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LES TROUSSES À PHARMACIE DES VACANCES

Publié le 15 juin 2000
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Pas question, bien sûr, de prétendre emporter tout le contenu d’une armoire à pharmacie… D’autant qu’il n’y a pas une mais des trousses à pharmacie. En fonction de la nature et du type de voyage et du voyageur, elles peuvent varier sensiblement, même s’il existe une composition de base.

La trousse de base

En fonction du type de voyage et du profil des voyageurs, la trousse à pharmacie peut varier sensiblement. Une composition de base, plus petit dénominateur commun entre les différentes trousses possibles et imaginables, existe toutefois. Elle permet de faire face à la majorité des incidents des vacances.

Les plaies cutanées

Pour éviter tout risque d’infection, toute plaie doit être nettoyée, désinfectée et correctement protégée.

Antiseptique

Le spectre d’action, les contre-indications et la présentation guident le choix. Quatre antiseptiques doivent être privilégiés pour leur spectre d’action étendu : la chlorhexidine, les dérivés iodés, l’hexamidine et l’hypochlorite de sodium (Dakin). La chlorhexidine a une bonne tolérance y compris chez l’enfant. Elle ne doit pas être appliquée dans le conduit auditif. Les dérivés iodés ne doivent pas être utilisés chez le nourrisson et la femme enceinte, et utilisés avec précaution chez l’enfant. L’hexamidine peut parfois être responsable d’allergies. Le Dakin doit être utilisé seul.

Pansements

Côté pansements, sont indispensables des compresses stériles pour nettoyer et protéger la plaie, du sparadrap, une paire de ciseaux ainsi qu’une bande de gaze pour pouvoir maintenir un pansement en place.

Pour la protection des petites plaies, les pansements emballés individuellement doivent occuper une place de choix dans la trousse de voyages. Pour les vacances en bord de mer, les pansements en polyuréthanne, perméables à l’air (la plaie doit pouvoir respirer) mais imperméables à l’eau (pour pouvoir se baigner), sont très appréciés des estivants (Actiflex Protection optimale, Tricostéril Protect Plus, Urgo Aqua Film…).

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Si les vacances se passent à la campagne, les blessures du jardinage sont plus à craindre. La trousse à pharmacie devra comporter des sutures adhésives pour resserrer les bords d’une plaie franche (Cicagraf, Steri-Strip, Urgostrips…) et un hémostatique : Coalgan, Stop-Hémo (poudre ou pansement), Urgo Hemo…

Soin des brûlures

Le maniement des barbecues expose souvent à un risque de brûlure. Prévoir une crème apaisante et cicatrisante (Biafine, Borostyrol, Brulstop, Keotyl, Urgo brûlure…), des pansements gras (Biogaze, Jelonet…), hydro- ou lipidocolloïdes (Urgo brûlures, Physiotulle…).

Soin d’une mycose

Pour les séjours en bord de mer ou dans les lieux de forte fréquentation (campings, villages de vacances…), les antimycosiques (Fongéryl, Mycoapaisyl…) sont de circonstance, compte tenu de la promiscuité au bord des plages ou des piscines en pleine saison, pour soigner, par exemple, un pied d’athlète. En l’absence de traitement, les lésions évoluent vers une desquamation et une fissuration pouvant se surinfecter. Prévoir une forme crème pour appliquer sur les lésions et une forme poudre pour talquer chaussettes et chaussures.

Il est également judicieux d’utiliser un soin antitranspirant (Sports Akileïne Stop antitranspirant, Neutrogena antitranspirant pieds, Scholl déodorant crème poudrée…) pour limiter la transpiration dans les chaussures de sport (tennis, chaussures de randonnée…).

La protection solaire

Les produits solaires, même s’ils ne sont pas rangés directement dans la trousse à pharmacie, doivent trouver leur place dans toutes les valises.

Corps et visage

Prévoir une protection solaire avec filtres ou écrans totaux pour l’ensoleillement intense ou les premiers jours d’exposition, un après-soleil calmant, une crème pour apaiser les coups de soleil (Biafine, Cictra, Pan-Sun, Phase-O coup de soleil, Sol-Apaisyl…), un stick comportant une protection solaire pour les lèvres, des soins capillaires spécialement pour l’été.

Protection des yeux

Le port de lunettes protectrices est indispensable. Un collyre absorbant les UV (Uvéline), voire un collyre cicatrisant cornéen (Vitamine B12 en unidoses, Epithéa…) seront les bienvenus en particulier chez les alpinistes exposés à l’ophtalmie due au soleil.

