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- Les trousses pour le voyage
LES INDISPENSABLES
Martin, diabétique de type 1, prend l’avion pour Chicago. Il s’interroge :–Que dois-je faire de mes médicaments pendant le vol ? Et mon insuline ?– Gardez vos médicaments dans votre bagage à main, avec l’ordonnance. Renseignez-vous auprès de la compagnie aérienne pour garder l’insuline au frais mais sachez qu’elle se conserve 1 mois à température ambiante. Munissez-vous aussi d’une attestation médicale justifiant l’utilisation d’aiguilles. La trousse à pharmacie est indispensable à la maison, dans la voiture, en voyage, au travail. Elle doit être pratique, adaptée aux risques auxquels s’expose le patient, et son contenu doit être régulièrement revu. Elle a pour objectif de pallier les urgences qui ne nécessitent pas de consultation.
LE CONTENU MINIMUM
Produits d’action locale pour petite urgence :
– sérum physiologique
– antiseptique (chlorhexidine…)
– solution de lavage oculaire (borax/acide borique) et collyre antiseptique (hexamidine…)
– topique contre les hématomes (spécialités à base d’arnica, ou de pentosane polysulfate dans Hémoclar)
– topique contre les brûlures (trolamine dans Biafine, BiafineAct ou Lamiderm, acide hyaluronique dans Ialuset Plus, gel osmotique Osmosoft…)
– topique contre les irritations (dexpanthénol dans Bepanthen ou Erythedermyl…)
Médicaments de base :
– antalgiques/antipyrétiques : paracétamol, ibuprofène en l’absence de contre-indication (grossesse, antécédents d’ulcères gastroduodénal, risques hémorragiques…)
– antispasmodiques (phloroglucinol, trimébutine).
Petit matériel : compresses stériles, gants, pansements multi-tailles, sutures cutanées (strips), éponges hémostatiques, paire de ciseaux, bande cohésive, pince à écharde, tire-tique, thermomètre, couverture de survie isothermique, gel hydralcoolique…
Produits de confort :
– contre les nausées, vomissements : antiémétique (métopimazine dans Vogalib, spécialités à base de gingembre dont l’usage est bien établi…)
– contre le mal des transports (diménhydrinate dans Mercalm et Nausicalm ; diphénhydramine dans Nautamine)
– contre les piqûres : répulsifs, crèmes antiprurigineuses (crotamiton dans Eurax ; isothipendyl dans Apaisylgel et Sedermyl ; prométhazine dans Phenergan), anesthésiques locaux (énoxolone dans PO 12 ou quinisocaïne dans Quotane), et corticoïdes (hydrocortisone dans Dermofenac, Cortapaisyl, Cortisédermyl) si la réaction est très inflammatoire
– contre les allergies : cétirizine, loratadine
– contre les troubles digestifs : laxatifs (macrogol, bisacodyl…) ou solution rectale laxative pour une action quasi immédiate (Microlax…), antidiarrhéiques (racécadotril en première intention, lopéramide)
– contre les troubles ORL : solution nasale iso ou hypertonique, pastilles pour la gorge, collutoire…
Attention : la métopimazine, le dimenhydrinate, la diphénhydramine possèdent des propriétés anticholinergiques et ne doivent pas être conseillés en cas de risque de rétention urinaire liée à des troubles prostatiques ou de glaucome à angle fermé. Les laxatifs irritants (bisacodyl…), actifs rapidement, doivent rester ponctuels et ne sont pas adaptés aux enfants de moins de 12 ans et en cas de pathologies inflammatoires de l’intestin.
Accessoires : bouchons d’oreilles, masque…LE CONTENU ADAPTÉ AUX BESOINS
ENFANTS EN BAS ÂGE
La trousse doit comporter les médicaments de base (cités précédemment) sous leur forme pédiatrique avec leur mode d’utilisation. Les formes buvables ne doivent pas être dissociées de leur pipette (non interchangeable).
Il convient d’y ajouter des sachets de réhydratation orale en cas de diarrhée et/ou vomissements aigus.PATIENTS DIABÉTIQUES (SOUS INSULINE)
La trousse doit comporter le nécessaire pour remédier à :
– l’hyperglycémie : insuline et matériel d’injection habituel
– l’hypoglycémie : sucre (quantité nécessaire au re-sucrage : 15 g, soit 3 morceaux de sucre) à administrer si le patient est conscient, et glucagon en injection IM ou SC si le patient présente des troubles de la conscience sévères (Glucagen kit : injection de la totalité du contenu pour l’adulte et l’enfant de plus de 25 kg ; injection d’une demi-dose pour l’enfant de moins de 25 kg. Se conserve 18 mois à température ambiante)
– appareil d’autosurveillance glycémique, lancettes et bandelettes, stylo autopiqueur, ainsi que des piles de rechange ou le chargeur adapté : certains lecteurs de glycémie résistent aux conditions extrêmes (altitude, température). prévoir des boîtes de récupération des Dasri.PATIENTS ASTHMATIQUES
La trousse doit inclure un bronchodilatateur d’action rapide (salbutamol : Ventoline, Airomir) avec une chambre d’inhalation en cas de difficulté de coordination main-poumons.
Un débimètre de pointe est également fortement recommandé : il permet d’explorer la fonction respiratoire instantanément et de détecter le début d’une crise d’asthme lorsque le patient sait s’en servir.RISQUE D’ALLERGIE SÉVÈRE
La trousse d’urgence est généralement prescrite par un spécialiste dans les cas d’allergies sévères : allergies alimentaires, antécédents d’œdème de Quincke. Elle contient le plus souvent un antihistaminique H1 (desloratadine, cétirizine, bilastine…) et un corticoïde (prednisolone) en réponse aux premiers symptômes (rhinite, urticaire, gonflement localisé).
Un bronchodilatateur (salbutamol : Ventoline, Airomir) peut être prévu en cas de risque de crise d’asthme associée.
Dans tous les cas, la trousse comporte un stylo-injecteur d’adrénaline en cas de choc anaphylactique (Anapen, Jext, Epipen).
