Ma chatte a ses chaleurs

La maîtrise de la reproduction chez la chatte n’est pas toujours facile, et ne peut être envisagée qu’après les premières chaleurs.

Le cycle sexuel

– L’âge moyen de la puberté chez la chatte est de 7 mois : les premières chaleurs peuvent apparaître entre 5 mois et 1 an (chattes persanes).

– Les chaleurs peuvent se manifester toute l’année et sont très variables en durée et en fréquence. Le cycle sexuel peut être bloqué en anoestrus pendant l’hiver, surtout si la chatte vit dehors, et ne redémarrer qu’au printemps. En général, chez les chattes européennes (chatte commune), les chaleurs ont lieu toute l’année.

– Un cycle oestral dure en moyenne trois semaines. Le pro-oestrus dure 2 jours et se caractérise par le refus du mâle. L’oestrus dure 7 à 10 jours. Pro-oestrus et oestrus constituent les chaleurs : la chatte se frotte, lève la queue sur le côté, se roule par terre, miaule. L’oestrus se trouve réduit si la femelle est fécondée. C’est le coït qui déclenche l’ovulation mais plusieurs saillies sont nécessaires. L’ovulation est déclenchée 24 à 36 heures après la première saillie.

Interrompre ou éviter les chaleurs ?

L’interruption des chaleurs, une fois celles-ci démarrées, est déconseillée chez la chatte, d’autant plus qu’elle nécessiterait l’administration de comprimés plusieurs jours de suite, ce qui est particulièrement difficile. Il faut toujours chercher à intervenir avant toute manifestation de chaleurs mais cependant après avoir observé les premières chaleurs de la chatte. Si l’on souhaite néanmoins interrompre les chaleurs, il faut impérativement intervenir lors du pro-oestrus (deux premiers jours des chaleurs). Bien insister auprès du maître sur l’enjeu de la bonne administration des comprimés.

Avant de démarrer une prévention des chaleurs, s’assurer également que la chatte n’est pas gestante.

Une solution plus radicale et définitive passe par une opération de castration chez le vétérinaire.

Les produits disponibles

Par voie orale, deux molécules sont commercialisées :

– L’acétate de mégestrol (Felipil, Mégécat, Mégépil, Minipil, Opochaleurs, Pilucalm…) est un progestogène de synthèse qui agit en bloquant l’axe hypothalamohypophysaire. Ses effets indésirables sont une augmentation de l’appétit, une prise de poids et un développement mammaire.

Il est contre-indiqué chez les femelles prépubères, gestantes, en cas de diabète ou d’affection de l’appareil reproducteur (métrite). Il est souvent conseillé de ne pas prolonger le traitement au-delà de 18 mois consécutifs.

A l’arrêt du traitement, la chatte pourra dès ses prochaines chaleurs avoir une gestation et une portée normales. Les chaleurs réapparaissent dans un délai très variable.

– L’acétate de médroxyprogestérone (Controlestril, Hebdo’Pil, Perlutex…) est un dérivé de la progestérone à actions antigonadotrope, antiestrogène et actif sur l’endomètre.

Ses contre-indications et effets secondaires sont très similaires à ceux de l’acétate de mégestrol. Certains laboratoires préconisent de laisser réapparaître les chaleurs après 2 ou 3 cycles.

Ma chatte attend des petits

La gestation dure en moyenne 60 jours. Les foetus sont perceptibles par palpation à partir de 3 semaines. Le ventre de la chatte se souligne à partir de 1 mois.

A la saillie et 15 jours avant mise bas, il faut traiter la chatte avec un vermifuge compatible avec l’état gestationnel. On peut apporter un complément minéralovitaminé durant le deuxième mois de gestation (Pet-Phos félin, Félicalcion, Eltam Chat, Thékan Vitalité Chat Croissance…).

Juste avant la mise bas, la température rectale baisse de un degré par rapport à la moyenne (38,5 °C) et la chatte se fait un nid. Il faut alors ne pas la déranger. Après rupture de la poche des eaux, le premier chaton est expulsé dans l’heure qui suit. La chatte le débarrasse de ses enveloppes foetales et le lèche pour le réchauffer. Les chatons se succèdent. Tous vont chercher à téter immédiatement.

La chatte doit récupérer un tonus et un appétit normaux rapidement. Ses besoins alimentaires sont augmentés pendant toute la lactation (3 à 4 fois la ration habituelle). Au bout de trois semaines, pour soulager la chatte (ou avant si elle ne parvient pas à satisfaire l’appétit de ses chatons), on peut recourir à un lait maternisé donné au biberon (Biocanina, TVM, Milkkan chaton, Milkodog, Mixol…). Les chatons seront sevrés à 8 semaines. Les chaleurs réapparaissent 10 à 30 jours après le sevrage. Si les chatons sont séparés de la mère dès la naissance, il est souhaitable de donner à la chatte un produit de tarissement de la sécrétion lactée : Antilaiteux Biocanina, Contralac, Mamineurine, Tari-Dog, Taril…