Les pathologies liées aux sports d’été

Chutes, entorses, ampoules sont des accidents des vacances d’autant plus fréquents que la pratique sportive est inhabituelle chez le vacancier.

Soin des traumatismes

Les tableaux varient de la simple bosse au polytraumatisme grave. Les entorses de la cheville et du genou sont en recrudescence l’été, en particulier à la montagne, du fait des randonnées.

Les contusions de faible gravité telles que la bosse, l’hématome superficiel et peu étendu, la simple contusion musculaire… relèvent d’un traitement initié sur le lieu de l’accident. Prévoir un spray ou un pack réfrigérant (Dynacold, Sports Akileïne chocs, Urgofroid, ColdHot, Cold Instant, Coldypack, Dolofriz…) et un topique résolutif (Hémoclar, Arnican, Meurtripan, Contusyl, Arnicagel, Arnica Ferrier spray, Lelong contusions…). Un petit matériel de contention est souhaitable : bandes de crêpe (Velpeau, Nylexocrêpe…) ou cohésives (Coheban, Coheflex, Cohégib…).

Les pommades et gels antalgiques et/ou décontracturants contre les douleurs musculaires (Algipan, Cliptol, Gélufène, Ibutop, Intralgis, Lumbalgine, Synthol gel, Syntofène…) devront également être à portée de main des sportifs.

Pansements antiampoules

Pour le coureur à pied le long des plages ou le randonneur chevronné, gare aux ampoules ! A côté des pansements classiques, il faudra prévoir des pansements hydrocolloïdes de protection contre les ampoules : Compeed, Urgo Activ ampoules, Tricostéril Soins actifs… En prévention ou protection, le sportif peut s’orienter vers un gel silicone (Akileïne Podoprotection, Epitact, Pédisoft…).

Les piqûres et morsures

Toujours penser prévention et soin d’une piqûre d’insecte, certains produits ayant l’avantage de cumuler les deux fonctions.

En prévention

Dans la longue liste des insectes piqueurs, les moustiques sont bien sûr les premiers cités par les vacanciers. Les répulsifs utilisés sont à base de répulsif 35/35, de DEET, d’EHD, de DMP, d’essences végétales (essences de lavande, de citronnelle, citriodiol…). Les formulations des répulsifs peuvent également comprendre des substances calmantes ou des filtres solaires (économie d’un produit à emmener), des agents waterproof (pour les séjours à la mer). Les formes galéniques sont très variées : lait, crème, lotion, pochette, spray, gel, applicateur à bille roll’on, patchs répulsifs (Moustipatch, Mousti’quick, Bugchaser, patchs antimoustiques Cooper…).

Pour la prévention en pays tropical, choisir des produits adaptés, suffisamment concentrés (Insect Ecran peau adulte, Repel Insect, Cinq sur Cinq Tropic, Autan spray, Mosi-Guard naturel, Prévipiq tropical, Prébutix lotion spéciale zone infestée, Prébutix Fort, Moustifluid gel et lotion, Mosquitox Tropic…). En complément, pour la chambre, proposer des diffuseurs électriques, sans oublier les moustiquaires pour les séjours dans les pays où sévit le paludisme (Cinq sur Cinq, Insect Ecran, Modul’Aid, Mousticologne…). Ne pas oublier également les répulsifs à base de perméthrine ou d’étofenprox à pulvériser sur les vêtements (Insect Ecran vêtements, Moskizol vêtement, Moustidose tissu, Biovectrol vêtements…). Il suffit généralement de pulvériser chaque face externe du vêtement pendant 30 secondes et de laisser sécher 2 à 4 heures. L’efficacité se maintient pendant au minimum deux semaines, malgré des lavages multiples.

Après la piqûre

Pour lutter contre le prurit et l’inflammation consécutifs à une piqûre de moustique, guêpe, abeille, frelon, taon, méduse, vive…, prévoir une pommade, crème ou gel antidémangeaisons : Apaisyl, Butix, Eurax, Dermaspraid, Mitocortyl, Onctose, PO 12, Pipiol, Quotane, Solupiq… complété par un antihistaminique par voie orale : Apaisyl, Aphilan, Quitadrill…

L’Aspivenin est préconisé pour les séjours à la campagne et en brousse. Un kit de soins d’urgence à base d’adrénaline (Anahelp, Anakit) est indispensable pour les personnes allergiques aux piqûres d’hyménoptères.

