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Les produits solaires

Publié le 13 mai 2006
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EN PRATIQUE : LES BIENFAITS DU SOLEIL

AU COMPTOIR : « Des séances d’UV pourraient-elles améliorer ma déprime ? »

« Je suis d’humeur dépressive quand il fait gris… En revanche, quand il fait beau, je me sens en pleine forme. L’année prochaine, c’est sûr, je ferai des séances d’UV quand je ne supporterai plus le temps gris de l’automne. »

Votre réponse

« L’effet bénéfique du soleil sur l’humeur n’est pas dû aux rayons UV mais à la lumière visible qu’il émet. Les séances d’UV ne vous feraient donc pas le même effet. Si les troubles sont vraiment gênants, consultez un spécialiste de la dépression saisonnière pour savoir si l’utilisation de la luminothérapie vous soulagerait. »

On parle souvent des effets délétères du soleil et on oublie que, sans lui, nous aurions à faire face à de nombreux problèmes : rachitisme, ostéomalacie, troubles du sommeil et de l’humeur…

En effet, c’est grâce aux rayonnements UV du soleil que l’organisme synthétise la vitamine D. C’est également le soleil qui régule la sécrétion de mélatonine, hormone du sommeil, par l’intermédiaire de la lumière visible. Sans oublier les effets bénéfiques du soleil sur certaines dermatoses. Voilà pourquoi le soleil, à petites doses, est bon pour notre santé !

Antidote à la dépression saisonnière

Cette forme de dépression est liée à l’absence ou à la diminution des rayonnements solaires, ce qui entraîne, chez 3 à 5 % de la population, une dépression passagère mais récurrente apparaissant à certaines saisons, notamment en automne.

– Symptômes de la dépression saisonnière

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La dépression saisonnière touche surtout les femmes d’âge moyen, et se reproduit d’une année sur l’autre. Elle se différencie des autres dépressions par le comportement alimentaire et le comportement diurne. Il y a augmentation de l’appétit avec prise de poids et préférence pour les sucres. Les patientes sont très apathiques, hypersomniaques et manquent d’énergie.

– Traitement

Cette dépression peut être sensible aux antidépresseurs. Elle est nettement améliorée par la luminothérapie qui consiste à utiliser des lampes émettant des rayonnements visibles identiques à ceux produits par le soleil (400 à 800 nm). La lumière bleue (445-500 nm) semble être la plus efficace.

– Autres utilisations de la luminothérapie

La luminothérapie est également utilisée dans le « syndrome de retard de phase », pathologie qui touche surtout les adolescents et se caractérise par une incapacité à s’endormir tôt. S’ils respectaient leur horloge interne, ces adolescents se coucheraient vers 3-4 heures du matin, se réveilleraient vers 14 heures pour être en pleine forme, d’où des réveils matinaux très difficiles !

Les hypnotiques sont souvent inefficaces, alors que la photothérapie le matin fonctionne bien dans cette pathologie. En exposant le patient à la lumière visible le matin, on bloque la sécrétion de mélatonine, hormone qui intervient dans l’apparition du sommeil et la régulation du rythme biologique.

Catalyseur de vitamine D

Les vitamines D sont des vitamines liposolubles indispensables à la vie. La plus répandue est la vitamine D3 ou cholécalciférol.

– Rôle de la vitamine D

La vitamine D régularise le métabolisme phosphocalcique de l’organisme en augmentant l’absorption intestinale du phosphore et du calcium et en assurant leur fixation sur les os.

Une carence en vitamine D entraînerait un rachitisme chez un sujet jeune (en cours de croissance) ou une ostéomalacie chez un adulte. Ces deux pathologies se traduisent par une déminéralisation osseuse et une déformation squelettique.

– Sources de vitamine D

Elle est présente dans certains aliments (beurre, lait, jaune d’oeuf, poisson…). Toutefois, l’alimentation ne peut couvrir la totalité des besoins en vitamine D. Celle-ci est également synthétisée par l’organisme à partir du cholestérol sous l’action des UVB lors d’un processus complexe.

Les besoins d’ensoleillement varient en fonction de la carnation : plus la peau est foncée, plus le temps d’ensoleillement nécessaire sera long. En été, 10 à 15 minutes d’exposition solaire quotidienne suffisent pour une production satisfaisante de vitamine D.

L’hiver, dans les pays de l’hémisphère Nord, les rayonnements solaires sont insuffisants. Il est donc important de supplémenter l’alimentation des enfants en vitamine D pour éviter le rachitisme.

Facteur bénéfique pour certaines dermatoses

Le soleil ne guérit pas mais améliore l’aspect clinique de certaines dermatoses, en particulier le psoriasis, la dermatite atopique et certains vitiligos.

– Psoriasis

Touchant 2 à 3 % de la population, le psoriasis se traduit par des lésions associant squames et rougeurs au niveau des coudes, genoux, région lombosacrée, visage, plis, paumes et plantes des pieds.

Les UV naturels ou artificiels induisent une diminution de ces lésions. La puvathérapie (association de psoralène et d’UVA) permet de blanchir les lésions dans 80 % des cas (lire ci-dessous).

– Dermatite atopique

C’est la maladie chronique la plus fréquente chez les enfants. Les lésions, simples rougeurs pouvant évoluer jusqu’à de petites vésicules très prurigineuses, sont souvent atténuées par le soleil.

– Vitiligo

Cette maladie auto-immune (autodestruction des cellules pigmentaires) touche 1 % de la population. Son origine est assez mystérieuse, et son apparition peut se faire dès la naissance ou à n’importe quel moment de la vie.

Dans certains cas, quand le déficit mélanocytaire n’est que partiel au niveau de la lésion, la puvathérapie peut entraîner une repigmentation de la zone touchée.

