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Lingettes bébé : rassurer les mamans
Les associations de consommateurs épinglent régulièrement des produits qu’elles jugent toxiques. Comment réagir quand ils sont vendus à l’officine, comme les lingettes pour bébé ?
Comment ne pas s’indigner que des fabricants saturent leurs produits de molécules allergisantes, d’antibactériens ou d’antioxydants, toxiques voire perturbateurs endocriniens, surtout lorsque ceux-ci sont destinés à nos bébés ? » A l’automne dernier, l’UFC Que Shoisir alertait le grand public sur la présence de ces composés dans 26 lingettes et 6 laits de toilette.
S’informer
Forcément, les mamans prennent peur et sont prêtes à boycotter certains produits s’il s’agit d’assurer la sécurité de leur bébé. Pour les informer justement, le premier réflexe du pharmacien doit être de contacter l’ANSM. Mais à propos des lingettes, l’agence se réfugie derrière le fait d’avoir porté la question devant l’Union européenne. Heureusement, s’informer sur les tests réalisés reste possible (il suffit de lire notre article !). Dans le cas des lingettes, l’association de consommateurs a fait mesurer en laboratoire les concentrations de quatre familles de composants indésirables absorbés par la peau : les parabens à longue chaîne, le phénoxyéthanol, les isothiazolinones, et les allergènes.
Prendre du recul
Ensuite, le titulaire peut regarder la réglementation sanitaire. S’agissant par exemple du phénoxyéthanol, l’ANSM recommande de limiter à 0,4 % la concentration dans les produits pour les moins de trois ans et de le bannir dans les produits destinés au siège. « Or, si la moitié des produits testés contiennent ce composé à risque, un quart en renferment plus de 0,4 %, avec un record de 0,9 % pour les lingettes Klorane », dénonce Que Choisir. Mais, au niveau européen, en revanche, la valeur maximale est fixée à 1 %. De plus, selon Klorane, « la sécurité d’utilisation du phénoxyéthanol dans les cosmétiques a été évaluée à plusieurs reprises en Europe par un groupe d’experts indépendants, ainsi que par la Food and Drug Administration qui l’autorise aux Etats-Unis ». Garder à l’esprit qu’il est toujours possible de joindre les fabricants : Klorane a ainsi invité les pharmaciens à appeler ses chefs de produits. Et, en septembre dernier, juste avant la parution de l’étude de Que Choisir, Klorane a supprimé le phénoxyéthanol de ses lingettes « pour répondre à la demande des consommateurs » ! Les lingettes incriminées n’étaient donc plus d’actualité.
Expliquer
Klorane met en avant que le phénoxyéthanol présent dans ses lingettes est destiné à « éviter toute contamination bactérienne ou fongique qui pourrait provoquer des infections ». Que Choisir conseille « d’inviter les parents à réfléchir à deux fois avant de recourir aux facilités cosmétiques plutôt qu’à l’eau et au savon rincé ». Valérie Marcadet, directrice R&D cosmétique de Léa Nature (produits Natessance), nuance : « Le bébé a une petite surface de peau. Plus il reçoit et plus c’est ennuyeux sur la durée. Le problème est bien la répétition tous les jours. » Il importe donc de distinguer le contexte quotidien et les situations occasionnelles comme les voyages.
Eclairer
Enfin, il est toujours utile de vérifier que les mentions sur les paquets sont en adéquation avec la composition des produits. Que Choisir signale que les mentions du type « hypoallergénique » ou « testé sous contrôle dermatologique » sont d’autant plus mal venues que les lingettes recèlent des quantités significatives d’allergènes. Autant de conclusions qui peuvent être prétexte à l’élaboration de « fiches d’ingrédients » afin d’éclairer les clientes.
NaturalitéFaire la part des choses
Depuis 15 ans, les produits Natessance excluent tous les composants qui présentent un risque », explique Valérie Marcadet (Léa Nature). La carte de la sécurité certes, mais un choix qui engendre des difficultés car les composants naturels utilisés comme conservateurs (acide hydroacétique, sorbate de potassium, sodium benzoate, alcool benzylique) sont plus fragiles et déstabilisent les formules. De son côté, Klorane rappelle que « les cosmétiques bio ne sont pas garantis sans conservateurs. Ecocert, organisme certificateur, autorise 5 % d’ingrédients de synthèse dans les cosmétiques bio. Et, la plupart du temps, ce sont des conservateurs ».
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