- Accueil ›
- Conseils ›
- Maux du quotidien ›
- Les maux de la bouche
Les maux de la bouche
EN PRATIQUE : LES CARIES
AU COMPTOIR : « Dois-je continuer à donner du fluor à ma fille ? »
« Je donne des gouttes de fluor à ma fille depuis qu’elle est née. Elle a 4 ans, dois-je continuer à lui en donner tous les jours ? »
Votre réponse
« Il serait préférable que vous fassiez un bilan fluoré avec votre médecin pour savoir si vous devez continuer. En effet, la prescription de fluor en gouttes ou comprimés doit prendre en compte la consommation d’eau, de sel, les habitudes alimentaires et la nature des dentifrices utilisés. »
La survenue d’une carie
La carie dentaire, classée troisième fléau mondial par l’OMS, est une maladie insidieuse. Elle détruit lentement les tissus durs de la dent et peut être à l’origine d’infections localisées voire généralisées. Une étude récente de l’UFSBD (Union française pour la santé buccodentaire) fait état en moyenne de 1,6 dent cariée et 6,6 dents soignées par patient, entre 35 et 65 ans. Une à deux visites annuelles de contrôle chez le dentiste permet une prise en charge rapide.
Quatre facteurs favorisent la progression de la carie.
– La présence de bactéries
Continuellement, une mince pellicule se dépose sur l’émail dentaire. Si elle n’est pas éliminée, elle est rapidement envahie par un amas microbien qui se multiplie et forme la plaque dentaire. Les bactéries cariogènes (Streptococcus, Lactobacillus et Actinomyces), composantes naturelles de cette flore buccale, produisent par glycolyse, au contact des sucres alimentaires, des acides responsables de la déminéralisation des tissus calcifiés de la dent.
– L’apport de sucres
Saccharose, glucose, fructose et lactose, surtout consommés hors des repas, entretiennent un milieu acide à l’origine de la destruction de la surface de la dent.
– Le terrain
La résistance des dents à la carie varie d’un individu à l’autre. Selon la qualité de l’émail, l’anatomie des dents – plus ou moins favorable à un bon nettoyage – et l’importance de la production de salive, la survenue de carie sera spontanément plus ou moins fréquente.
– Le temps de contact des aliments
Plus les prises alimentaires (liquides ou solides) sont fréquentes, plus il y a de pics acides. De même, plus le temps de contact entre sucre-bactéries cariogènes et dent est long, plus le risque augmente.
Le brossage dentaire
Un brossage efficace est l’arme absolue anticaries. Il doit durer suffisamment longtemps (idéalement trois minutes) et être entrepris dès le plus jeune âge.
– Entre 1 et 3 ans, un seul brossage avant le coucher suffit, à l’aide d’une brosse de petite taille. Un dentifrice n’est utilisé que si l’enfant en maîtrise le rinçage. Le parent se place derrière l’enfant et lui brosse les dents.
– Dès 4 ans, l’enfant peut se brosser seul les dents, après chacun des repas, au moins deux fois par jour à l’aide d’une brosse adaptée et d’un dentifrice fluoré au dosage spécifique.
La quantité de dentifrice à utiliser doit être de la grosseur d’un pois, soigneusement recraché après brossage et rinçage. Il faut nettoyer chaque côté l’un après l’autre, haut et bas, les poils de la brosse à cheval sur les dents, en faisant un mouvement de va-et-vient.
– A 6 ans, on passe à la méthode intermédiaire : commencer par le bas, un seul côté à la fois. Pour les dents du fond, poser la brosse sur la dernière dent et brosser d’avant en arrière. Pour celles de devant, tourner la brosse de la gencive vers la dent.
– A partir de 8 ans et chez l’adulte, c’est la méthode dite « BROS » qu’il faut utiliser.
– B : brosser séparément haut et bas.
– R : rouleau. Effectuer un mouvement rotatif en partant toujours de la gencive et en brossant vers la dent.
– O : oblique. Incliner la brosse à 45° vers la gencive.
– S : suivre un trajet précis pour n’oublier aucune dent. Faire le tour de chacune des facettes pour toutes les dents.