En l’absence d’ébauche de repigmentation après quatre mois de traitement, il peut être proposé une UVBthérapie, qui ne nécessite pas de prise de psoralènes et peut s’utiliser chez l’enfant et chez la femme enceinte. Cette thérapeutique, sans obligation d’irradiation totale, nécessite un laser spécifique, encore peu diffusé.

L’AVIS DU SPÉCIALISTE : « Photothérapie : toujours effectuer avant un bilan avec un ophtalmologue »

Dr Véronique Viot-Blanc, praticien associé, unité de sommeil de l’hôpital Lariboisière

Comment se déroule une séance de luminothérapie ?

Pour voir si un patient est réceptif à cette thérapie, on procède à un test sur deux semaines : le patient se rend à l’hôpital tous les matins (cinq jours par semaine, pendant deux semaines). Il est placé devant un écran émettant la lumière pendant 1 h 30. Il peut lire, travailler, tricoter… Si cela s’avère efficace, le patient peut s’acheter une lampe de luminothérapie et poursuivre les séances chez lui, à raison de 20 minutes chaque matin.

Quels sont les rayonnements efficaces ?

Les lumières blanches sont efficaces, les bleues le sont encore plus. Il faut surtout qu’au moins 2 000 lux arrivent aux yeux. Les fabricants indiquent souvent l’intensité émise par la lampe et non celle qui parvient aux yeux.

Y a-t-il des effets secondaires et des contre-indications ?

Certains patients se plaignent parfois de maux de tête surtout les deux ou trois premiers jours. Il leur est alors conseillé de s’éloigner un peu de l’écran afin que l’intensité parvenant aux yeux soit un peu moins importante. D’autre part, il faut toujours effectuer un bilan avec un ophtalmologue avant de commencer une photothérapie. Certaines pathologies oculaires (rétinite pigmentaire, cataracte…) contre-indiquent cette thérapeutique.

POUR APPROFONDIR : La puvathérapie ou irradiation par les UVA

La puvathérapie consiste à irradier le corps par des rayons ultraviolets A (pic à 365 nm), après prise d’un médicament photosensibilisant de la famille des psoralènes. Elle est essentiellement utilisée dans le traitement de deuxième intention du psoriasis. Une cure comporte au maximum 30 séances d’irradiation (3 par semaine) délivrant des doses progressivement croissantes. Avant de démarrer la puvathérapie, un bilan cutané est impératif (un antécédent de cancer cutané est une contre-indication absolue).

– Avant la séance

Les comprimés de Méladinine (méthoxsalène) se prennent 2 heures avant la séance, avec un yaourt ou un verre de lait. Dès la prise du psoralène, le patient doit se protéger du soleil par des vêtements couvrants et des lunettes de soleil. Aucun produit (pommade, crème, déodorant, eau de toilette, parfums) ne doit être appliqué sur la peau. Utiliser un savon non parfumé pour la toilette.

– Pendant la séance

Des lunettes-coques opaques doivent impérativement protéger les yeux.

– Après la séance

Pendant les 6 heures qui suivent, toute sortie ne peut se faire qu’avec vêtements couvrants et lunettes de soleil. Les séances de puvathérapie peuvent entraîner une sécheresse de la peau : conseiller un pain surgras pour la toilette et une émulsion corporelle hydratante le soir.

– Précautions

Une protection solaire extrême est toujours requise lors de l’exposition solaire en dehors du traitement, car la dermatose diminue l’action protectrice de la couche cornée.

EN PRATIQUE : LES ÉCRANS MINÉRAUX ET FILTRES CHIMIQUES

AU COMPTOIR : « Mon médecin me conseille un produit solaire sans filtre chimique. De quoi s’agit-il ? »

« Mon fils de six mois est allergique au lait de vache et fait de l’eczéma. L’allergologue m’a conseillé d’utiliser cet été un produit solaire sans filtre chimique pour lui. De quoi s’agit-il ? »

Votre réponse

« Certains produits solaires contiennent un filtre chimique, d’autres sont composés d’écran minéral qui réverbère les rayons du soleil. Ces derniers agissent en surface et ne pénètrent pas dans la peau. Ils sont donc moins susceptibles d’être allergisants et sont conseillés chez les bébés en particulier à terrain allergique. Dans tous les cas, un nourrisson ne doit jamais être exposé au soleil. Vous devez le protéger avec un chapeau, des vêtements, des lunettes de soleil et le mettre à l’ombre. »

LE RAYONNEMENT SOLAIRE

Pourquoi se protéger ?

– Le rayonnement solaire

La gamme de rayonnements émis par le soleil et qui arrivent jusqu’à la terre s’étend des infrarouges (800-1 400 nm), responsables de la sensation de chaleur, aux ultraviolets (200 à 400 nm), qui n’échauffent pas mais provoquent des dégâts cellulaires.

La dangerosité des UV augmente à l’inverse de leur longueur d’onde.

-#gt; Les UVC (100-280 nm) sont totalement absorbés par la couche d’ozone. Ils seraient mortels s’ils parvenaient à la terre.

-#gt; Les UVB (280-320 nm), en grande partie filtrés par l’atmosphère, ne représentent que 5 % des UV reçus sur terre. Très énergétiques, ils entraînent une action rapide au niveau du derme. Ils favorisent le vieillissement cutané, induisent une altération des cellules, responsable des coups de soleil et des modifications génétiques à l’origine de cancers.