Les petits maux courants

Sans emmener une boîte complète de chaque médicament, ce qui n’est pas toujours possible, il est judicieux de disposer d’un échantillon de base, par blister entier, pour éviter tout risque de confusion et conserver la date de péremption. Douleur et fièvreIbuprofène, paracétamol ou aspirine doivent figurer dans la trousse à pharmacie, en favorisant les formes pratiques, en particulier pour les vacanciers se rendant dans les pays tropicaux et qui risquent de se heurter à des problèmes d’eau potable : aspirine à croquer (Aspirine du Rhône à croquer, Aspirisucre…), paracétamol à sucer (Dolitabs, Efferalgan Odis). Mal des transportsLes antinaupathiques en conseil font souvent appel aux antihistaminiques (Cloranautine, Dramamine, Mercalm, Nausicalm, Nautamine, Transmer…). Du fait de leur effet anticholinergique, les antihistaminiques sont contre-indiqués en cas de glaucome par fermeture de l’angle et de troubles urétroprostatiques. De plus, la prudence est de règle en cas d’asthme, de grossesse, d’allaitement. La potentialisation avec les atropiniques et les dépresseurs du SNC est possible. Les risques de constipation (un des effets secondaires des antihistaminiques) peuvent être majorés lors d’un long voyage chez les personnes prédisposées, c’est pourquoi, il sera souvent plus judicieux chez ces dernières de conseiller un traitement homéopathique (Cocculine, Dolitravel, Homéogène 21, Lehning complexe n° 73…).Troubles digestifsLe changement des habitudes alimentaires peut provoquer des désagréments variés et en tous genres : antidiarrhéique, antispasmodique intestinal, laxatif, antiacide et médicaments des troubles dyspeptiques peuvent être nécessaires. Chez l’adulte, le traitement antidiarrhéique à prévoir fait appel à plusieurs catégories de produits suivant la nature et l’intensité de l’épisode diarrhéique. En cas de diarrhée modérée, prévoir un adsorbant à base d’argile (Actapulgite, Smecta…) ; en cas de diarrhée plus importante ou gênante : un ralentisseur du transit à base de lopéramide (Imossel, Imosselduo, Indiaral, Nabutil, Peracel, Dyspagon, Diarétyl, Ercéstop, Nimaz…) ou de teinture d’opium (Pectipar) et, en association, un antiseptique intestinal à base de nifuroxazide (Bifix, Ercéryl, Septidiaryl…) ou de sulfaguanidine (Entéropathyl, Litoxol…) sous réserve qu’il n’y ait ni sang ni glaires dans les selles ; en cas de crampes digestives associées : un antispasmodique (phloroglucinol ou alvérine). Les produits désinfectants de l’eau (Aquatabs, Drinkwell chlore, Hydroclonazone, Micropur forte…) font partie des fondamentaux d’une trousse à pharmacie pour l’étranger, en zone tropicale. Le goût chloré de l’eau traitée peut être supprimé par addition de thiosulfate de sodium (Drinkwell antichlore). Les dérivés de l’argent (Micropur) sont destinés uniquement à la conservation de l’eau préalablement désinfectée.

Personnaliser la trousse

Il convient d’adapter les trousses à pharmacie selon l’âge, l’état physiologique, les pathologies chroniques présentées par le patient, la destination et le type de séjour envisagé.