Chez l’enfant, une copie du projet d’accueil individualisé (PAI) doit être joint à la trousse. Ce document permet d’expliquer aux personnes ou aux structures prenant en charge l’enfant, la conduite à tenir en cas de réaction allergique et les modalités d’utilisation des médicaments.PATIENTS CARDIAQUES
A RISQUE CORONARIEN
Un vasodilatateur d’action rapide (trinitrine : Natispray) doit être prévu afin de traiter la crise d’angor et permettre le diagnostic différentiel avec un infarctus du myocarde (si la crise dure plus d’un quart d’heure malgré la prise de trinitrine, un infarctus doit être suspecté. Il convient alors de contacter le SAMU immédiatement).
HYPERTENDUS
Un tensiomètre peut être associé à la trousse.
PATIENTS ÉPILEPTIQUES
Chez l’enfant et le nourrisson, la trousse doit comporter du diazépam (Valium) intrarectal avec la canule adaptée.
LE CONTENU ADAPTÉ AUX SITUATIONS
ACTIVITÉS SPORTIVES
Contre les traumatismes musculaires et ligamentaires : nécessaire de cryothérapie (bombe de froid), anti-inflammatoires locaux (diclofénac, ibuprofène…), décontracturants divers, bandes de contention.
Contre les ampoules : pansements hydrocolloïdes.AUTRES
Trousse de secours en entreprise : les lieux de travail doivent obligatoirement être équipés d’une trousse de premiers secours adaptée à̀ la nature des risques de l’entreprise (article R4224-14 du Code du travail). Exemples :
– Kit « membre sectionné » en cas de section d’un doigt ou d’une main : champ stérile (pour envelopper le membre), gants, sac isotherme étanche (destiné à recevoir le membre) et sacs réfrigérants instantanés.
– Kit « accident d’exposition au sang » : flacon de Dakin (rinçage de la peau), flacon de sérum physiologique (rinçage des yeux et des muqueuses). §CONSERVATION DU CONTENU DE LA TROUSSE À PHARMACIE
Conservation du contenu de la trousse à pharmacie
A rappeler aux patients :
– La date de péremption s’applique toujours à un produit non ouvert et laissé dans son contenant original. Une fois ce contenant ouvert, ou s’il a été conservé dans des conditions différentes de celles recommandées, la date de péremption n’est plus valide.
– Noter la date d’ouverture sur le contenant.
– Vérifier régulièrement (environ tous les 6 mois) le contenu de la trousse à pharmacie ; retirer et remplacer les produits périmés.
– Si la trousse est susceptible d’être exposée à des températures extrêmes, prévoir de la mettre dans un sac isotherme.Conservation des médicaments multidoses les plus courants de la trousse après ouverture :
Antiseptiques
Pour tous les antiseptiques en conditionnement multidose : 1 mois après ouverture (selon le RCP, possibilité de conserver Bétadine jusqu’à 6 mois). Exceptions : chlorhéxidine avec colorant (8 jours), hexamidine transcutanée (15 jours, 5 si utilisé en bains locaux), unidoses (à jeter après utilisation).
Antalgiques
Doliprane sirop : 6 mois, Ibuprofène sirop (AdvilMed, Antarène…) : 6 mois.
Collyres
Biocidan : 28 jours, Désomédine : 30 jours, Sedacollyre : 15 jours, Dacryosérum : 28 jours.
Topiques
Arnigel : 1 an, Biafine : 1 an, Cetavlon : 45 jours, Diclofénac émugel : 6 mois, Econazole : 2 mois, Hémoclar : 1 mois, Locoïd : 6 mois, Diprosone : 1 mois.
Autres
Débridat (enfant ou adulte) : 1 mois, Desloratadine : minimum 2 mois (se référer aux recommandations du fabricant), Gaviscon sirop : 3 mois, Motilium : 3 mois, Cétirizine en gouttes : 1 mois.INFOS CLÉS
infos clés
• La trousse permet de palier les urgences qui ne nécessitent pas de consultation.
• Il n’existe pas de trousse type. Sa composition doit être adaptée aux personnes utilisatrices et à leurs activités.
• Le contenu de la trousse doit être révisé régulièrement.
SÉJOUR EN ZONE TROPICALE
Bérénice, 32 ans, part en Argentine durant l’été. Elle demande au pharmacien un répulsif adapté à la destination : –Dois-je appliquer le répulsif avant la crème solaire ?– Non, vous devez appliquer le répulsif au moins 20 minutes après la crème solaire afin de limiter la diminution de son efficacité. Je vous conseille une crème d’indice de protection maximal. La composition de la trousse à pharmacie est à adapter en fonction de la destination et du mode de transport. Il est recommandé d’emporter les médicaments dans leur emballage et non pas en vrac (gain de place mais source d’erreurs).
TURISTA
La diarrhée du voyageur ou turista est fréquente (pouvant dépasser 50 % des voyageurs pour un séjour de 3 semaines), mais rarement grave. Elle survient principalement au début du séjour et est spontanément résolutive en 3 jours en moyenne.
Elle est plus souvent due à la consommation d’aliments solides que de boissons. Des facteurs de risque sont identifiés : jeune enfant (immunité plus faible), conditions et durée du voyage, hypochlorhydrie (prise d’inhibiteurs de la pompe à protons ou gastrectomie).DANS LA TROUSSE
Un antidiarrhéique antisécrétoire, le racécadotril (Tiorfast, Racécadotril Biogaran Conseil, Diarfix), à utiliser en première intention chez l’adulte et l’enfant de plus de 15 ans (sur ordonnance pour les enfants de moins de 15 ans), à raison d’une gélule à 100 mg prise d’emblée quel que soit le moment, puis une gélule 3 fois par jour avant ou au début des principaux repas. Le traitement est limité à 3 jours.
Les antidiarrhéiques ralentisseurs du transit (lopéramide) sont contre-indiqués en cas d’entérocolites bactériennes, causes fréquentes de turista, car ils pourraient ralentir l’élimination des agents pathogènes et majorer l’infection. Ils sont limités aux diarrhées très liquides lorsque l’accès aux sanitaires est difficile. Les pansements et antiseptiques intestinaux, d’efficacité modeste, n’ont pas leur place.
Des sels de réhydratation, recommandés chez les enfants et éventuellement les personnes âgées, pour corriger les pertes hydroélectrolytiques (1 sachet dans 200 ml d’eau faiblement minéralisée). Ils peuvent être utilisés chez l’adulte.
Autres médicaments symptomatiques utiles :
– antinauséeux : métopimazine sous forme lyophilisée (Vogalib), ou dimenhydrinate (Nausicalm)
– phloroglucinol sous forme de comprimés lyophilisés et trimébutine pour les spasmes digestifs et les douleurs intestinales
– siméticone ou charbon pour les ballonnements.