-#gt; Les UVA (320-400 nm) représentent 95 % des UV qui arrivent à la surface de la terre. Moins énergétiques que les UVB, leur action est lente et cumulative. Ils provoquent un bronzage immédiat et passager par libération de mélanine préformée. Longtemps considérés comme inoffensifs pour la peau, en dehors du vieillissement cutané, ils sont en réalité tout aussi impliqués que les UVB dans la genèse des cancers, mais sans la sonnette d’alarme que représente le coup de soleil, dû aux UVB. Ils sont souvent spécifiquement mis en cause en cas d’allergie solaire.

– Les facteurs influençant la quantité d’UV reçue

Les conditions atmosphériques ont une influence incontestable sur la quantité d’UVB arrivant à la surface de la terre. Elles ont moins d’influence sur les UVA qui traversent facilement l’atmosphère.

-#gt; Heure

Plus le soleil est bas, plus son incidence lui fait traverser une couche épaisse d’atmosphère et d’ozone et plus les UVB sont filtrés. C’est pourquoi il vaut mieux éviter l’exposition solaire entre 12 h et 16 h, heure à laquelle le soleil est à son apogée.

-#gt; Nuages

Les UV sont filtrés par les nuages, mais ciel nuageux ne signifie pas toujours risque nul ! Tous les nuages ne filtrent pas les UV de la même façon. Un ciel voilé peut laisser passer jusqu’à 95 % des UV, tandis que d’épais nuages peuvent arrêter jusqu’à 70 % des rayons.

-#gt; Altitude

En altitude, la couche atmosphérique est réduite. Il y a donc plus d’UV, mais, la température étant basse, la sensation de coup de soleil met plus de temps à apparaître.

-#gt; Réverbération

Sur l’eau, la neige ou le sable, l’intensité du rayonnement UV est plus important du fait de la réverbération. 40 à 90 % du rayonnement UV est réverbéré par la neige, 10 à 30 % par l’eau et 5 à 25 % par le sable.

Comment se protéger ?

– Eviction solaire

La première méthode pour éviter les effets délétères du soleil est bien évidemment… de l’éviter ! En effet, ne pas s’exposer entre 12 h et 16 h, préférer l’ombre au soleil sont déjà de bonnes habitudes à prendre. Attention, le parasol ne protège pas des rayons réfléchis par le sol !

– Vêtements, chapeau à bord large, lunettes

Ils constituent la méthode la plus efficace pour se protéger du soleil. Toutefois, leur efficacité varie en fonction de la matière et de la densité du tissage et de la couleur. Les couleurs foncées filtrent les rayons UV tandis que les couleurs claires filtrent les infrarouges et donc atténuent la sensation de chaleur. L’humidité est également un facteur qui modifie l’efficacité du tissu : mieux vaut un vêtement sec pour un écran efficace. Chapeau à bord large et lunettes de soleil enveloppantes protégeront correctement les yeux.

– Produits solaires

Ils n’arrivent qu’en dernière position dans l’arsenal de la protection et ne doivent être utilisés qu’en compléments des autres moyens. Ils ont démontré leur efficacité en prévention des coups de soleil, mais l’Afssaps souligne, dans son rapport sur la protection solaire daté de janvier 2006, qu’ils n’ont pas fait la preuve jusqu’à présent de leur efficacité dans la prévention des mélanomes. Leur usage ne doit pas laisser penser que l’on peut s’exposer plus longtemps.

Ecrans et filtres chimiques

Il existe trois types de protection solaire basés sur la réflexion et/ou l’absorption des UV.

– Composition

-#gt; Ecrans minéraux

Composés de poudres inertes (dioxyde de titane, oxyde de zinc, oxyde de fer), très fines, souvent opaques, ils restent à la surface de la peau pour réfléchir les rayonnements solaires (UV, visible, infrarouges). Du fait de leur action en surface, ils ont une très bonne tolérance. En revanche, ils ont tendance à s’agglomérer et s’étalent difficilement en laissant des traces blanches. La micronisation des écrans minéraux diminue ces désagréments.

Du fait de leur bonne tolérance, les écrans minéraux sont surtout utilisés dans les formulations de produits solaires destinés aux enfants. Les traces blanches qu’ils laissent à l’application peuvent même servir de témoin d’application.

-#gt; Filtres chimiques

On trouve les cinnamates et l’octocrylène, qui filtrent les UVB, et les benzophénones, les dérivés de triazine (Mexoryl-XL), le dibenzoylméthane (Parsol 1789) et les dérivés du benzylidène camphre (Mexoryl-SX) qui filtrent les UVA et les UVB. Pénétrant dans les couches superficielles de la peau, leur rôle est d’absorber les rayonnements UV.

Contrairement aux écrans minéraux, leur passage transcutané est indéniable et, de ce fait, leur tolérance est variable. En contrepartie, s’appliquant facilement, ils favorisent l’observance.

-#gt; Ecrans organiques

Les Tinosorb-M et S ont une double action : ils réfléchissent (comme les écrans minéraux) et absorbent les rayonnements UVA et UVB (comme les filtres chimiques) tout en restant à la surface de la peau, ce qui leur confère une bonne tolérance.

– Texture

Son choix dépend en particulier de l’âge et de l’activité physique.

-#gt; Crème : texture épaisse, elle s’applique facilement sur le visage.

-#gt; Lait, solution huileuse et gel : plus fluides, ils s’appliquent aisément sur tout le corps.

-#gt;Spray : sa présentation convient mieux aux sujets jeunes et aux hommes.

-#gt; Stick : pour les lèvres et les retouches du visage (pommettes, front, nez…), pour les cicatrices.

-#gt; Produit résistant à l’eau : en cas d’activités aquatiques.

POUR APPROFONDIR : L’index UV mesure le risque solaire au quotidien

-#gt; L’index UV exprime l’intensité du rayonnement UV à un endroit donné, un jour donné, en fonction des données climatiques. Il est utilisé pour mesurer le risque que l’ensoleillement représente pour la santé.

