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Lutte contre les déserts médicaux : et si l’installation des médecins s’inspirait de celle des pharmaciens ?

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Lutte contre les déserts médicaux : et si l’installation des médecins s’inspirait de celle des pharmaciens ?

Publié le 13 novembre 2024
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Le ministère de la Santé de la Colombie-Britannique a annoncé samedi 9 novembre le premier cas de grippe aviaire chez un humain au Canada.

Cette initiative transpartisane, rassemblant des parlementaires de neuf groupes politiques allant de LFI à LR, vise à réduire les inégalités d’accès aux soins qui touchent actuellement 11 % de la population, soit sept millions de Français sans médecin traitant.

Des disparités géographiques alarmantes

Le constat est clair : depuis 2010, le nombre de praticiens diminue dans 61 départements tandis qu’il augmente dans 39 autres. La distribution des médecins varie fortement d’une région à l’autre, avec par exemple 2,5 fois plus de généralistes par habitant dans les Hautes-Alpes que dans la Creuse, et 48 fois plus de dermatologues à Paris qu’en Nièvre. Cette inégalité géographique aggrave l’accès aux soins pour les habitants des zones rurales et sous-dotées.

Une régulation inspirée de modèles étrangers

La proposition de loi s’inspire des exemples de régulation d’installation de médecins en vigueur au Canada et en Allemagne. Dans ces pays, les professionnels de santé ne peuvent s’installer librement dans les zones où l’offre médicale est déjà saturée. Guillaume Garot explique à France Inter qu’en France, un pharmacien, par exemple, ne peut s’installer sans autorisation préalable, et il propose d’étendre ce principe aux médecins pour une répartition plus équilibrée sur le territoire.

Des mesures pour renforcer la formation des soignants

Pour répondre au besoin croissant de praticiens, le texte propose de revoir l’organisation de la formation médicale. Parmi les propositions, les députés souhaitent décentraliser la première année de médecine, en permettant à chaque département d’offrir des cours en distanciel, et de créer un centre hospitalier universitaire en Corse afin que chaque région dispose d’un CHU. Des stages en zones sous-dotées et des prépas passerelles vers les études de santé sont également envisagés pour démocratiser l’accès à la médecine.

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Intégrer les médecins étrangers et développer le salariat

La proposition de loi entend également faciliter l’intégration des médecins non européens, dont l’exercice en France pourrait combler certains besoins urgents dans les déserts médicaux. En parallèle, les députés souhaitent encourager le salariat dans les centres de santé, permettant ainsi aux praticiens de s’installer dans des zones sous-dotées tout en bénéficiant de conditions de travail plus stables.

Vers une égalité d’accès aux soins

Enfin, le texte propose de supprimer progressivement les dépassements d’honoraires dans le secteur 2 pour limiter les inégalités d’accès aux soins. De plus, les parlementaires envisagent d’abolir la majoration des tarifs en l’absence de médecin traitant, soulageant ainsi les patients qui peinent déjà à trouver un professionnel de santé dans leur secteur.

Avec cette proposition de loi, les députés espèrent une réponse durable et coordonnée pour faire reculer les déserts médicaux et garantir à tous un accès aux soins plus équitable.