Selon le patient

Enfant, personne âgée, femme enceinte, la trousse doit évoluer pour chacun. Chez l’enfantLe risque est multiple en cas de voyage tropical chez l’enfant et la trousse doit être conçue de manière spécifique. PaludismeChez le bébé comme chez l’enfant en bas âge, les produits antipaludéens ne peuvent pas toujours être utilisés : la méfloquine – disponible uniquement en comprimés – n’est pas recommandée en dessous d’un poids de 15 kg et la doxycycline est contre-indiquée avant 8 ans. La Nivaquine peut être administrée sous forme de sirop sans limite d’âge, 1 jour sur 2 chez l’enfant de moins de 10 kilos. Les moustiquaires sont indispensables. Mousticologne et Rémond proposent des tailles de moustiquaires adaptées pour berceau ou lit d’enfant. DiarrhéeLa prévention des diarrhées repose sur des mesures d’hygiène simples : utilisation d’eau minérale ou d’eau filtrée bouillie dans des biberons stérilisés. Prévoir d’emporter des comprimés permettant une stérilisation à froid des biberons et des sachets de réhydratation orale (GES 45, Adiaril, Alhydrate, Fanolyte, Hydrigoz…), voire, chez le nourrisson, un aliment de régime de substitution du lait (AL 110, Diargal, HN 25, Diarigoz…). Côté antidiarrhéiques indiqués chez l’enfant en bas âge, orienter le conseil sur des adsorbants intestinaux à base d’argile (Smecta, Actapulgite…) ou de lactoprotéines méthyléniques (Sacolène pédiatrique), ou encore des produits régénérant la flore saprophyte intestinale (Lactéol fort, Lyo Bifidus, Bacilor sachets enfants, Diarlac, Ultra-levure…). Les ralentisseurs du transit ne sont pas disponibles en conseil en dessous de 15 ans, exception faite pour Imosselduo en comprimés à croquer qui peut être donné chez l’enfant à partir de 12 ans. Le médecin pourra prescrire une solution buvable de lopéramide utilisable au cas où. Piqûres de moustiquesDu fait de son passage transcutané et de sa toxicité potentielle, le DEET est déconseillé chez l’enfant avant 10 ans. Pour protéger les jeunes enfants des moustiques, il est préférable d’utiliser un répulsif :- à base de 35/35 à faible concentration (inf 12 %) : Moustidose lotion bébé et enfant (de la naissance à 3 ans), Moskitox Kid lotion, Moskitox crème bébé et enfant, Mousticologne Camargue crème ou lotion (à partir de 6 mois), Cinq sur Cinq crème, Moustifluid eau protectrice jeunes enfants (à partir de 12 mois)… ;- contenant du diméthylphtalate à 10 % : Biolane bébés antimoustiques (nourrisson jusqu’à 24 mois) ;- ou à base d’éthylhexanediol à 30 % : Insect Ecran enfant (à partir de 12 mois).A partir de 2 ans, la gamme Autan Family, formulée à l’aide de bayrepel à 10 %, peut être utilisée. Vers l’âge de 3 ans, la plupart des formules enfants et adultes peuvent être utilisées, en évitant les formules à base de DEET : Akipic, Cinq sur Cinq lotion tropicale, Mosquitox lotion tropiques, Moustidose antimoustiques crème et lotion, Moustifluid gel… S’assurer de l’efficacité du produit sur les insectes locaux selon la destination. Mal des transportsParmi les antinaupathiques, l’homéopathie constitue le traitement de choix chez l’enfant en bas âge. En effet, les anti-H1 du conseil sont contre-indiqués avant 2 ans y compris Nausicalm en sirop. Pour l’acupuncture (Sea-band, Transway), il faut attendre l’âge de 3 ans. Chez la personne âgéeLa personne âgée voyage de plus en plus et de plus en plus loin. Souvent polymédiquée, elle doit constituer sa trousse à pharmacie de voyage avec un soin particulier et devra emporter dans ses bagages le traitement nécessaire pour – au moins – la durée de son séjour (prévoir une marge de sécurité), le mieux étant de le répartir dans deux valises ou sacs différents, la perte ou le vol de l’un des deux étant un aléa à ne pas exclure.Compte tenu des contre-indications, précautions d’emploi et effets secondaires des antihistaminiques, il est préférable d’orienter la personne âgée sur un traitement homéopathique en prévention du mal des transports. Chez la femme enceinteLa période idéale pour voyager se situe entre la 16e et la 28e semaine de grossesse, sachant que l’avion est formellement contre-indiqué après le 8e mois. Il est préférable pour la femme enceinte de s’abstenir de partir dans une zone de forte transmission de paludisme ou de multirésistance : dans sa trousse à pharmacie, elle ne pourra emporter ni méfloquine ni doxycycline qui lui sont contre-indiquées. Ne peuvent lui être administrés que la chloroquine, le proguanil et la quinine. De plus, de nombreux répulsifs antimoustiques sont contre-indiqués ou déconseillés. Reste l’essence de citronnelle, dont l’efficacité est toutefois limitée. La femme enceinte doit éviter les voyages fatigants, les trajets avec une immobilisation prolongée qui augmente le risque de phlébite déjà accru par la grossesse, la déshydratation qui majore le risque d’infection urinaire. Proposer également un traitement per os et local de l’insuffisance veineuse, fréquente chez la femme enceinte et aggravée en été.