-#gt; L’index UV dépend de la latitude, de l’altitude, de la date, de l’heure, du niveau de la couche d’ozone et de la présence de nuages.

Les plus fortes valeurs d’index UV sont atteintes vers le solstice d’été, c’est-à-dire autour du 21 juin sous nos latitudes. C’est la période de l’année au cours de laquelle l’hémisphère Nord est le plus orienté vers le soleil. A midi (heure solaire), le soleil se trouve à la verticale du tropique du Cancer.

-#gt; L’index UV varie également au cours de la journée. Il augmente avec la hauteur du soleil. Il atteint son niveau maximal au midi solaire, soit 14 h en France, mais il est en réalité donné pour une tranche de 2 à 4 heures autour du midi solaire, soit 12-16 heures de l’heure légale d’été en France.

L’index UV est disponible sur le site http://www.soleilinfo.com. Il est possible de s’abonner à un bulletin quotidien de prévision de l’index UV.

EN PRATIQUE : LES INDICES DE PROTECTION

AU COMPTOIR : « Quel indice de protection choisir ? »

« Je pars trois semaines en Espagne avec ma fille de 10 ans. J’ai fait les valises mais je m’aperçois que je n’ai plus de crème solaire. Quelle est la protection la plus adaptée ? »

Votre réponse

« Le mieux serait d’avoir chacune votre tube de crème car votre peau mate n’a pas besoin du même indice de protection que la peau rousse de votre fille. De toute façon, en trois semaines, vous consommerez certainement au moins un tube de crème par personne ! »

Phototypes

Sensibilité au soleil

Avant de conseiller un produit solaire, il faut s’attarder sur la sensibilité de l’utilisateur au soleil.

Pour des conditions d’ensoleillement identiques, plus la sensibilité est élevée, plus les dommages cutanés engendrés par le soleil apparaissent rapidement.

Dans un souci de simplification, l’Afssaps a publié en janvier des « Recommandations concernant les conditions d’étiquetage des produits de protection solaire ». L’Afssaps propose ainsi un guide pour le choix d’un produit de protection solaire, classant les sujets en 4 catégories :

– sujets extrêmement sensibles au soleil (regroupant les phototypes 0 et 1) ;

– sujets sensibles au soleil (phototypes 2 et 3 à peau claire) ;

– sujets à peau intermédiaire (phototypes 3 à peau mate et 4) ;

– sujets à peau assez résistante (phototypes 5 et 6).

A quoi sont dues ces différences ?

Il existe deux types de pigments mélaniques, répartis de façon variable d’un individu à l’autre.

– Les eumélanines : de couleur brune ou noire, elles sont présentes chez les sujets à peau mate. Elles absorbent une grande partie des UV et piègent partiellement les radicaux libres.

– Les phæomélanines : de couleur jaune, brune ou rouge, présentes chez les sujets roux à peau claire. Elles ont un pouvoir photoprotecteur réduit et leur stimulation génère des radicaux libres.

Catégories de protection solaire

L’Afssaps recommande d’exprimer la protection des produits solaires par classes et non plus en valeurs chiffrées : protection faible, moyenne, haute et très haute.

Chaque catégorie correspond à une double protection contre les UVB et les UVA. La protection contre les UVA ne peut être inférieure au tiers de celle contre les UVB.

Le bon usage des produits

– Le produit de protection solaire doit être appliqué dès le début de l’exposition, de façon homogène, en quantité suffisante, c’est-à-dire au minimum 2 mg/cm2. Le laboratoire doit préciser sur le conditionnement ou sur la notice d’emploi, le moyen pour le consommateur d’évaluer la quantité optimale de crème à appliquer.

– La protection apportée diminue avec les activités physiques, les bains, la transpiration, les frottements. L’application doit être renouvelée.

– Les produits solaires ne doivent pas servir à augmenter le temps d’exposition solaire.

– Rappeler que les expositions entre 12 h et 16 h sont déconseillées, qu’il ne faut jamais exposer un enfant de moins de 3 ans et qu’il faut se protéger soigneusement pendant la grossesse (pour éviter l’apparition d’un chloasma).

– Bien évaluer la quantité de crème nécessaire selon l’utilisation qui en sera faite (visage, bras, jambes, corps) et la durée du séjour.

– Ne pas réutiliser les produits d’une année sur l’autre (altération par la chaleur).

Cas particuliers

– Enfants, bébés

-#gt; Si la structure de la peau des enfants est identique à celle des adultes, son immaturité exige encore plus de précautions.

-#gt; Les effets des UV étant cumulatifs et irréversibles, la surexposition solaire dans l’enfance est le principal facteur de risque de vieillissement cutané et surtout de mélanomes.

-#gt; Le choix de la protection solaire doit se porter sur des protections élevées.

– Femmes enceintes

-#gt; Les femmes enceintes doivent se méfier du soleil en raison du risque d’apparition du « masque de grossesse » ou chloasma.

Ce dernier est plus fréquent chez les femmes à peau mate. Il apparaît vers le quatrième mois de grossesse et ne s’atténue que six à huit mois après l’accouchement.

Il a tendance à réapparaître lors de nouvelles expositions solaires et parfois lors des grossesses suivantes.

-#gt; Il est par conséquent important de rappeler la nécessité d’une photoprotection élevée chez les femmes enceintes. Les écrans minéraux seront préférés car totalement dépourvus de passage transcutané.

– Vitiligo

-#gt; Les taches blanches du vitiligo sont des zones de peau dépigmentées dépourvues de défense contre le soleil. Il est important d’utiliser des produits solaires à indice maximal.

-#gt; Les produits teintés sont particulièrement conseillés car ils permettent de corriger l’irrégularité des pigmentations.