Le dentifrice
– Composés fluorés
Les dentifrices les plus actifs dans la prévention de la carie renferment des dérivés fluorés qui renforcent l’émail superficiel. Deux types de molécules d’efficacité comparable peuvent être incorporés : les molécules inorganiques (fluorure de sodium, fluorure d’étain, monofluorophosphate de sodium) et les molécules organiques (fluorures d’amines, fluorhydrate de nicométhanol).
– Concentration en fluor
Pour éviter tout risque de fluorose, l’Afssaps recommande une teneur en fluor limitée selon l’âge de l’enfant :
– chez les enfants de 2 à 6 ans : 500 ppm de fluor au maximum ,
– après 6 ans : les dentifrices dosés à plus de 1 500 ppm peuvent être utilisés.
Au-delà de 1 500 ppm de fluor (150 mg pour 100 g), les dentifrices possèdent une AMM et sont donc considérés comme des médicaments.
Avant l’âge de 2 ans, on déconseille l’emploi de dentifrices fluorés par risque d’ingestion.
LES QUATRE STADES D’ATTEINTE DE LA DENT PAR LA CARIELe fluor par voie orale
– Action préventive
Le fluor renforce la structure de l’émail en profondeur lorsqu’il est donné par voie orale. C’est pendant la période de minéralisation des dents que ses apports sont primordiaux, c’est-à-dire du troisième mois de vie in utero jusqu’à l’âge de 12 ans environ.
On trouve du fluor dans l’alimentation (sel de table essentiellement), l’eau et certains médicaments (comprimés, gouttes, dentifrices).
Si sa consommation est bénéfique pour prévenir la carie, un surdosage sur plusieurs mois ou années peut générer une fluorose, responsable d’un aspect tacheté de l’émail dentaire.
– Doses par voie orale
Tous apports fluorés confondus, la dose prophylactique optimale de fluor recommandée est de 0,05 mg/kg/jour sans dépasser 1 mg/j. Attention, dans les zones géographiques où l’eau de distribution contient plus de 0,3 mg/l de fluor, aucune supplémentation n’est nécessaire !
-#gt; Chez le nourrisson et l’enfant de 0 à 2 ans, en l’absence d’autres sources d’apport fluoré (eau de boisson, eau des biberons), la prescription de fluor en gouttes ou en comprimés est systématique. L’eau en bouteille recommandée pour les biberons doit contenir un taux de fluor inférieur à 0,3 mg/litre s’il y a supplémentation médicamenteuse.
-#gt; Chez l’enfant de 2 à 6 ans, le fluor peut être apporté par l’eau de boisson, le sel de table fluoré (concentration maximale de 250 mg de fluor/kg) et les dentifrices de concentration inférieure ou égale à 50 mg de fluor/100 g.
-#gt; Chez l’enfant de 6 à 12 ans, le fluor peut être apporté uniquement par l’eau et le sel fluoré. Attention ! Certaines eaux embouteillées sont trop fluorées pour être consommées par les enfants : toutes les eaux minérales contenant plus de 1 mg/litre de fluorures sont déconseillées chez les enfants de moins de 12 ans (Vichy Célestin : 5,8 mg/l, Saint-Yorre : 8 mg/l).
-#gt; Chez la femme enceinte, la supplémentation en fluor pendant la grossesse n’apporte aucun bénéfice à l’enfant pour sa dentition provisoire ou définitive, la fluorémie foetale n’étant que peu influencée par la prise de fluor oral.
Fils et brossettes dentaires
Afin d’éliminer les zones d’accumulation de la plaque bactérienne, notamment entre les dents, conseiller le fil dentaire ou les brossettes interdentaires.
– Fil dentaire
Le fil dentaire permet de nettoyer les zones inaccessibles à la brosse à dents. Il peut être ciré afin de mieux glisser dans l’espace interdentaire (Oral B, Gum Butler, Papilli Tape, PHB, Silkos…).
-#gt; Certains fils dentaires sont expansibles : initialement comprimés, ils deviennent plus épais au contact de la salive pour mieux couvrir la surface de la dent (Expanding Floss Butler Gum, Fluocaril ciré en nylon…). D’autres se présentent prédécoupés, avec une partie centrale en éponge plus épaisse (Papilli Flosser…), bien adaptée en cas de bridges, bagues ou implants.