En cas de diabète de type 1

Certains sujets souffrant d’une pathologie chronique nécessitent des précautions supplémentaires au cours de leurs déplacements. En particulier le sujet diabétique insulinodépendant, qui devra adapter la prise en charge de sa pathologie à un mode de vie différent et son traitement par l’insuline en tenant compte des contraintes du voyage et notamment du décalage horaire entraînant des modifications de la durée du nycthémère. En outre, le diabétique devra prévoir la totalité de l’insuline nécessaire pour la durée du voyage (+ dix jours) car les concentrations en insuline peuvent différer d’un pays à l’autre. Toujours prévoir de l’insuline ordinaire et le matériel nécessaire en vue de son utilisation. Le diabétique doit aussi avoir sur lui les moyens de prévenir une hypoglycémie : collations de sucres rapides et lents, ampoule de glucagon. Ce qui suppose une trousse spéciale rien que pour la prise en charge de sa maladie.Selon la destinationLes risques à envisager dépendent bien évidemment du niveau socio-économique du pays visité, de son climat, de ses caractéristiques géographiques et du mode de transport utilisé pour s’y rendre. Voyage en avionIl est pertinent de proposer une offre personnalisée et cohérente de trousse à pharmacie spécifiquement pour la durée d’un voyage long (huit heures ou plus) composée d’un antinaupathique, d’un somnifère léger pour contrecarrer l’anxiété et/ou le décalage horaire (Donormyl, Noctyl, Passinévryl, Relaxine…). Conseiller le port de chaussettes, de bas ou de collants de contention (Mediven Travel, Traveeno…) pendant le voyage. Des études scientifiques ont montré que les longs voyages en avion pouvaient être responsables d’accidents cardiovasculaires, à point de départ veineux. Faire prescrire une solution nasale à base de vasoconstricteur ou proposer des bouchons d’oreille adaptés (Quies avion adulte à partir de 12 ans, Quies avion enfant de 5 à 11 ans) si les oreilles se bouchent au décollage ou à l’atterrissage. Pour les nourrissons et enfants jusqu’à deux ans, particulièrement sensible aux otites barotraumatiques, prévoir la tétine ou le biberon d’eau. Haute montagneLa trousse à pharmacie doit être spécifiquement adaptée pour les alpinistes.Prévoir une couverture de survie qui limite l’hypo- ou l’hyperthermie, surtout pour les régions à fortes amplitudes thermiques (couverture Asep, MT-Thuasne…). Ne pas oublier une boîte de Coramine glucose en cas de malaise, un collyre contre les brûlures oculaires, des attelles gonflables, un produit solaire d’indice élevé, des antitussifs, des gouttes nasales, des pastilles calmantes pour les maux de gorge. Désert et brousseLes randonnées longues et solitaires, dans le cadre d’un voyage itinérant, exposent à de multiples dangers. La trousse à pharmacie peut comporter, outre le matériel de base, des seringues (5 ml) et aiguilles stériles pour permettre une injection en cas d’urgence, un antibiotique à large spectre, un antidiarrhéique et un antiseptique intestinaux, un nécessaire pour piqûres et morsures venimeuses, des corticoïdes injectables et de l’adrénaline injectable en cas de réaction allergique grave, un collyre antiseptique ou antibiotique.

Communiquez ! : Vacances : les grands préparatifs !