Des antibiotiques, prescrits avant le départ par le médecin (fluoroquinolones, azithromycine selon destination) à n’utiliser qu’après avis médical ou en cas d’accès limité aux soins, en cas de formes modérées à sévères de turista, avec diarrhée prolongée voire sanglante. Une prophylaxie antibiotique à prendre dès le début du voyage est indiquée uniquement pour les cas particuliers de risque de complications (maladies inflammatoires chroniques de l’intestin, colostomie…) ou lors de voyage à caractère professionnel et de courte durée (athlètes, musiciens…). Elle repose sur des fluoroquinolones (attention : photosensibisation).
Des produits de désinfection de l’eau (dérivés chlorés et/ou d’ions argent : Aquatabs, Micropur, à laisser en contact 30 minutes à 2 heures. Lorsque l’eau contient beaucoup de matières organiques, un filtrage est nécessaire avant l’étape de désinfection.CONSEILS ASSOCIÉS
En priorité, éviter la déshydration : boire de l’eau embouteillée et décapsulée devant soi, du thé sucré, des bouillons avec des gâteaux secs salés, ou des solutés de réhydratation.
Pas d’antidiarrhéique en cas de diarrhée glairosanglante et/ou fébrile.PublicitéPIQÛRES D’ARTHROPODES
Elles exposent à la survenue de plusieurs pathologies vectorielles potentiellement mortelles :
– moustique : paludisme, encéphalite japonaise, virus du Nil occidental, dengue, chikungunya, Zika, filariose
– tiques : borréliose, encéphalite à tiques, fièvres hémorragiques, certaines rickettsioses.
Un risque de surinfection des piqûres par grattage existe.DANS LA TROUSSE
Une moustiquaire imprégnée d’insecticide (perméthrine) afin d’éviter les piqûres nocturnes (Trek 1 Pharmavoyage, Moustifluid moustiquaire adulte ou spéciale lit de bébé, Insect Ecran…). Elle a un effet insecticide et insectifuge, et constitue la méthode la plus efficace chez l’enfant avant l’âge de la marche (sur les berceaux et les poussettes). Elle doit être en bon état et doit être bordée sous le matelas ou toucher le sol. Les moustiquaires sont conçues pour résister à plusieurs lavages (variables selon les fabricants), et peuvent être réimprégnées avec un kit d’imprégnation à la perméthrine (Insect Ecran, Cinq sur Cinq Tissus et vêtements, Biovectrol Tissu). La rémanence du produit varie de 1 à 3 mois (maximum 3 lavages). Le kit peut aussi être utilisé pour imprégner les vêtements et les toiles de tente.
Des répulsifs cutanés en complément dès l’âge de 6 mois. Contre les moustiques des zones tropicales : DEET, icaridine, IR3535, citriodiol (voir tableau p. 6). Ils se présentent sous forme d’aérosol, de crème, de lotion ou de bâton applicateur. Privilégier les applications matin et soir (période d’activité maximum des insectes vecteurs), et après une baignade. La durée de protection varie de 4 à 8 heures selon la nature et la concentration de la substance active et les conditions d’utilisation (sudation, température et humidité…). Contre les tiques, la prévention repose sur l’application de répulsifs cutanés à base de DEET sur les parties découvertes (les autres répulsifs ayant été moins étudiés).
Des mesures d’appoint peuvent s’ajouter : pulvérisateur ou diffuseur électrique d’insecticide, à l’extérieur utilisation de serpentins fumigènes de façon ponctuelle.
Un antiseptique et un soin anti-irritation à appliquer en cas de piqûre.
Un tire-tique, une pince à épiler.
N’ont pas leur place en zone tropicale : les bracelets anti-insectes, les huiles essentielles, les appareils à ultrasons, la vitamine B1, l’homéopathie, les papiers gluants sans insecticides, peu efficaces.CONSEILS ASSOCIÉS
Les répulsifs ne doivent être ni ingérés ni appliqués sur les muqueuses de la bouche ou des yeux, ou sur une peau lésée. Ne pas appliquer sur les mains des enfants. Les femmes allaitantes ne doivent pas appliquer de répulsif au niveau du sein et doivent procéder au lavage des mains avant la mise au sein.
Recommander le port de vêtements longs (manches longues, pantalons et chaussures fermées), imprégnés par pulvérisation, y compris les chaussures et chaussettes.
Anticiper (plusieurs semaines avant le départ) les vaccinations spécifiques contre les pathologies transmises par les insectes : fièvre jaune, encéphalites à tiques et japonaise.PALUDISME
LE PALUDISME EST UNE AFFECTION PARASITAIRE (PLASMODIUM) TRANSMISE PAR LES MOUSTIQUES ANOPHÈLES, ET RESPONSABLE D’ACCÈS DE FIÈVRE, DE TROUBLES NEUROLOGIQUES ET GÉNÉRAUX (HÉMORRAGIES…). LE PALUDISME EST TRÈS PRÉSENT EN ZONE TROPICALE.
DANS LA TROUSSE
Un antipaludéen : le choix de la chimioprophylaxie tient compte de la destination du voyage et d’éventuelles résistances aux médicaments antipaludéens, de l’intensité de la transmission, des conditions, de la durée et la période de séjour, de l’âge et du poids du voyageur, d’une grossesse, des éventuelles interactions, des capacités financières et de l’observance au traitement (voir encadré ci-dessous).
VOYAGE EN AVION
Le mal des transports fréquent en bateau peut aussi survenir en voiture ou en avion. Les enfants sont plus à risque que les nourrissons, les adolescents ou les adultes.
Le transport aérien multiplie par 2 le risque d’apparition d’une thrombose veineuse profonde (TVP). Certains patients présentent en outre des facteurs de risque indépendants : âge, antécédents personnels ou familiaux de TVP ou d’embolie pulmonaire, contraception œstroprogrestative ou œstrogénothérapie de substitution hormonale, obésité, varices, intervention chirurgicale récente, tabagisme, grossesse.DANS LA TROUSSE
Compression veineuse de classe 2 : pour tout patient présentant au moins un facteur de risque, voire pour tout voyageur ne déambulant pas régulièrement à bord, particulièrement en cas de voyage de plus de 6 heures.