-#gt; Les porte-fils peuvent faciliter l’utilisation car le fil reste toujours tendu. Il faut bien en maîtriser le maniement pour éviter tout risque de blessure.
– Brossettes
Les brossettes s’emploient en va-et-vient horizontaux, préalablement imprégnées d’une solution buccale antiseptique. Leur forme conique ou cylindrique et leur diamètre variable permettent de s’adapter à toutes les configurations d’espaces interdentaires.
– Qui doit les utiliser ?
-#gt; Le fil dentaire peut être utilisé au moins une fois par jour avant le brossage. Avant 8 ans, son utilisation n’est pas nécessaire. A cet âge les dents de lait sont suffisamment espacées, les restes alimentaires ou la plaque dentaire sont éliminés par simple brossage. En outre, l’enfant ne possède pas encore la dextérité suffisante pour savoir manier un fil sans blesser ses gencives.
-#gt; Les brossettes sont très utiles aux personnes présentant des dents légèrement écartées, déchaussées ou encore à celles porteuses de bridges, d’appareils d’orthodontie ou de prothèses.
Gommes à mâcher
Faute de mieux et très occasionnellement afin de combler l’impossibilité de se brosser les dents (déjeuner à l’extérieur…), mastiquer un chewing-gum est envisageable à condition qu’il soit sans sucre. Il présente alors une action mécanique de nettoyage : sa mastication stimule la sécrétion salivaire et la salive favorise la reminéralisation de l’émail par neutralisation des acides qui attaquent les dents.
POUR APPROFONDIR : Le scellement des sillons peut prévenir les caries
Depuis janvier 2001, l’assurance maladie rembourse le scellement des sillons des premières et deuxièmes molaires définitives pour les enfants de moins de 14 ans.
Principal acte de prévention de la carie dentaire chez l’enfant, le scellement permet de combler les creux des molaires, qui retiennent facilement les débris alimentaires. L’intervention, effectuée par un chirurgien-dentiste, consiste à fermer les fissures de la face supérieure de la dent à l’aide d’une résine polymère, qui agit un peu comme une couche de vernis protectrice. Elle n’est pas douloureuse, ne nécessite aucune anesthésie, tient plusieurs années et est possible dès l’apparition des molaires définitives, à partir de six ans. Le seul impératif est que la dent soit parfaitement saine. Plus le scellement intervient tôt après l’éruption des premières molaires définitives, plus il est efficace.
D’après des études américaines réalisées avec un recul d’une quinzaine d’années, le scellement des sillons permet une diminution de 50 % de l’incidence des caries.
EN PRATIQUE : LES PATHOLOGIES GINGIVALES
AU COMPTOIR : « J’ai les gencives gonflées et rouges »
« J’ai les gencives gonflées et rouges. Quand je me brosse les dents, elles saignent. Quel dentifrice choisir pour traiter ces petits désagréments ? »
Votre réponse
« Prenez un dentifrice spécial gencives à visée anti-inflammatoire. Vous pouvez l’utiliser en brossage mais aussi en massage plusieurs fois par jour. N’oubliez pas de changer régulièrement votre brosse à dents et choisissez une brosse à poils souples. »
De la gingivite à la parodontite
La maladie parodontale est l’ensemble des atteintes du tissu de soutien de la dent. Elle évolue en deux temps.
– Gingivite
Inflammation de la gencive a priori réversible, la gingivite se traduit par une gencive gonflée, lisse, parfois saignante au moindre contact, notamment au cours du brossage. La principale cause est une mauvaise hygiène buccodentaire. Un dépôt blanchâtre peu visible à l’oeil nu – la plaque dentaire ou plaque bactérienne, composée de micro-organismes – s’accumule sur les gencives et à la surface des dents. Si elle n’est pas éliminée régulièrement elle se transforme en tartre par combinaison avec les minéraux de la salive (phosphates et calcium). Ce tartre peut être mis en évidence par des révélateurs de plaque dentaire qui colorent la plaque résiduelle (Dentoplaque, Gum Red Cote…).
– Parodontite
Non traitée, la gingivite peut évoluer vers des lésions des tissus plus profonds : la parodontite est une lésion irréversible avec perte d’attache de la dent. Les saignements sont de plus en plus importants, des sérosités apparaissent sous pression digitale.