Permettre d’avoir l’essentiel sous la main au bon moment, telle doit être la trousse à pharmacie idéale. A vous de jouer : ni trop volumineuse, ni trop lourde, complète mais sans superflu, sachez composer la pharmacie dont vos clients vous seront gré tout au long de l’été.Côté vitrineL’accroche vitrine est primordiale car elle doit sensibiliser aux dangers de l’été. Jouez sur l’effet de contraste : en toile de fond, un site estival de rêve qui symbolise le plaisir et l’insouciance des vacances… mais exposant à toutes les aventures et mésaventures. Au premier plan, un panneau ramène à la réalité en rappelant que celle-ci peut être « piquante, brûlante, mordante… », si vous décidez, par exemple, d’un thème sur les piqûres et morsures. Disposez autour d’une trousse à pharmacie, vedette de la vitrine, les accessoires qui vont permettre de la personnaliser.N’hésitez pas à élaborer des trousses à thème, selon la clientèle de votre zone de chalandise. Si votre pharmacie est située en bord de mer ou à la montagne, créez une animation autour de la trousse pour randonneur ou féru de sports nautiques (plongée, rafting…). Si votre pharmacie se situe dans le quartier chic d’une grande ville, une trousse pour voyageur tropical sera de circonstance. Pour la pharmacie de quartier ou de centre-ville, un panneau résumant les pathologies les plus courantes en vacances et ce que le vacancier doit emporter fait plus volontiers le lien avec une trousse standard. Suggérez dans ce cas au client, par une affiche ou toute autre accroche, de sélectionner les produits selon sa destination, ses activités, en pensant à ceux qui l’accompagnent et à leurs pathologies habituelles.Le slogan de cette vitrine doit véhiculer un message de rappel : « La trousse à pharmacie de vacances : préparez-la avant de partir ! » ou « La trousse à pharmacie, ça se prépare en pharmacie ! ». Il peut aussi renvoyer sur la compétence du pharmacien : « Dites-moi à quoi ressemblent vos vacances, je vous dirai comment composer votre trousse à pharmacie. »Côté rayonsLes trousses à pharmacie et les étuis de secours, plus compacts, pourront être placés au centre du rayon vacances. Bien entendu, vos clients ne rachètent pas chaque année une nouvelle trousse et son contenu, mais, au contraire, font l’inventaire des produits manquants ou périmés et regarnissent leur trousse en fonction de cet état des lieux, et de la nouvelle destination ou du profil de leurs vacances, qui peut changer d’une année sur l’autre. A vous de présenter autour des trousses les soins d’urgence qui viendront la compléter : sprays antiseptiques (tout ce qui est avec AMM sera présenté en libre accès visuel, donc restera derrière les comptoirs), dosettes, pansements prédécoupés, pansements spéciaux (pour la baignade, pour les brûlures, pour les ampoules…), compresses, sparadraps, bandes de gaze, bandes cohésives, coussins thermiques, crème contre les contusions…A noter enfin que les PLV de comptoir conviennent bien aux répulsifs. Présentez une marque leader et un ou deux challengers, et pour chaque marque les différentes présentations adaptées pour le sport, le bain, l’enfant, les voyages tropicaux. Pensez à communiquer sur la prévention des MST et sortez les préservatifs des tiroirs !Côté argumentaireIl est toujours difficile de penser à tout lorsqu’à la demande d’un client, on souhaite élaborer une trousse à pharmacie. Aussi, ne pas hésiter à s’aider d’un support écrit, un récapitulatif qui va permettre de faire le point sur ce que possède déjà le client, attirer son attention sur les dates de péremption et l’état des produits (trop de trousses à pharmacie contiennent un flacon d’antiseptique ouvert depuis deux ans, véritable bouillon de culture bien loin de sa vocation initiale !), et lui présenter l’ensemble des produits qui ont toutes les chances de lui être utile. L’heure est bien sûr au conseil : l’intérêt, le mode d’utilisation et les limites d’utilisation doivent être clairement expliqués, et éventuellement inscrits sur les boites.Comptez sur la gratitude de votre client si, le jour où une ampoule au talon est sur le point de l’empêcher de poursuivre sa randonnée, il ouvre sa trousse à pharmacie et y trouve désinfectant, compresse et pansement antiampoule…François Pouzaud et Florence Bontemps

Pour en savoir plus

Les Maux du voyageDictionnaire de médecine des voyages. Ouvrage collectif élaboré sous l’égide de la Société de médecine des voyages. Ed. CD ConseilLa première partie de l’ouvrage fonctionne comme un dictionnaire, et passe en revue plus de 400 mots du vocabulaire des voyages, classés par ordre alphabétique : amibiase, dysenterie, enfant en voyage, giardiase, maladie de Lyme, otite barométrique, serpent, virus West Nile… De quoi devenir incollable sur tous ces aspects du voyage. La seconde partie du livre présente par région géographique les vaccinations, les particularités épidémiologiques et les principaux risques particuliers à chaque pays. L’ouvrage est complété par un CD-ROM qui permet un accès facile aux données.La Santé des voyageursProfesseur Eric Caumes Ed. FlammarionRédigé par un spécialiste des maladies tropicales lui-même grand voyageur, ce livre est divisé en quatre parties qui suivent l’ordre chronologique du voyage : l’avant-départ (vaccinations, préparation de la pharmacie de voyage…), le transport, le séjour (désinfecter l’eau de boisson, que faire en cas de maladie…) et l’après-voyage. Les situations particulières comme la femme enceinte, l’enfant ou le voyageur séropositif sont traitées dans un chapitre à part.Un ouvrage grand public de qualité, vivant, rédigé dans un style alerte, qui captive très vite l’attention du lecteur.Docteur vacances http://www.docteurvacances.com. Ce site a le mérite de la simplicité. La page d’accueil présente un index qui permet de recevoir immédiatement un conseil personnalisé sur les vaccinations, la prévention du paludisme… et la météo du pays choisi. Une rubrique « Fiches conseil » permet de personnaliser les recommandations en cochant une ou plusieurs des cases suivantes : s’habituer à la chaleur (choix des vêtements), aliments permis et interdits, s’habituer à l’altitude, que faire en cas de fièvre, l’amour sans risques… Les conseils sont pertinents, parfois un peu succincts, notamment en ce qui concerne la constitution d’une pharmacie de voyage. Prenez le relais…Santé Voyages Rouenhttp://www.chu-rouen.fr/cap/svhome.htmlE-mail : sante.voyages@chu-rouen.frTél. : 02 32 88 84 48, fax : 02 32 88 81 28Un peu moins facile d’accès pour retrouver une information pointue sur un pays donné, mais incontournable car extrêmement détaillé et pertinent. On y trouve des cartes des zones endémiques pour toutes les maladies tropicales, avec l’assurance d’une mise à jour régulière qui s’appuie sur des bases de données de médecine des voyages (Meditravel, Edisan…), sur le BEH et les données de l’OMS. Un point très précis est accessible sur les répulsifs antimoustiques utilisables chez l’adulte, l’enfant, la femme enceinte et leur concentration minimale efficace, ainsi que sur l’imprégnation des vêtements. Une rubrique entière est consacrée à la diarrhée du voyageur : risque, zones à risque avec une carte mondiale de la fréquence de la turista, prévention, traitement. Une liste très complète de la trousse de santé adaptée au voyage est détaillée. N’hésitez pas à poser vos questions par e-mail, téléphone ou fax. Une équipe de médecins spécialement formés à la médecine des voyages vous répond dans les meilleurs délais.