Un traitement d’appoint pour le mal des transports (voir p. 2 et 11).
Des coussins de confort, cale-nuque….
Des bouchons d’oreilles spécifiques (filtre anti-pression Quies Earplane, Blox Avion, Alvita bouchons d’oreilles pour avion…) pour prévenir les barotraumatismes. Conseils associés
Conseiller de s’hydrater régulièrement au cours du vol, de bouger fréquemment les jambes, de se déplacer dans l’avion (éviter l’usage d’hypnotique), suivre les programmes d’exercices proposés en cours de vol.
Rappeler également aux patients porteurs de lentilles de contact le risque lié à la sécheresse de l’air (emporter des substituts lacrymaux).
Ne pas voyager en avion dans les 24 heures suivant une plongée avec bouteille en raison du risque d’accident de décompression.DÉCALAGE HORAIRE
LE JET-LAG EST UN ENSEMBLE DE SYMPTÔMES RÉSULTANT DE L’ADAPTATION DE L’ORGANISME À UN NOUVEL HORAIRE (DIFFICULTÉS D’ENDORMISSEMENTS, RÉVEILS NOCTURNES, TROUBLES DE L’HUMEUR).
DANS LA TROUSSE
Mélatonine : pour aider à resynchroniser le rythme veille/sommeil avec le cycle jour/nuit.
La prise de mélatonine doit rester ponctuelle, les jours suivant l’arrivée, dans la matinée pour les vols vers l’ouest et au coucher pour les vols vers l’est. La consommation de compléments alimentaires contenant de la mélatonine doit être soumise à un avis médical pour les personnes épileptiques, asthmatiques, souffrant de troubles de l’humeur, du comportement ou de la personnalité, ou suivant un traitement médicamenteux.CONSEILS ASSOCIÉS
Eviter l’alcool pendant les premiers jours, ne pas abuser du café.
S’exposer à la lumière permet aussi de s’adapter plus rapidement : lumière du soir pour un voyage vers l’ouest et lumière du matin lors d’un voyage à l’est.AUTRES
QUELLE QUE SOIT LA DESTINATION, COMPLÉTER LA TROUSSE AVEC DES PRÉSERVATIFS AFIN DE PRÉVENIR LE RISQUE D’INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES (HÉPATITE B, SYPHILIS, GONOCOCCIE, CHLAMYDIOSE, VIH…). CONSEILLER AUX VOYAGEURS AYANT EU DES CONDUITES SEXUELLES À RISQUE DE CONSULTER AU PLUS TÔT, IDÉALEMENT DANS LES 24 HEURES SUIVANT LE RAPPORT À RISQUE.
QU’AURIEZ-VOUS RÉPONDU ?
SAMANTHA, 17 ANS, PART AU CANADA, À VANCOUVER POUR L’ÉTÉ. ELLE DEMANDE COMMENT PRENDRE SA PILULE, MINIDRIL (LÉVONORGESTREL, ÉTHINYLESTRADIOL), AVEC LE DÉCALAGE HORAIRE DE 9 HEURES. LE PHARMACIEN LUI RECOMMANDE DE CONSERVER L’HEURE DE PRISE. SI ELLE PREND SA PILULE HABITUELLEMENT À 21 HEURES À PARIS, ELLE LA PRENDRA À MIDI À VANCOUVER.
LE PHARMACIEN A-T-IL BIEN RÉAGI ?
OUI ET NON, CETTE TECHNIQUE PEUT ÉVENTUELLEMENT ÊTRE UTILISÉE POUR UN VOYAGE DE COURTE DURÉE. POUR UN VOYAGE DE LONGUE DURÉE (PLUS DE 2 JOURS OU PLUS DE 3 FUSEAUX HORAIRES), IL EST RECOMMANDÉ DE CHANGER L’HORAIRE DE PRISE POUR CONSERVER L’OBSERVANCE HABITUELLE. EN PRATIQUE, SAMANTHA DOIT PRENDRE SA PILULE À 21 HEURES, HEURE DE VANCOUVER. CEPENDANT, POUR ÉVITER QUE L’INTERVALLE ENTRE DEUX PILULES NE DÉPASSE 36 HEURES (DÉLAI D’OUBLI DE PILULE TOLÉRÉ) ; SAMANTHA DOIT PRENDRE UNE PILULE SUPPLÉMENTAIRE 12 À 15 HEURES APRÈS LA DERNIÈRE PRISE À PARIS.
LE DÉCALAGE HORAIRE DOIT ÉGALEMENT ÊTRE PRIS EN COMPTE POUR D’AUTRES MÉDICAMENTS TELS QUE LES ANTICOAGULANTS, L’INSULINE, LES ANTIRÉTROVIRAUX…POUR UN SÉJOUR DE COURTE DURÉE, IL PEUT ÊTRE PRÉFÉRABLE (HORS DIABÈTE) DE NE PAS S’ADAPTER À L’HEURE LOCALE. POUR UN SÉJOUR DE LONGUE DURÉE, IL FAUT DÉCALER PROGRESSIVEMENT LA PRISE MÉDICAMENTEUSE D’UNE À 2 HEURES PAR JOUR. IL EST RECOMMANDÉ D’ANTICIPER LE DÉCALAGE AVEC LE MÉDECIN TRAITANT, EN PARTICULIER POUR LES PATIENTS DIABÉTIQUES ET SOUS ANTIRÉTROVIRAUX.
LA TROUSSE DE BASE
la trousse de base
• Antipaludéens
• Répulsifs adaptés aux zones tropicales
• Moustiquaire
• Dispositifs pour désinfection de l’eau
• Racécadotril
• Sachets de réhydratation orale
• Compression veineuse
Par Anne Drouadaine
SÉJOUR À LA MER
La mère d’Isabelle, 15 ans, traitée par Cutacnyl gel 5 % et Effederm crème 0,05 %, part au bord de la mer en famille : –Je voudrais une crème solaire, il va faire très beau ce week-end.– Pour Isabelle, utilisez une crème d’indice 50+ afin d’éviter la survenue de cicatrices d’acné, renouvelez l’application toutes les 2 heures et après la baignade. Par ailleurs, les traitements contre l’acné de votre fille ne font pas bon ménage avec le soleil : il ne faut pas qu’elle applique Effederm la veille, le jour même ni le lendemain de votre journée à la mer. Et qu’elle n’applique Cutacnyl que le soir. Les principaux risques à la mer sont liés au soleil.