Les facteurs favorisants
L’absence ou un mauvais brossage dentaire sont les principaux responsables des pathologies gingivales. Certains facteurs favorisent leur développement.
– Les variations hormonales (femme enceinte, périodes menstruelles).
– Le tabagisme.
– Le stress.
– Les pathologies systémiques (diabète, hypovitaminose, hémopathie, immunodéficience).
– Certains médicaments : nifédipine, phénytoïne et ciclosporine.
– Attention : une gingivorragie est l’un des premiers signes de surdosage en AVK chez les patients sous anticoagulants !
Le brossage
Comme dans la prévention de la carie, le maître mot est d’éliminer la plaque dentaire et par conséquent la formation du tartre. Pour cela, un brossage complet après chaque repas est obligatoire.
– Solutions de prébrossage
Les solutions de prébrossage (Elgydium Antiplaque Solution bleue, Paroplak…) sont appréciables car elles facilitent le décollement et la désagrégation de la plaque dentaire. Dès l’âge de 6 ans, elles s’utilisent pures, en bain de bouche pendant 30 secondes, et ne se rincent pas.
– Brosse à dents
Le matériel doit être adéquat et renouvelé au minimum tous les trois mois.
-#gt; Dureté
Une brosse à dents à poils souples, en nylon, d’épaisseur de 12/100 mm ou 15/100 mm est indispensable. Réserver les poils extrasouples (7 à 12/100 mm, dites chirurgicales) aux soins postopératoires. Interdire les brosses dures qui donnent la fausse impression de bien se laver les dents mais qui en réalité affectent gencives et émail.
-#gt; Taille de la tête
Elle doit être adaptée à la cavité buccale pour permettre d’accéder facilement à l’ensemble des dents et espaces interdentaires.
-#gt; Brosse à dents électrique
Les brosses à dents électriques doivent elles aussi présenter une extrémité souple. Une brosse trop dure agresse, mais une brosse trop fatiguée est inefficace et devient un véritable nid à bactéries !
– Dentifrice
Préférer les produits spécifiques à base d’anti-inflammatoires, d’antibactériens ou de veinotoniques cicatrisants. Les dentifrices fluorés présentent une action bactéricide sur les germes de la plaque dentaire.
Les compléments au brossage
– Brossettes et fils dentaires
Ils sont utiles non seulement en prévention des caries (voir page 3) mais aussi dans la lutte contre la maladie parodontale. Des bâtonnets interdentaires imprégnés de fluor peuvent compléter leur action.
– Hydropulseurs
Les hydropulseurs ou jets dentaires sont également un appoint pour l’élimination des débris alimentaires incrustés dans les espaces difficiles d’accès pour les brosses. Leurs jets d’eau pulsée entraînent par rinçage les petites particules et déchets, stimulent la circulation et massent le parodonte.
– Bain de bouche postbrossage
Un bain de bouche ou une solution de postbrossage permet de poursuivre l’activité du dentifrice et augmente la résistance des tissus de soutien de la dent. A base d’antiseptiques, purs ou dilués dans de l’eau tiède, ils se gardent dans la bouche de 30 secondes à 3 minutes, selon les produits, et ne s’avalent pas. Pour ne pas déséquilibrer la flore naturelle de la cavité buccale, mieux vaut les employer par cures de quelques jours entrecoupées de pauses. Les bains de bouche à base de chlorhexidine sont susceptibles de provoquer une coloration brune de la langue et des dents, réversible à l’arrêt du traitement.
Quand diriger vers le dentiste ?
Si, malgré une bonne hygiène buccodentaire , un patient se plaint de gencives douloureuses, l’orienter vers son dentiste. En attendant, lui proposer des antalgiques à base de paracétamol et, localement, un gel antiseptique (Elugel, Hextril, Parodium) à appliquer en massage trois fois par jour sans rincer, ou encore un spray anti-inflammatoire et cicatrisant (Hyalugel) à vaporiser sur les zones douloureuses 3 à 5 fois par jour.
