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Les médicaments actuellement prescrits chez la femme enceinte le sont-ils à bon escient ?

Publié le 3 juin 2011
Par Sylviane Le Craz
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Parmi les 11 différents médicaments reçus en moyenne par une femme enceinte, la plupart n’ont pas d’efficacité démontrée. C’est le cas des antispasmodiques largement prescrits en cas de contractions utérines sans menace d’accouchement prématuré. Or, si la toxicité de ce type de médicaments semble faible pour le fœtus, nous ne sommes jamais à l’abri d’un effet indésirable grave. Ainsi, tout médicament ne doit être prescrit que si le bénéfice pour la femme enceinte et le fœtus est réel. Par exemple : les antirétroviraux en cas d’infection par le VIH. Malheureusement, pour traiter les maladies chroniques, nous manquons de médicaments bien évalués chez la femme enceinte.

Les compléments vitaminiques et minéraux sont aussi proposés de façon systématique alors que seule une carence peut justifier leur utilisation. La prise de vitamine C, par exemple, semble anodine pour une femme enceinte alors qu’elle peut avoir un effet délétère sur le fonctionnement du placenta, donc potentiellement sur la croissance foetale.

A côté de cela, nous avons constaté que moins de 10 % des femmes qui ont accouché dans notre hôpital ont suivi les recommandations concernant la supplémentation en acide folique pour laquelle l’effet préventif des anomalies de fermeture du tube neurale est prouvé depuis des années. L’équipe officinale doit donc vérifier la prescription d’acide folique lors de la vente de tests de grossesse ou d’ovulation, ou de la délivrance de médicaments d’aide à la procréation.

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