Cas de comptoir

Romain, 25 ans, part pour un grand périple en moto de deux mois qui doit le mener jusqu’en Inde. Que lui conseillez-vous d’emporter dans sa trousse à pharmacie qu’il souhaite la plus légère possible ? Pour un séjour long, avec des conditions d’accueil précaires et proches des conditions de vie autochtones, prévoir, outre la trousse de base (antiseptique, pansements, antalgiques, traitement de la diarrhée et de la constipation, produits antimoustiques, antipaludéens si nécessaire), un matériel d’injection à usage unique, un collyre antiseptique, un antibiotique oral de réserve et des produits de désinfection de l’eau.

Soigner le côté pratique !

Pas de suppositoires, ils fondent trop facilement à la chaleur ; pas de médicaments thermolabiles, ils ne résistent pas aux importantes différences de températures. Prévoir des dosages et des formes galéniques adaptés à chaque âge. Privilégier les médicaments d’utilisation pratique : les médicaments à prendre sans eau (lyocs, « tabs »…), les unidoses (collyre, pommade cicatrisante, antiseptique…) et les compresses imprégnées (antiseptique, teinture d’arnica…). Eviter les médicaments photosensibilisants susceptibles d’entraîner des manifestations cutanées lors de l’exposition au soleil. Eviter les sirops et les suspensions buvables (les préparations liquides sont toujours plus instables que les équivalents secs, et les conditionnements en verre peuvent casser).

Une fiche de conseils

Le complément indispensableUne trousse à pharmacie aussi complète soit-elle ne saurait se passer d’un certain nombre de conseils. Seuls les écrits restent ! N’hésitez pas à les glisser sous forme de fiches conseil dans la trousse à pharmacie. « N’oubliez pas que les médicaments se périment. Au-delà d’une certaine date, il ne faut plus les utiliser. Vérifiez les dates de péremption une fois par an. » « Etes-vous à jour de vos vaccinations ? Avez-vous vu avec votre médecin s’il y a lieu de prévoir des vaccinations spécifiques suivant votre destination ? » « Pensez à avoir en permanence sur vous des informations relatives aux membres de votre famille : carte du groupe sanguin, coordonnées de la société d’assistance, éventuellement une carte précisant le ou les états pathologiques (allergies, diabète, antécédents, etc.), carnet de santé, carte Vitale et attestation vitale… » « Si vous êtes atteint d’une affection chronique, emportez vos médicaments en double et répartissez-les dans deux bagages dont l’un sera le bagage à main, en cas de perte ou de vol. » « Méfiez-vous des contrefaçons de médicaments ou des présentations qui peuvent être différentes dans certains pays. » « Il est plus prudent d’avoir un certificat rédigé en français et en anglais (pour un voyage à l’étranger) attestant de la maladie et de la nécessité, dans certains cas, de transporter des seringues. »

Pédiatrie

Trousse de base A emporter impérativement :- antalgique/antipyrétique (paracétamol de préférence) sous une forme adaptée à l’âge de l’enfant et thermomètre ;- antiseptique local non alcoolisé, compresses, pansements ;- soluté de réhydratation orale, comprimés de désinfection de l’eau pour préparer l’eau des biberons si nécessaire ;- crème solaire d’indice de protection élevé ou écran total spécifique bébé ou enfant ;- répulsifs antimoustiques adaptés ;- sérum physiologique en dosettes ;- crème contre les coups et les bosses.Prévoir, selon la destination, couches, lait en poudre et petits pots en quantité suffisante.