POUR APPROFONDIR : De la gingivite à la perte de la dent
La gingivite est extrêmement fréquente : elle atteindrait en Europe 80 % des adultes et 50 % des adolescents de 15 ans. En l’absence de prise en charge, si les mesures d’hygiène ne sont pas améliorées, elle aboutit à la formation de poches, ruptures pathologiques de la liaison entre la dent et l’épithélium de la gencive, entraînant une mobilité dentaire pouvant conduire à la perte de la dent.
La mesure de la profondeur des poches est un élément essentiel du diagnostic et du suivi de traitement. Elle peut se faire soit à l’aide d’une sonde manuelle graduée, soit à l’aide d’une sonde électronique avec enregistrement informatique des données. Le diagnostic de parodontite est établi lorsqu’il y a une perte d’attache de la dent. Une perte d’attache de 1 mm (distance entre l’extrémité de la sonde et le niveau originel de l’attache de la conjonctive) en une année est associée à un risque de perte dentaire de 56 %. L’examen clinique peut être complété par le diagnostic radiologique qui montre l’étendue de la perte osseuse.
Le traitement passe par un détartrage, un polissage et un surfaçage lorsque les poches mesurent plus de 4 mm. En l’absence d’amélioration, si la perte osseuse visible à la radiographie est supérieure à 6 mm, la reconstruction se fait par chirurgie.
EN PRATIQUE : LES ATTEINTES DE L’ÉMAIL
AU COMPTOIR : « J’ai les dents jaunies par le tabac »
« Je fume beaucoup et j’ai les dents un peu jaunes. J’ai vu une publicité à la télévision pour des patchs blanchissants. Ça marche vraiment ? »
Votre réponse
« Ces patchs à base de peroxyde d’hydrogène permettent effectivement d’enlever les taches dues au tabac. Mais attention, ils ne s’utilisent que sur des dents saines et naturelles ! »
Taches dentaires
L’hérédité, le vieillissement naturel mais aussi la consommation de café, thé, vin et surtout tabac influent sur la couleur des dents. Le blanchiment permet d’éliminer les taches de la couche supérieure de l’émail, mais n’a pas d’action sur les taches situées en profondeur (tétracyclines, excès du fluor…).
Kits de blanchiment
– Limites d’utilisation
Le blanchiment peut s’effectuer en ambulatoire grâce aux kits disponibles en officine. Réservés à l’adulte, ils se présentent sous la forme de strips (autocollants) ou de gels à appliquer localement. Actifs uniquement sur les dents saines et naturelles, ils ne doivent pas être appliqués sur les prothèses, facettes, couronnes et céramiques.
– Composition
Les actifs, peroxyde d’hydrogène (eau oxygénée) et peroxyde de carbamide (précurseur du peroxyde d’hydrogène), sont identiques à ceux utilisés par les dentistes mais à des concentrations moindres. Ils ne sont pas pour autant dénués d’effets secondaires : hypersensibilité des dents et des gencives, irritation de l’intérieur des lèvres, picotement de la langue parfois plusieurs heures après le retrait du produit. Déconseillés pendant la grossesse et l’allaitement, ils sont contre-indiqués en cas de carie, fêlure, maladie parodontale ou en cours de soins.
– Précautions d’utilisation
Il est préférable de réaliser un bilan dentaire chez le dentiste avant d’entamer un blanchiment. Pendant tout le traitement, agrumes et aliments acides sont à éviter car ils accroissent la sensibilité dentaire. Ne pas boire ou manger (surtout des fruits rouges) dans les 30 minutes suivant l’application.
L’effet dure de 6 mois à 1 an, mais attention, un usage répété fragilise l’émail !
– En complément
En usage quotidien, recommander un dentifrice antitache (Clinomint, Denivit, Elgydium Blancheur, Email Diamant Anti-Tache, Fluocaril Blancheur Durable, Kontrol, Rembrandt Plus, Superwhite…).
POUR APPROFONDIR : L’AVIS DU SPÉCIALISTE
« Le blanchiment en cabinet dentaire est plus précis et plus sûr »
Quelles différences y a-t-il entre le blanchiment par un kit vendu en pharmacie et celui réalisé chez un dentiste ?