MÉFAITS DU SOLEIL
Le « coup de soleil » est un érythème superficiel avec rougeur et congestion de la peau qui régresse en 48 h et n’entraine pas de cicatrices (1er degré). Des complications (fièvre, nausées…) peuvent survenir. Répétés, les coups de soleil accélèrent le vieillissement cutané et sont impliqués dans la genèse des cancers cutanés.
L’insolation ou « coup de chaleur » est provoquée par une trop longue exposition au soleil, et se traduit par une hyperthermie (> 40 °C), une soif intense, des céphalées, des crampes, nausées, vomissements…
La lucite estivale bénigne est la plus fréquente photodermatose (ou allergie solaire). Survenant aux premiers jours d’exposition solaire et récidivant chaque année, elle associe des boutons, des plaques rouges à des démangeaisons qui apparaissent sur les zones découvertes, en particulier le décolleté.DANS LA TROUSSE
Un produit de protection solaire pour assurer une protection contre les UVB (indiquée par un indice numérique, le facteur de protection solaire SPF) et une protection minimale contre les UVA (logo UVA). Il prévient les coups de soleil et diminue les complications à long terme. Le produit doit être adapté au phototype (plus la peau est claire, plus le SPF doit être élevé) et aux conditions d’exposition (première exposition, horaires, lieu, saison…), la galénique adaptée à la zone à protéger (crème pour le visage et le cou, lait, spray, huile et gel pour le corps, mousse, stick pour les lèvres, stick « zones sensibles » si cicatrice récente, taches…). Chez les nourrissons et les enfants, privilégier une gamme adaptée à cette population, résistante à l’eau, en veillant à une application très régulière. Un antécédent d’allergie solaire doit orienter vers un SPF 50+ avec une gamme dermatologique sans parfum. Un produit sans parfum et sans filtre chimique (gamme blanche Avène) est recommandé pour les peaux atopiques, la peau allergique de l’enfant, en cas d’allergies aux filtres chimiques et aux parfums et de cicatrices récentes. Un indice de très haute protection est indispensable lors de la prise de traitement photosensibilisant (cyclines, fluoroquinolones, amiodarone, furosémide, hydrochlorothiazide, antiacnéiques, AINS…).
Une crème post-exposition ou « après soleil » se substitue à la crème visage ou au lait corporel hydratant suite à une exposition solaire raisonnée.
Une crème cicatrisante en cas de coup de soleil modéré. Indiquée dans la prise charge des coups de soleil peu étendus pour ses propriétés cicatrisantes et hydratantes, la trolamine (Biafineact, Lamiderm…) s’applique en couche épaisse, 2 à 4 fois/jour. Les propriétés osmotiques d’Osmosoft lui confèrent une action apaisante, réhydratante et cicatrisante permettant de diminuer les rougeurs suite au coup de soleil. Appliquer 2 à 3 fois/jour sur l’étendue du coup de soleil, en massant légèrement pour bien faire pénétrer.
Un brumisateur d’eau pour se rafraichir.CONSEILS ASSOCIÉS
La prévention solaire est triple : respect des horaires et de la durée d’exposition (pas entre 12h-16h, ne pas exposer un enfant de moins de 24 mois directement au soleil), vestimentaire (T-shirt, lunettes, chapeau) et produit de prévention solaire. Ces règles permettent en outre de prévenir les insolations.
Après un coup de soleil du premier degré : douche ou bain frais pendant 15 minutes pour diminuer la sensation de brûlure . Un linge mouillé peut être appliqué sur la brûlure. S’hydrater et ne pas se réexposer au soleil pendant une semaine pour permettre une bonne réparation de la peau.
Situations nécessitant une consultation médicale : nourrissons et petits enfants, personnes âgées ou fragilisées, si symptômes généraux associés, si lésion très étendue, surinfectée et en l’absence d’amélioration au bout de 24 heures.MAL DE MER OU NAUPATHIE
C’est une sensation de malaise pouvant s’accompagner de nausées et/ou de vomissements et qui survient en bateau ou lors de la pratique d’un sport nautique.
Dépendant de la susceptibilité de chacun, de la durée du séjour en mer, la naupathie disparaît au retour à terre et régresse généralement après 3 jours lors d’un séjour prolongé. Une vigilance s’impose en cas de vomissements importants, notamment chez les petits enfants (risque de déshydratation).DANS LA TROUSSE
Un antihistaminique H1 :diménhydrinate (Nausicalm), en association avec la caféine pour limiter les phénomènes de somnolence (Mercalm), diphénhydramine (Nautamine), méclozine (Agyrax), utilisés en prévention et traitement du mal des transports en raison de leurs propriétés anticholinergiques. Nausicalm Enfants sirop en sachets est indiqué à partir de 6 ans. Le sirop, contenant une pipette doseuse, peut être administré dès 2 ans. Pris 30 minutes avant le départ, ces antihistaminiques peuvent être renouvelés pendant le voyage en respectant un intervalle d’au moins 6 heures entre chaque prise. Contre-indiqués en cas de glaucome à angle fermé et d’adénome prostatique, ils entraînent fréquemment une somnolence et sécheresse buccale et sont déconseillés chez les plongeurs.
La métopimazine (Vogalib), antagoniste dopaminergique, semble moins efficace contre le mal de mer.
Les médicaments homéopathiques Cocculine (comprimés orodispersibles ou granules en doses) ou Viaborpax (comprimés orodispersibles), indiqués chez l’enfant dès 18 mois, sont débutés la veille du départ, puis renouvelés lors du départ et pendant le voyage si besoin.CONSEILS ASSOCIÉS
Avant le départ, prévoir un repas léger, privilégier la nourriture solide, éviter le café et l’alcool.
Pendant le voyage, s’installer confortablement, dans le sens de la marche, dans un endroit aéré, fixer la ligne d’horizon, éviter de lire ou d’écrire, ne pas fumer.ANIMAUX MARINS
Le contact avec une tentacule de certaines méduses, même mortes, entraîne une brûlure et une envenimation. Les lésions siègent généralement au niveau des bras et des jambes et peuvent provoquer des douleurs pendant plusieurs jours et laisser des cicatrices.
Une piqûre d’oursin, généralement au niveau des pieds, des mains et du dessus des genoux, entraîne une douleur immédiate, très intense avec risque fréquent de surinfection bactérienne.