Trousse homéopathique

Elle peut comporter : Arnica 5 CH en cas d’hématomes, bleus, courbatures, crampes. Nux vomica 5 CH en cas d’indigestions. Cocculine, Dolitravel ou Homéogène n° 21 contre le mal des transports. Pommade Homéoplasmine ou crème au Calendula pour soigner gerçures, écorchures, irritations. Gelsemium 15 CH en cas de trac avant une épreuve sportive, un raid, un tournoi, et Ignatia 15 CH en cas d’énervement ou d’excitation avant le voyage. Apis mellifica 9 CH et Belladonna 9 CH contre les coups de soleil. Aconitum 9 CH ou Belladonna 9 CH contre les insolations. Apis mellifica 9 CH contre les piqûres d’insectes.Les granulés se prennent trois par trois. Renouveler les prises toutes les deux heures et espacer selon amélioration.

Trois questions au… Dr Francine Bisaro

Médecin-conseil pour un groupe d’assurances, spécialisé en médecine tropicale et médecine aéronautique.Quelles recommandations donnez-vous à un voyageur partant sous les tropiques pour constituer sa trousse à pharmacie ?Sauf en cas de séjour en zones isolées, il n’est pas nécessaire d’avoir une trousse à pharmacie contenant des boîtes entières de médicaments. Celle-ci doit être complète, c’est-à-dire contenir tout ce qu’il faut en petites quantités y compris les notices pour parer en urgence aux pathologies des voyages. En cas de problème médical, les compagnies d’assurances se chargent d’orienter le voyageur vers un de leurs médecins correspondants, de lui fournir les médicaments indispensables, voire de le rapatrier. Des conseils auxquels on pense moins : à côté des antidiarrhéiques, penser à emmener un laxatif pour lutter contre la constipation provoquée par les changements de rythmes et d’habitudes alimentaires, ainsi qu’un médicament contre les gastralgies et un antibiotique à large spectre en boîte entière. Dans les pays où sévit la dengue, l’aspirine est déconseillée car elle majore les formes hémorragiques de cette maladie virale. Le paracétamol doit lui être préféré. Il faut également éviter les produits désinfectants iodés qui sont photosensibilisants et prendre plutôt un antiseptique incolore.Quelles précautions faut-il prendre pour un vol transméridien ?Pendant le vol, il faut boire abondamment, bouger régulièrement, éventuellement porter une paire de bas de contention. Selon le profil du patient, ne pas hésiter à prendre un avis médical pour mettre en place un traitement prophylactique par aspirine ou héparine (HBPA).Quelle chimioprophylaxie antipaludéenne conseillez-vous dans les pays à grande fréquence de chloroquinorésistance et à risque de multirésistances ?Pour les pays du groupe III, je recommande une chimioprophylaxie du paludisme par la Malarone plutôt que par le Lariam, en raison du risque de survenue, avec ce dernier médicament, de troubles psychiatriques et notamment de crises de délire, y compris chez des personnes sans antécédents psychiatriques. Par ailleurs, en cas d’accès palustre, sa longue demi-vie rend difficile la mise en route secondairement d’un traitement par la quinine. Enfin, on a relevé l’apparition de cas de résistance au Lariam en Afrique de l’Ouest, alors qu’avec la Malarone, également plus sûre d’emploi, seulement trois cas de résistance ont été décrits depuis le début de sa commercialisation en ville.

Trousse du diabétique insulinotraité

– Insuline habituelle en quantité suffisante : pour une semaine à dix jours de plus que la durée prévue du voyage.- Matériel d’injection adapté.- Plusieurs stylos jetables.- Insuline ordinaire + seringues à usage unique.- Alcool + coton.- Matériel d’autosurveillance (sang + urines).- Sucre.- Glucagon + matériel d’injection.- Piles de rechange pour le lecteur de glycémie.- Carnet de surveillance du diabète, carnet d’identité de diabétique précisant insulinothérapie habituelle et horaires d’injection, ordonnances, lettre du médecin, certificat médical, assurance voyage-rapatriement, carnet de vaccinations.- Prévoir un sac isotherme pour le transport de l’insuline.

Cas de comptoir

Jean et Annie Travel partent dix jours à l’hôtel au Sénégal. Quelle trousse spécifique pays tropical proposez-vous ?

Pour un séjour à l’hôtel dans un pays tropical, la trousse de base « pays tempérés » sera complétée par un traitement de la diarrhée (lopéramide, antiseptique intestinal, pansement gastro-intestinal… assortis des conseils d’usage !), des répulsifs antimoustiques adaptés aux pays tropicaux et du traitement antipaludéen prescrit par le médecin (Savarine ou Malarone).