« D’abord la concentration des produits. Au cabinet dentaire, elle peut atteindre 22 % voire 33 % de peroxydes. Le blanchiment à l’aide d’un produit vendu en officine n’est pas aussi efficace car les concentrations en peroxyde d’hydrogène ou en carbamide sont plus faibles. Ensuite, l’application. Nous, dentistes, utilisons des gouttières anatomiques thermoformées qui correspondent exactement à la conformation du patient. C’est beaucoup plus précis et plus sûr. Il n’y a pas de risque de fuite du produit, contrairement aux gouttières vendues dans le commerce. De plus, un bilan buccodentaire chez son dentiste est indispensable avant utilisation. Ces produits blanchissants ne doivent s’appliquer que sur des dents et des gencives saines et naturelles. »
Le Dr Alain Amzalag est chirurgien-dentiste et conseiller scientifique de l’Union française pour la santé buccodentaire.
EN PRATIQUE : LES ULCÉRATIONS BUCCALES
AU COMPTOIR : « J’ai un aphte très douloureux »
« J’ai un aphte qui me gêne beaucoup depuis hier. Il me faudrait quelque chose de vraiment efficace. »
Votre réponse
« Vous pouvez associer ces trois traitements : un bain de bouche pour désinfecter, un gel à appliquer localement 3 à 4 fois par jour pour calmer l’inflammation, et ces pastilles à sucer pour calmer la douleur. »
Lésion superficielle de la muqueuse buccale et de l’oropharynx, l’aphte se manifeste par une ulcération douloureuse à bords nets et fond jaunâtre, entourée d’une muqueuse rouge vif.
Les facteurs favorisants
Plusieurs théories sont envisagées pour expliquer l’étiologie des aphtes : phénomène vasculaire (microthrombophlébite) ou phénomène immunologique contre des antigènes streptococciques de la muqueuse buccale. Certaines facteurs favorisants sont connus.
-#gt; Hormones : cycle menstruel, grossesse.
-#gt; Stress : troubles psychiques, chocs émotifs.
-#gt; Traumatismes physiques : morsure de la muqueuse buccale, prothèses dentaires.
-#gt; Alimentation : noix, fraises, épices, certains fromages (gruyère), crustacés, citron…
-#gt; Médicaments : aspirine et AINS, nicorandil, antibiotiques, psychotropes, antimitotiques, antipaludéens, substituts nicotiniques, antiagrégants plaquettaires…
-#gt; Virus HIV, immunodépression…
Les traitements
Les aphtes de petite taille guérissent de façon spontanée en une dizaine de jours sans laisser de cicatrice. Le conseil officinal soulage et accélère la guérison. En revanche, les aphtes géants ou récidivants, dépassant 1 cm de diamètre, peuvent laisser des cicatrices après guérison et sont du ressort du médecin.
– Chez l’adulte, on peut décliner le conseil en 4 étapes :
-#gt; Eliminer les facteurs favorisants, particulièrement les aliments aphtogènes. Vérifier également l’état des prothèses dentaires.
-#gt; Nettoyer la muqueuse buccale : les bains de bouche antiseptiques à base de chlorhexidine (Collunovar, Corsodyl, Eludril, Paroex, Synthodon), d’hexétidine (Hextril) ou de résorcinol (Lipha) sont particulièrement utiles. En association, conseiller des antiseptiques en comprimés sublinguaux (Lyso 6) ou sous forme de gels ou de lotions (Pyralvex).
-#gt; Lutter contre l’inflammation : Flogencyl, Buccagel, Borostyrol…
-#gt; Calmer la douleur : produits à base d’anesthésiques locaux (Aftagel, Aphtoral), d’analgésiques (Oropolis, Pansoral) ou adoucissants (Gum Aloclair gel).
Pour limiter la récidive des ulcérations de la muqueuse buccale, certains thérapeutes préconisent la prise de Vitamine C ou d’Imudon (mélange de lysats bactériens).
En homéopathie, conseiller de sucer Aftosium ou Homéoaftyl comprimés.
– Chez l’enfant de moins de 6 ans, la plupart des produits sont contre-indiqués. Flogencyl peut être utilisé à partir de 30 mois.