Une piqûre de vive, même morte aux épines dorsales venimeuses provoque une douleur instantanée, très violente, pouvant irradier à la racine du membre, à laquelle des signes généraux (sueurs, vomissements…) et une surinfection peuvent s’associer.DANS LA TROUSSE
Des gants en latex pour faire les soins.
Une pince à épiler pour retirer les tentacules visibles de méduses et les épines d’oursin.
Des dosettes de sérum physiologique pour rincer la plaie. Ne pas utiliser d’eau douce sur une lésion de méduse car elle risque de faire éclater les cellules urticantes restantes (préférer de l’eau de mer ou du sérum physiologique chaud).
Un désinfectant de préférence en unidose (chlorhexidine…), pour désinfecter la plaie après nettoyage.
Un antalgique, paracétamol, pour soulager la douleur.
Un antihistaminique H1, en particulier en cas d’antécédents de réactions anaphylactiques (cétirizine, loratadine).CONSEILS ASSOCIÉS
Une consultation médicale est conseillée dans tous les cas, en particulier chez les enfants, pour bien nettoyer la lésion et évaluer le besoin d’autres médicaments (corticoïdes, antibiotiques…).
LA TROUSSE DE BASE
la trousse de base
• Crème solaire : indice adapté au phototype, au site d’application, à l’âge et aux traitements associés. Prévoir une crème post-exposition en fin de journée.
• Antinaupatiques : 30 minutes avant le départ, à débuter la veille pour l’homéopathie.
• Soins de premiers secours : antiseptiques en unidoses, paracétamol + pince à épiler.
TESTEZ-VOUS
testez-vous
Qu’est-ce que c’est ?Réponse : une lésion « en coup de fouet » provoquée par une méduse.
Par Florence Piussan
SÉJOUR À LA MONTAGNE
Ce matin, Antoine, 30 ans, ne peut pas aller skier : –Je me suis réveillé cette nuit avec l’impression d’avoir reçu du sable dans les yeux ! Je n’ai pas mis mes lunettes de soleil hier car c’était un peu nuageux…– Cela ressemble à une ophtalmie des neiges ! Voici un collyre antiseptique et une pommade cicatrisante à la vitamine A. Ça devrait passer en 48 heures, sinon allez consulter. Evitez de vous exposer et portez des lunettes de soleil ! Identifier les risques spécifiques liés aux séjours à la montagne (altitude, climat, activités spécifiques) permet d’anticiper le contenu de la trousse.
MAL AIGU DES MONTAGNES
Il se manifeste essentiellement pour des altitudes égales ou supérieures à 3 000 mètres. Lié à l’hypoxie consécutive à la baisse de pression partielle en oxygène avec l’altitude, il survient dans les 4 à 12 heures suivant l’arrivée en altitude et d’autant plus fréquemment que l’ascension est rapide. Les quatre premiers jours constituent la phase de plus grande vulnérabilité. Il est exceptionnel d’observer des troubles après le 10e jour, période à partir de laquelle le patient est acclimaté́.
Le tableau clinique est composé de céphalées, nausées, anorexie, insomnie, œdèmes, ou de façon plus insidieuse chez l’enfant : irritabilité, apathie.
Il peut se compliquer en œdèmes de haute altitude, qui peuvent nécessiter une prise en charge en urgence.DANS LA TROUSSE
En prévention (sur prescription) :
– l’acé́tazolamide (Diamox) à̀ la dose de 125 mg matin et après-midi, 2 jours avant l’arrivée en altitude et durant les 2 jours suivants
– la dexaméthasone (Dectancyl, hors AMM), à la dose initiale de 4 mg, 2 fois par jour, à débuter le 1er jour.
En curatif :
– contre les céphalées : antalgiques usuels (paracétamol, ibuprofène, aspirine)
– en cas de symptômes plus importants : acétazolamide à̀ la dose de 250 mg matin et après-midi, dexaméthasone à̀ la dose initiale de 8 mg, puis 4 mg, 2 fois par jour.CONSEILS ASSOCIÉS
Un avis médical spécialisé avant le départ est impératif pour les excursions au-delà de 2 500 mètres. Eviter d’emmener les enfants de moins de 7 ans.
La prévention repose sur une ascension progressive : moins de 400 m de dénivelé par jour au dessus de 3 500 m.
En cas de mal d’altitude, redescendre le plus rapidement possible à une altitude inférieure.GRAND FROID
Les gelures, survenant essentiellement aux extrémités (mains, pieds), apparaissent lors d’une exposition plus ou moins longue à̀ une température inferieure à̀ 0 °C entraînant une congélation de l’eau intracellulaire. On observe une perte de sensibilité locale, sans douleur, associée à une pâleur/lividité de la peau. L’évaluation de la gravité ne se fait qu’après réchauffement de la gelure (bain d’eau à température corporelle). La prise en charge est médicale.
Contrairement aux gelures qui surviennent dans des conditions climatiques extrêmes, les engelures se caractérisent par des papules violacées, douloureuses et prurigineuses apparaissant aux extrémités (nez, oreilles, mains et pieds) lors de l’exposition à un froid « relatif » (8-10 °C) et à l’humidité, principalement chez des sujets vulnérables au froid (enfant, femme mince, syndrome de Raynaud…). Elles évoluent favorablement après réchauffement de la zone par massage doux et application de topiques hydratants. Un dermocorticoïde peut être appliqué sous pansement occlusif en cas de douleurs intenses (sur avis médical).
L’hypothermie est définie par un abaissement de la température centrale du corps en-dessous de 35 °C. Insidieuse, elle apparaît progressivement : chair de poule, frissons, engourdissement des extrémités. La survenue de troubles neurologiques (délires, hallucinations) et l’arrêt des frissons sont des critères de gravité. Le coma, puis la mort pouvant survenir rapidement. Le seul traitement est le réchauffement actif.DANS LA TROUSSE
Une couverture de survie.
En cas d’engelures : crème hydratante et cicatrisante (Akilenjur, Crème Multidéfense Apivita…) et dermocortoïde.
En cas de gelures : aspirine 250 mg ou ibuprofène 400 mg (sur avis médical).CONSEILS ASSOCIÉS
Avoir des vêtements adaptés : textiles chauds, imperméables ; superposition des couches. Proscrire le chaussage trop serré.