-#gt; Autre solution : appliquer un autobronzant uniquement sur les parties dépigmentées, puis recouvrir soigneusement l’ensemble d’une crème très haute protection.

– Peaux noires

Bien que parfaitement protégées par leur pigmentation naturelle, les peaux noires peuvent être sujettes aux coups de soleil après une longue période d’exposition sans protection. De plus, elles n’échappent pas au vieillissement actinique. Une protection moyenne peut être une bonne solution.

– Peaux acnéiques

Dans un premier temps, le soleil a tendance à améliorer l’état cutané des peaux acnéiques. Par réaction aux UVB, l’épiderme s’épaissit, dissimulant les microkystes. Mais cette action n’est que passagère, laissant ressurgir les microkystes au retour des vacances.

La peau acnéique mérite de l’attention : c’est une peau fragilisée souvent traitée par des médicaments photosensibilisants. L’interruption dudit traitement pendant la période d’exposition et l’usage d’un soin non comédogène, sans parfum et à indice élevé, permettent de prévenir les désagréments liés au soleil.

POUR APPROFONDIR : Les nouvelles directives de l’Afssaps

Pourquoi de nouvelles directives ?

Suite aux demandes du ministère de la Santé et d’une association de consommateurs, l’UFC-Que choisir, un groupe de travail sur les produits de protection solaire a été créé auprès du directeur général de l’Afssaps. Il a rendu ses conclusions en janvier 2006.

Jusqu’à maintenant, malgré une bonne connaissance des dangers du soleil, les comportements à risque ne diminuent pas. En France, la campagne de prévention de 2003 n’a pas suffi à faire évoluer les comportements.

En outre, l’absence d’harmonisation de classification des produits solaires et le flou entourant leur étiquetage ont fait perdre leur latin à bon nombre de pharmaciens et, a fortiori, à bon nombre d’usagers.

De plus, on sait maintenant que tous les UV sont dangereux et que la seule protection contre les UVB n’est pas suffisante. Une amélioration de l’efficacité des filtres solaires est donc devenue indispensable.

Les critères de classification

L’Afssaps a établi une classification des produits solaires en se basant sur le facteur de protection solaire (FPS), la longueur d’onde critique (longueur d’onde à partir de laquelle l’intégrale de la courbe d’absorption atteint 90 % de l’intégrale entre 290 et 400 nm) et le ratio UVB/UVA (rapport entre la protection contre les UVB et les UVA).

Pour tous les produits solaires :

-#gt; le ratio UVB/UVA doit être inférieur ou égal à 3. Dans l’idéal, il devrait se rapprocher de 1, pour que la protection soit aussi efficace contre les deux types d’UV ;

-#gt; la longueur d’onde critique doit être supérieure ou égale à 370 nm, ce qui signifie que le produit a un large spectre d’action et notamment une efficacité contre les UVA.

L’Afssaps détermine alors quatre catégories de produits solaires en fonction du FPS.

Les contraintes de produit

-#gt; Etiquetage : l’efficacité du produit, le mode d’emploi et les conditions d’utilisation doivent être clairement mentionnés sur le produit.

-#gt; Composition : le produit solaire doit répondre à différents critères : photoprotection, innocuité, tolérance locale, stabilité, résistance à l’eau et à la transpiration.

-#gt; Application : pour favoriser son bon usage, il doit aussi être agréable à appliquer. Les formes galéniques mises sur le marché sont des crèmes, huiles, laits, sticks, émulsions, sprays, mousses…

-#gt; Stabilité : compte tenu de l’importance du maintien du pouvoir photoprotecteur, le produit doit être stable. D’après les industriels, les produits solaires seraient stables pendant 36 à 48 mois dans des conditions d’utilisation normale.

EN PRATIQUE LES PATHOLOGIES DUES AU SOLEIL

AU COMPTOIR : « Je suis allergique au soleil »

« J’adore le soleil mais, malheureusement, tous les ans, dès que je m’expose un peu, des petits boutons apparaissent sur mon décolleté et ça me démange énormément. Que puis-je faire ? »

Votre réponse

« L’apparition de petits boutons qui démangent au niveau du décolleté est caractéristique de la lucite estivale bénigne. Pour l’éviter, vous pouvez prendre un protecteur interne à base de caroténoïde en débutant 15 jours avant l’exposition. Cela n’exclut pas l’usage d’un produit solaire et l’exposition progressive les premiers jours. »

Les rayonnements UV absorbés par le tissu cutané créent des dommages d’apparition précoce à tardive et de gravité variable.

Les pathologies immédiates

– Coup de soleil ou érythème actinique

Il s’agit d’un phénomène précoce, dont l’intensité dépend directement de la quantité de rayonnements UV reçus : plus la dose est élevée, plus l’érythème apparaît rapidement, et plus il est intense et durable. Il témoigne d’une dilatation des vaisseaux sanguins de la peau par des substances pro-inflammatoires libérées lors de la nécrose (apoptose) de certaines cellules de la peau, les kératinocytes.

Le coup de soleil résulte de l’action des UVB mais aussi, et c’est une donnée assez récente, de l’action des UVA (pour 10 à 20 %). En effet, il faut 1 000 fois plus d’UVA que d’UVB pour induire un érythème solaire, mais les UVA émis par le soleil sont beaucoup plus nombreux que les UVB (UVA = 95 % des UV totaux).

-#gt; Traitement : il est identique à celui d’une brûlure du premier degré. Application de crème hydratante, éviction solaire durant quelques jours, reprise de l’exposition sous couvert de très haute protection.

