de poids, d’infections ORL à répétition.

– Elles apparaissent dès que l’on change l’enfant de position.

Les laits AR

Les laits anti-régurgitations sont des laits pré-épaissis, souvent désignés par « AR » ou « Confort ». L’épaississement provient de l’ajout d’amidon de riz ou de maïs, ou de pectine issue de la caroube. On peut également utiliser un lait classique en ajoutant extemporanément un épaississant (Gumilk, Gélopectose). Dans tous les cas, mieux vaut éviter les laits hypoallergéniques dont l’hydrolyse des protéines limite la floculation dans l’estomac et favorise donc « les remontées ».

A noter: l’administration de laits épaissis nécessite une tétine adaptée (ouverture plus importante). Le biberon doit être donné dès qu’il est préparé car le lait devient de plus en plus compact.

Autres mesures diététiques

Le but est de ne pas faire ingurgiter de quantité de lait trop élevée par repas, de façon à limiter l’importance des régurgitations. Mieux vaut donc fractionner les repas que de donner un biberon trop volumineux, sans pour autant diminuer la dose de lait journalière. Chez les bébés gloutons, veiller à observer des pauses au cours de l’administration des biberons. Eviter le jus d’orange qui majore les contractions de l’oesophage.

Conseils complémentaires

– Contrairement à une idée reçue, il ne s’avère pas nécessaire de coucher le bébé en maintenant le haut du corps surélevé (position proclive), sauf dans les formes de reflux très sévères. Les enfants sujets aux régurgitations doivent être allongés à plat sur le dos, comme le veut la recommandation pour éviter le risque de mort subite du nourrisson.

– Ne pas trop incliner l’enfant lors du repas, essayer de le maintenir en position quasi-verticale après chaque têtée.

– Ne pas le coucher directement après le repas, attendre le rot.

– Eviter les vêtements et les couches trop serrés.

– Bannir le tabac qui majore les épisodes de reflux. v C.J.

A éviter

Espacer de moins de 3 heures les tétées (4 heures pour les biberons).

Dramatiser et angoisser devant l’enfant.

Se précipiter au premier cri.

Serrer les couches et les vêtements.

Remplacer le lait de vache par un autre lait (soja, protéines hydrolysées) sans accord du médecin.

Donner un médicament de son propre chef.