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L’ibuprofène à haute dose n’est pas bon pour les hommes

Publié le 11 janvier 2018 | modifié le 31 décembre 2024
Par Yolande Gauthier
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Des chercheurs de l’Inserm avaient déjà montré que l’ibuprofène administré pendant le premier trimestre de la grossesse pouvait entraîner des atteintes testiculaires chez le fœtus. Une nouvelle étude, publiée dans Proceedings of the National Academy of Sciences, établit que la prise pendant 6 semaines de 1 200 mg/jour d’ibuprofène exerce chez les jeunes hommes des effets perturbateurs endocriniens sévères. Les recherches in vitro et in vivo montrent une forte augmentation du taux de LH, une inhibition de l’hormone inhibine B responsable de la régulation de la FSH, et un blocage de la production des prostaglandines testiculaires.

La prise soutenue d’ibuprofène conduit ainsi à un hypogonadisme compensé (un état généralement rencontré chez environ 10 % des hommes âgés), qui est associé à des risques accrus pour la santé reproductive et générale. « Il existe des sous-populations d’hommes qui prennent de façon continue de l’ibuprofène, notamment des hommes ne souffrant d’aucune maladie chronique comme des athlètes de haut niveau. Si cet état d’hypogonadisme compensé s’installe, le risque pour eux [ ] est aussi d’altérer leur condition physique (muscles et os), d’hypothéquer leur santé psychologique et même reproductive », alertent les auteurs. §

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