– Photosensibilisation

Elle est due à l’interaction d’une substance photoréactive appelée « chromophore », présente dans la peau, avec des radiations lumineuses (UVB, UVA ou radiations visibles). D’origine exogène ou endogène, ce chromophore est parvenu dans le tégument par voie systémique (médicaments) ou après applications locales (médicaments, cosmétiques, végétaux). On distingue deux mécanismes différents.

-#gt; La phototoxicité est une réaction photochimique pouvant survenir chez n’importe quel individu, à la condition que la peau contienne une quantité suffisante de substance photosensibilisante et qu’elle reçoive une irradiation UV. Elle se traduit par un coup de soleil disproportionné par rapport à l’exposition et pouvant laisser des taches hyperpigmentées.

-#gt; La photoallergie est une réaction photo-immunologique atteignant des sujets préalablement sensibilisés, survenant pour des doses faibles de substance photosensibilisante et des doses très faibles d’UV, se traduisant par un eczéma des régions découvertes.

-#gt; Traitement : à prendre en charge comme un coup de soleil. Consultation médicale en fonction de l’intensité.

– Lucite estivale bénigne

Il s’agit d’une « allergie solaire » où l’agent photosensibilisant n’est pas connu, mais est excité par les UVA. Elle touche essentiellement les femmes (90 % des cas) de 15 à 25 ans. Elle apparaît lors des premières expositions solaires importantes du printemps et de l’été, récidivant chaque année en s’aggravant. Les lésions sont de petites papules rouges très prurigineuses, non confluentes, localisées au niveau du décolleté et éventuellement des épaules, avant-bras et dos des mains. Ces lésions s’atténuent en 5 à 15 jours.

-#gt; Traitement : afin de calmer le prurit, une crème antihistaminique ou un dermocorticoïde peuvent être associés à un antihistaminique per os. Le soleil devra être évité dans les jours qui suivent (vêtement et crème solaire UVA 60-UVB 60).

-#gt; Prévention : la lucite estivale est due essentiellement aux UVA. La protection par des vêtements et des crèmes solaires et l’exposition très progressive peuvent être complétées par la prise de « protecteurs internes » tels que les caroténoïdes, les vitamines A, E, les antipaludéens de synthèse (hydroxychloroquine).

Ces derniers doivent être débutés 15 jours avant le début de l’exposition solaire et poursuivis pendant toute la durée de l’exposition. La puvathérapie a aussi son intérêt dans la prévention de la lucite estivale.

Les pathologies oculaires

Comme la peau, les yeux sont soumis aux rayonnements solaires. Les méfaits du soleil peuvent apparaître à différents niveaux.

– Conjonctive : les UV peuvent entraîner une kératoconjonctivite ou ophtalmie. Les symptômes sont des larmoiements, une sensation de sable dans les yeux, une douleur et une inflammation de la conjonctive (rouge et enflée). Cette pathologie s’observe souvent à la montagne du fait de la réverbération du soleil par la neige. Le traitement consiste en l’éviction solaire et l’utilisation d’un collyre cicatrisant. L’utilisation de lunettes solaires munies de protections latérales prévient parfaitement cette affection.

– Cristallin : c’est lui qui focalise la lumière. Après de nombreuses expositions répétées, les UV peuvent induire une opacification du cristallin. L’Organisation mondiale de la santé estime à 20 % le nombre de cataractes dues au rayonnement solaire. Cette pathologie apparaît en général après 50 ans. Elle se soigne par le remplacement chirurgical du cristallin par une lentille.

– Rétine : le cristallin focalisant la lumière vers la rétine, cette dernière peut se trouver fortement exposée aux rayonnements solaires. En cas d’exposition au soleil sans protection, notamment chez les myopes, le myosis important peut conduire à des déchirures rétiniennes voire à un décollement. En cas d’exposition solaire répétée sans protection, les effets des UV étant cumulatifs, on constate une augmentation des rétinopathies dégénératives. Or, aucun traitement satisfaisant n’existe pour ces pathologies. Le port de lunettes solaires est conseillé dès le plus jeune âge.

Attention ! En cas de fixation du soleil (notamment lors des éclipses solaires), la rétine se trouve brûlée et cette atteinte irréversible conduit à la cécité totale ou partielle.

POUR APPROFONDIR : Les pathologies tardives peuvent être dramatiques

– Vieillissement cutané photo-induit ou héliodermite

Dû à l’action des UVA et des UVB, il résulte d’une exposition solaire chronique se traduisant par des modifications cliniques, histologiques et fonctionnelles. Elles se surajoutent au vieillissement intrinsèque et sont localisées au niveau des zones photoexposées : visage, mains, avant-bras. Apparaissent alors des taches pigmentées, des rides et des télangiectasies (petits vaisseaux dilatés). Par la suite, la peau peut s’épaissir, se relâcher, prendre une teinte jaunâtre et devenir plus sèche.

Ces manifestations s’accompagnent d’altérations cellulaires (au niveau des cellules épidermiques, des cellules de Langerhans ainsi que de l’ADN des cellules dermiques), pouvant induire la survenue de cancers.

– Photo-immunosuppression induite

Les UVB agissent sur les cellules de Langerhans (cellules de l’immunité) : ils diminuent leur nombre en favorisant leur migration ou leur apoptose, et modifient également la présentation des antigènes aux lymphocytes T.

Les UVB entraînent aussi la sécrétion de substances responsables de la photo-immunosuppression (prostaglandine, histamine, neuropeptides, interleukine…). Leur principale cible est l’ADN, mais ils peuvent aussi modifier les structures membranaires et/ou cytoplasmiques (récepteurs membranaires, signaux de transduction, facteurs de transcription, kinases…).

Ce phénomène est fonction de l’intensité et de la chronicité de l’exposition aux UV.