Limiter les facteurs favorisants l’hypothermie : déshydratation, dénutrition, inactivité, consommation d’alcool.
Si les doigts pâlissent, rejoindre un endroit chaud, réchauffer les extrémités et regarder les orteils.
En cas de gelures, réchauffer le plus rapidement possible la zone avec un bain chaud (38-40 °C), puis consulter.EXPOSITION AUX RAYONS UV
La quantité d’UV augmente avec l’altitude : + 4 % tous les 300 mètres. En montagne, l’exposition solaire est décuplée : les rayons solaires sont moins filtrés et en cas de neige, ils sont réfléchis à plus de 80 % (soit 80 fois plus que l’herbe et 4 fois plus que l’eau).
Sans protection adaptée, les patients s’exposent à des coups de soleil et autres pathologies associées aux rayons UV : herpès labial, atteintes oculaires… Parmi ces dernières, l’ophtalmie des neiges est la plus fréquente. Elle associe une photokératite (inflammation de la cornée) et une photoconjonctivite (inflammation de la conjonctive) qui se manifestent brutalement dans les 8 à 10 heures suivant l’exposition solaire : douleurs intenses, sensation de corps étranger, larmoiement, photophobie. Réversible en 48 heures, l’ophtalmie des neiges ne semble pas entraîner de lésions oculaires ni d’altération de la vision à long terme.DANS LA TROUSSE
Crème et stick solaires avec indice protecteur élevé (minimum SPF 50).
Topiques contre les brûlures (Biafine, Osmosoft…).
Topiques contre les boutons de fièvre : aciclovir, patch protecteur…
En cas d’atteinte oculaire : collyre antiseptique (Biocidan, Désomédine…), pommade ophtalmique à la vitamine A.CONSEILS ASSOCIÉS
Porter des vêtements et accessoires protecteurs contre le soleil même par temps couvert : bonnet, chapeau, manches longues, lunettes de soleil catégorie 3 ou 4…
Appliquer les topiques protecteurs solaires toutes les 2 heures.
Appliquer une crème hydratante le soir.RISQUES LIÉS AUX ACTIVITÉS
LES SÉJOURS EN MONTAGNE SONT ASSOCIÉS À LA PRATIQUE D’ACTIVITÉS SPORTIVES (SKI, RANDONNÉES, VTT). LES CHUTES, LES TRAUMATISMES MUSCULAIRES ET AUTRES ACCIDENTS LIÉS À CES PRATIQUES SONT DONC PARTICULIÈREMENT FRÉQUENTS. LE MATÉRIEL (CHAUSSURES FERMÉES, PAR EXEMPLE) PEUT, PAR AILLEURS, ENTRAÎNER DES DERMATOSES.
DANS LA TROUSSE
Contre les traumatismes musculaires et ligamentaires : topiques anti-inflammatoires (diclofénac, ibuprofène…), bandes de contention, poches cold-hot, voire décontracturants (méphénésine : attention aux effets indésirables).
Contre les ampoules : pansements hydrocolloïdes, crème antifrottements.
Contre les mycoses : antifongiques (en crème pour application cutanée, en poudre pour pulvériser dans les chaussures, les chaussettes).CONSEILS ASSOCIÉS
Chaussage adapté, port de chaussettes en matière naturelle ou synthétique spécifique pour la marche.
Lavage des pieds quotidien et séchage minutieux.
Ne pas négliger la préparation physique et l’échauffement.
S’hydrater régulièrement. §LA TROUSSE DE BASE
la trousse de base
• Acétazolamide ou dexaméthasone pour prévenir le mal des montagnes
• Protection solaire
• Soins pour les traumatismes musculaires, ampoules…
• Couverture de survie
Par Florence Piussan
SÉJOUR À LA CAMPAGNE
Mme M. arrive affolée à la pharmacie : –J’ai été mordue par un serpent en débroussaillant mon jardin ! Vous savez si c’est une couleuvre ou une vipère ? – La morsure de vipère laisse deux trous dans la peau, généralement entourés d’une auréole rouge, alors que celle de la couleuvre laisse deux empreintes en demi-cercles. Ici, c’est une couleuvre, beaucoup moins grave !
MORSURES DE SERPENTS
SEULES LES VIPÈRES SONT VENIMEUSES EN FRANCE MÉTROPOLITAINE (SUR LES 4 ESPÈCES RECENCÉES, 2 SONT RESPONSABLES D’ENVENIMATION CHEZ L’HOMME). CERTAINES COULEUVRES PRODUISENT UN VENIN MAIS LEURS CROCHETS NE PEUT LES INOCULER À L’HOMME. POUR LES DEUX ESPÈCES, LA MORSURE EST DOULOUREUSE. LA MORSURE DE VIPÈRE LAISSE DEUX TROUS DANS LA PEAU GÉNÉRALEMENT ENTOURÉS D’UNE AURÉOLE ROUGE, ALORS QUE LA COULEUVRE LAISSE DEUX EMPREINTES EN DEMI-CERCLE.
DANS LA TROUSSE
Antiseptique, antalgique (paracétamol uniquement : les venins de serpents peuvent entraîner des troubles de la coagulation, d’où l’incompatibilité avec les AINS).
Bande de crêpe pour panser le membre mordu.CONSEILS ASSOCIÉS
Consulter en urgence un centre hospitalier après une morsure de serpent.
Retirer les bijoux, les chaussures… qui pourraient serrer le membre mordu, s’allonger, immobiliser le membre pour éviter que le venin ne se propage dans le reste du corps, appeler les secours. Si possible, nettoyer la plaie à l’eau et au savon, désinfecter, poser un bandage non serré sur le membre mordu (pour comprimer le réseau lymphatique), mettre de la glace dans un linge à proximité de la morsure pour calmer la douleur.
Ne pas faire : un garrot, une incision, aspirer le venin avec la bouche ou une pompe à venin (inefficace, le venin est injecté trop profondément).
La morsure de couleuvre, peu dangereuse, nécessite une désinfection.
Vérifier le statut vaccinal contre le tétanos.PIQÛRES D’ARTHROPODES
ELLES SONT PARFOIS DOULOUREUSES (HYMÉNOPTÈRES, TAONS), ET SOUVENT PRURIGINEUSES (MOUSTIQUES, AOÛTATS). CERTAINES PEUVENT ENTRAÎNER DES RÉACTIONS ALLERGIQUES SÉVÈRES (HYMÉNOPTÈRES). LES ARTHROPODES SONT AUSSI VECTEURS DE PATHOLOGIES INFECTIEUSES : DENGUE, CHIKUNGUNYA (MOUSTIQUE)…
DANS LA TROUSSE
Un répulsif efficace contre les moustiques, les tiques, les taons, les aoûtats… (DEET, IR 3535).