– Photogénotoxicité

Les UV peuvent entraîner des altérations de la structure chimique de l’ADN à l’origine de mutations ou de mort cellulaire. Les UVB agiraient directement en modifiant les bases pyrimidiques tandis que les UVA agissent sur des chromophores endogènes ou exogènes capables, après excitation par les UV, de dégrader le génome.

– Tumeurs cutanées

On distingue deux sortes de tumeurs cutanées : les carcinomes, fréquents, facilement guéris, et les mélanomes, plus rares mais beaucoup plus graves.

Les carcinomes dérivent des kératinocytes, cellules constitutives de l’épiderme, tandis que les mélanomes dérivent des cellules qui fabriquent la mélanine.

La photocarcinogenèse et la survenue de mélanome ne relèvent pas du même mécanisme. Les mélanomes sont favorisés par l’exposition solaire durant l’enfance, tandis que l’exposition aux UVA et UVB est directement mise en cause dans la carcinogenèse.

COMMUNIQUEZ ! LES PRODUITS SOLAIRES

RÉALISEZ VOTRE VITRINE : En matière de protection solaire, la texture a aussi un rôle à jouer

Le concept

#gt; L’événement : l’été

#gt; Le message : trouver la bonne texture pour bien se protéger

#gt; Les produits : crèmes, laits, gels

#gt; Les couleurs : jaune, orange

Les slogans

« Tout est dans le texture »

« Une question de texture »

« Prêts pour la plage ? »

Les fournitures

– Trois panneaux vitrine recyclés

– Trois plots de Plexiglas ou trois cartons assez hauts

– Papier (adhésif ou non) jaune et orangé

– Un panneau de polystyrène extrudé (pour le slogan)

– Des maillots de bain pour homme et femme

– Une paire de lunettes de soleil et un chapeau

– Des épingles à tête

– Des feuilles de papier A4

Plan de la vitrine

En fond, trois panneaux vitrine recyclés et accrochés ensemble sont recouverts de papier jaune ou orange. Des plots supportent les produits. Le slogan est inscrit sur le panneau en polystyrène extrudé fixé à la grille du plafond.

Disposition des produits

Chaque groupe de produits (crèmes, laits et gels) est présenté sur un plot en Plexiglas ou conçu à partir de cartons enveloppés.

Le panneau prix (une feuille A4) indique également la zone d’application : visage et main pour les crèmes, corps pour les laits et spécial « hommes » pour les gels.

Mise en place des éléments du décor

Percez deux trous dans le panneau vitrine pour y glisser les branches des lunettes.

Accrochez les maillots de bain et le chapeau à l’aide d’épingles à tête.

DES CONSEILS POUR VOTRE RAYON : Un linéaire à renforcer dès le printemps

Saisonnalité, dermocosmétique et prévention caractérisent le rayon solaire.

Les nouveautés en avant

Les clients sont particulièrement sensibles à la nouveauté, soutenue en général par une campagne de communication. Il ne faut donc pas hésiter à la signaler sur un porte-étiquette arborant la mention « Nouveau », voire même en reprenant le visuel du produit sur un porte-visuel sur pied, placé à proximité du rayon.

On n’oublie pas les autres produits

Soignez la visibilité des produits les plus appréciés des clients. Les sprays, les formules waterproof, les forts indices ont conquis le marché des solaires à l’officine et se taillent toujours la part du lion. Gardez une implantation horizontale du rayon : chaque étagère n’est occupée que par une seule marque. Réservez à la marque « leader » le milieu du rayon. Plus de la moitié des ventes s’effectuent entre 1,10 et 1,50 m. Disposez les produits par ordre chronologique : l’autobronzant (10 % de la place réservée à la marque), les indices forts et moyens avec un large facing, les indices faibles et les après-solaires (20 % du facing total de la marque). Entre 0,50 et 1,10 m, placez la marque à booster. Organisez le rayon de façon tactile, en proposant un tube en démonstration. La communication via les réglettes (« Bronzée toute l’année », « Se protéger efficacement », « Après l’exposition ») permet de repérer l’offre.

Un rayon travaillé dès mars

L’essentiel du marché se concentre l’été, avec un second pic plus restreint pour les sports d’hiver. Mais les comportements changent et la demande progresse le reste de l’année. Les officines dont le rayon de dermocosmétique est développé ont intérêt à garder une étagère « solaire » toute l’année. Cette exposition sera largement augmentée durant la période estivale, jusqu’à dédier un meuble ou une gondole. Il est envisageable de doubler l’exposition des solaires à proximité des compléments alimentaires notamment, puisque certains produits à objectif double, minceur-prévention solaire par exemple, peuvent servir de liaison entre ces deux rayons. Les références solaires ont aussi leur place dans le rayon « Enfants ». Mentionnez les gestes de prévention, un bon moyen de replacer les soins solaires dans un contexte de santé. Profitez-en pour rester ludique : dessins, bande dessinée, couleurs attrayantes… –

LES MOTS POUR CONVAINCRE : Penser protection solaire en toute occasion

Il n’y a que de bonnes raisons de se protéger du soleil. N’attendez pas que vos clients vous le demandent, toutes les occasions sont bonnes pour parler de protection solaire.

Quand faire passer le message ?

Abordez le sujet dès l’instant où vous délivrez une ordonnance liée à un trouble dermatologique : psoriasis, acné… Sur une prescription, lorsque vous repérez un médicament photosensibilisant, c’est l’occasion de rappeler à vos patients d’éviter le soleil. Ne vous dites pas que le médecin y a forcément déjà pensé. Quand bien même, mieux vaudrait répéter deux fois le propos que pas du tout. Les enfants font partie des groupes à risque face au soleil, y compris dans la cour de récréation. Le matin, une couche de crème avant de partir à l’école s’impose. Oui, les hommes doivent aussi se protéger et, non, les solaires ne sont pas faits que pour les filles. Sports nautiques, tennis, parcours de golf, montagne sont autant d’activités où une protection solaire se justifie. Rappelez également les règles de photoprotection aux utilisateurs et utilisatrices de cabines à UV.

Les questions à poser

Certaines questions sont incontournables pour cerner le profil de votre interlocuteur. Le « kit de base » doit comporter l’interrogatoire suivant : « Où partez-vous ? », « Combien de temps ? », « Quelles seront vos activités de plein air ? ».

Face à une ordonnance, des questions permettent d’introduire habilement le sujet : « Qu’avez-vous comme crème pour vous protéger ? », « Comment vous protégez-vous ? », « Que vous a conseillé votre médecin comme protection solaire ? »

La vente en ligne de mire

Ces questions ouvertes aident donc à trouver la bonne réponse. Rassurez les personnes quant aux indices. Un indice élevé n’empêche pas de bronzer. Rappelez aussi qu’on applique le solaire plus d’une fois par jour.

Outre les soins locaux de protection, des produits complémentaires ont leur importance. Rebondissez au cours de l’entretien sur des informations comme : « Vous m’avez dit que votre peau était plus sèche après l’exposition solaire. Qu’avez-vous chez vous pour éviter cela ? » Cette technique permet de mettre en avant les préparateurs et prolongateurs de bronzage, les gommages… o

En collaboration avec Christine Caminade, docteur en pharmacie et formatrice responsable de l’organisme de formation Christine Caminade Conseil.

DOCUMENTEZ-VOUS

INTERNET

Recommandations concernant les conditions d’étiquetage des produits de protection solaire

http://www.afssaps.fr

Ces recommandations, émises en janvier 2006 par l’Afssaps, sont directement liées à la forte augmentation du nombre de cancers cutanés ces 20 dernières années. L’objectif est de simplifier l’information des consommateurs, en indiquant clairement le niveau de protection apporté dans la partie « Guide pour le choix d’un produit de pretection solaire ».

Les experts insistent sur la nécessité de disposer de produits protégeant à la fois contre les UVB et les UVA, sur la classification en seulement quatre catégories de protection en fonction de critères définis, sur l’harmonisation de l’étiquetage pour favoriser la comparaison des produits par le consommateur et sur les informations générales sur le bon usage du soleil, à faire figurer sur la notice ou l’emballage.

Campagne de communication de l’INPES

http://www.inpes.sante.fr, rubrique « risque ultra-violet »

En 2004 une enquête était menée sur les comportements, attitudes et connaissances des Français vis-à-vis du risque UV. Les résultats de cette enquête, disponibles sur le site de l’INPES (rubrique « Risque ultra-violet »), sont très intéressants pour mieux adapter le discours de prévention à l’officine. Ils sont complétés par des données épidémiologiques concernant le nombre de cancers de la peau et de certaines pathologies oculaires liées aux UV. Un dépliant baptisé « Bien profiter du soleil », destiné au public et téléchargeable sur le site, rappelle les grandes règles de la protection solaire.

Le FPS ne cible que les UVB

Le facteur de protection solaire (FPS ou SPF) détermine la protection contre les UVB.

Selon les recommandations du Colipa (Comité de liaison des associations européennes de la parfumerie), les laboratoires utilisent la même méthode de mesure du FPS.

Le FPS représente le rapport entre la durée d’exposition entraînant le coup de soleil lorsque la peau est protégée par le produit solaire et lorsqu’elle ne l’est pas.

Pour un FPS de 20, si l’érythème apparaît au bout de 5 minutes d’exposition sans protection, il devrait théoriquement s’observer après 100 minutes dans les même conditions d’ensoleillement. Toutefois, ce coefficient n’est qu’approximatif, car les conditions de réalisation des tests en laboratoire sont loin de refléter les conditions réelles d’utilisation.

Quel produit solaire choisir ?

-#gt; Quel est le phototype du sujet ? Produits de haute ou très haute protection pour les phototypes clairs, les personnes ayant de nombreux nævi ou ayant des antécédents (personnels ou familiaux) de cancers cutanés.

-#gt; Quel est le lieu de vacances ? Très haute protection (50 +) pour les tropiques, la montagne, la mer, indices plus faibles pour la campagne.

-#gt; Quel est l’âge et le type de peau ? Produits spécifiques pour bébés et enfants (écrans minéraux), émulsions légères pour les visages à peau grasse (crèmes solaires pour peaux à tendance acnéique), produits non gras pour les sportifs (pour ne pas glisser par exemple sur une planche de surf…).

Vers un remboursement ?

Les photoprotecteurs externes font partie des traitements préventifs de certaines dermatoses : lucite estivale bénigne, lucite polymorphe, photosensibilisation médicamenteuse, urticaire solaire, maladies auto-immunes déclenchées ou aggravées par la lumière solaire… Les experts dermatologues de l’Afssaps souhaitent disposer de filtres d’indices de protection élevés en UVB et UVA, pouvant être prescrits et remboursés aux patients. Ces produits pourraient être classés comme dispositifs médicaux.

Le diagnostic « soleil »

Invitez vos clients à un « diagnostic soleil ». Prévoyez une dizaine de minutes dans l’espace de confidentialité. Profitez-en pour rappeler les conseils d’usage en matière de prévention et, si la vente ne se concrétise pas, offrez tout de même des échantillons adaptés à l’issue de l’entretien. Une fiche de recommandations personnalisées sur laquelle sont notés les conseils d’usage, le phototype de la personne et les produits correspondants est la bienvenue. N’oubliez pas d’y apposer le tampon de la pharmacie.