Antiseptique, antihistaminique H1per os,crème antiprurigineuse locale pour prendre en charge la piqûre.
Pour le patient allergique aux hyménoptères : antihistaminiques H1 et corticoïdes per os, ß2-mimétique de courte durée d’action et deux auto-injecteurs IM d’adrénaline.CONSEILS ASSOCIÉS
Laver la plaie à l’eau savonneuse, puis désinfecter. En cas de piqûre d’hyménoptères, enlever les bijoux avant l’apparition d’un œdème, et créer localement une variation brutale de température (chaud puis froid) pour inactiver le venin thermolabile. Retirer rapidement le dard de l’abeille en raclant la peau avec une carte de crédit (le sac à venin continue de se vider pendant 1 minute). Une consultation médicale est conseillée en cas de piqûre au niveau des articulations. Composer le 15 ou le 112 si la piqûre est oculaire ou localisée au niveau ORL, en cas d’allergie au venin d’hyménoptères, ou en cas de piqûres multiples (> 20 chez l’adulte, 4 ou 5 chez l’enfant).
En cas de piqûre d’araignée, une désinfection suffit.
Vérifier le statut vaccinal contre le tétanos.PIQÛRES DE VÉGÉTAUX
DANS LA TROUSSE
Antiseptique, antihistaminique H1, crème antiprurigineuse.
Pince à échardes pour retirer les épines.CONSEILS ASSOCIÉS
Ortie : rincer la zone avec de l’eau fraiche sans y toucher. Appliquer une crème antiprurigineuse si besoin.
Ronce : retirer l’épine, nettoyer à l’eau et au savon puis désinfecter. Surveiller l’évolution (risque infectieux).
Vérifier le statut vaccinal contre le tétanos.
Erythème migrant (EM)
Lésion cutanée typique de la maladie de Lyme, présente dans 60 à 90 % des cas, ronde, rouge en périphérie et claire au centre, qui s’étend progressivement à partir de la zone de piqûre, souvent indolore, non prurigineuse, > 5 cm de diamètre. L’érythème apparaît en moyenne 7 à 14 jours après la piqûre (parfois plusieurs semaines).MORSURE DE TIQUE
Morsure de tique
• Les tiques sont des acariens vecteurs potentiels, entre autre, de la bactérie Borrelia, responsable de la maladie de Lyme.
• Morsure : retirer la tique avec un tire-tique et désinfecter la plaie. Ne pas utiliser de substances chimiques (éther, alcool…), la tique risque de régurgiter des agents infectieux. Surveiller l’apparition d’un érythèmemigrant (EM). L’EM peut s’accompagner de fatigue, courbatures… Des manifestations plus tardives (EM multiples, manifestations articulaires, neurologiques, cardiaques…) sont possibles. L’EM nécessite un traitement antibiotique. De même, pour prévenir l’infection, une antibiothérapie est envisagée lorsqu’une tique est présente depuis plus de 48 heures ou si elle est gorgée de sang au retrait.
• Prévention : porter des vêtements couvrants, rentrer le pantalon dans les chaussettes, appliquer des répulsifs (DEET) sur les zones découvertes. Après une promenade, surtout en forêt, inspecter son corps, notamment les zones chaudes et humides (creux du genou, aisselles, région génitale, cuir chevelu, derrière les oreilles).
• L’application Signalement TIQUE permet de déclarer en ligne une piqûre de tique.
questions fréquentes
Quels documents emporter en voyage ?
– Une ordonnance précisant la dénomination commune internationale des médicaments.
– Une attestation médicale certifiant l’utilisation de seringues et d’aiguilles.
Les documents doivent être écrits en français et si possible en anglais.QUELLES OBLIGATIONS POUR LES STUPÉFIANTS ET ASSIMILÉS ?
Le patient qui se déplace dans un pays de l’espace Schengen doit se munir :
– de l’original de la prescription médicale
– de l’autorisation de transport de l’Agence régionale de santé (ARS).
Le patient qui voyage dans un pays hors de l’espace Schengen doit se munir :
– de l’original de la prescription médicale
– de l’autorisation de transport de l’ANSM.PEUT-ON DÉLIVRER UN TRAITEMENT CHRONIQUE POUR UN SÉJOUR À L’ÉTRANGER DE PLUS D’UN MOIS ?
Oui. Pour délivrer en une seule fois un traitement de plus d’un mois (dans la limite des durées maximales de prescription autorisées), le patient doit se munir :
– de la prescription médicale comportant l’accord du médecin pour une délivrance en une seule fois dans le cadre d’un départ à l’étranger
– de l’accord de prise en charge de la caisse d’assurance maladie. Pour certaines CPAM (75, 92…), l’accord de prise en charge n’est nécessaire que pour les départs à l’étranger de 3 mois et plus ; pour des séjours de 1 à 3 mois, la présentation de l’accord du médecin et d’une attestation sur l’honneur du patient sont suffisants pour délivrer le traitement.
Pour le remboursement, le pharmacien envoie à la caisse d’assurance maladie la prescription médicale avec l’accord du médecin et l’accord de prise en charge de la caisse d’assurance maladie (+ l’attestation sur l’honneur pour les caisses parisiennes).ATTENTION !
– La durée de traitement délivrée en une fois ne peut dépasser 6 mois.
– Certains médicaments sont exclus du dispositif, notamment les hypnotiques, les stupéfiants, les anxiolytiques (limités à 12 semaines), les médicaments d’exception, les médicaments nécessitant une surveillance particulière pendant le traitement et dont la prescription est subordonnée à la réalisation d’examens périodiques, les médicaments à visée préventive ou pour la constitution de trousse d’urgence et les médicaments pour les bénéficiaires de l’AME (liste des médicaments exclus sur ameli.fr).
– Certains médicaments peuvent être interdits dans le pays visité. Se renseigner auprès de l’ambassade française ou du consulat pour connaître la réglementation en vigueur, notamment lorsqu’il s’agit de médicaments stupéfiants, d’hypnotiques…
Par Florence Piussan
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