POUR APPROFONDIR : La maladie « pied-main-bouche » provoque des ulcères buccaux
La maladie pied-main-bouche, fréquente surtout chez les jeunes enfants (3 à 9 ans), se traduit par des petits ulcères sur les gencives et la surface buccale des joues, suivis d’une éruption cutanée sur les paumes des mains et les plantes des pieds. Ces ulcérations buccales peuvent faire penser à des aphtes mais il s’agit d’une pathologie virale due généralement à un Coxsackievirus A. Observée surtout en été et en début d’automne, sa transmission s’effectue par contact direct (sécrétions oropharyngées ou nasales) ou par contact avec des selles infectées. La période d’incubation est de 3 à 5 jours et la maladie dure en général moins de 10 jours. L’enfant sera contagieux surtout pendant la phase aiguë de la maladie (première semaine), mais le virus peut persister jusqu’à 18 semaines dans les selles. Il n’y a pas de traitement, l’évolution étant spontanément favorable.
EN PRATIQUE : L’HALITOSE
AU COMPTOIR : « Mon mari a mauvaise haleine »
« J’aimerais quelque chose pour traiter la mauvaise haleine de mon mari. Il a essayé des comprimés mais ça ne fait rien. »
Votre réponse
« Il serait utile que votre mari fasse un bilan chez son dentiste car la mauvaise haleine provient très souvent d’un problème buccodentaire. En attendant, qu’il s’astreigne à se laver soigneusement les dents après chaque repas en finissant par un brossage de langue et par un bain de bouche sans alcool. »
Origine
L’halitose, plus communément appelée mauvaise haleine, est à plus de 70 % d’origine buccodentaire. Les 30 % restants étant dus à des affections ORL (sinusite, amygdalite…), digestives, pulmonaires, rénales, endocrines (diabète, troubles menstruels…), métaboliques (déshydratation…), ou encore iatrogènes (psychotropes…). Sans oublier les cas particuliers de l’oignon et de l’ail dont les composés volatils sont exhalés par les poumons, et celui du tabac qui imprègne presque totalement le fumeur.
Il convient de différencier la mauvaise haleine du matin de l’halitose chronique, qui dure toute la journée. La première est quasiment normale car, pendant la nuit, la bouche produit moins de salive, les bactéries génératrices d’odeur pouvant alors stagner davantage et se développer. Certains facteurs amplifient le phénomène telles la prise d’alcool ou la congestion nasale.
La seconde, en revanche, s’avère pathologique.
Prise en charge
Dans l’attente d’un rendez-vous chez le dentiste pour un bilan buccodentaire, quelques gestes simples permettent d’atténuer les effets néfastes de l’halitose. Rappeler que la menthe, gommes à mâcher et bonbons ne font que camoufler les odeurs et ne règlent pas le problème à la source.
-#gt; Lors de chaque brossage, conseiller l’usage du fil dentaire, d’un hydropulseur mais aussi le grattage de la langue, soit avec la brosse à dent, soit à l’aide d’un gratte-langue spécifique (Halita, Gum, Papilli). En effet, le dos de la langue représente la source principale de composés sulfuriques volatils (substances odorantes), que l’on soit en bonne ou en mauvaise santé parodontale.
-#gt; Préconiser en parallèle l’utilisation d’un bain de bouche qui diminue le nombre de bactéries et procure une sensation de fraîcheur. Attention, beaucoup contiennent de l’alcool susceptible d’être irritant en plus d’assécher les muqueuses ! Préférer des solutions sans alcool.
Les sprays buccaux ne peuvent constituer qu’une arme de complément. Conseiller plutôt l’emploi pluriquotidien de ceux sans d’alcool (Clairalène Déominth, Clinomint, Halita, Ricqlès…).
Enfin, quelques conseils hygiénodiététiques doivent être promulgués.
-#gt; Bien se brosser les dents et les espaces interdentaires avant le coucher pour diminuer le nombre de bactéries en bouche pendant la nuit.
-#gt; Nettoyer palais, joues et langue tous les jours.
-#gt; S’hydrater suffisamment dans la journée mais aussi avant le coucher pour diminuer la sécheresse buccale nocturne.
-#gt; Nettoyer méticuleusement les appareils dentaires après chaque repas et les désinfecter une fois par jour.
-#gt; Eviter ail et oignons.
-#gt; Diminuer ou, mieux, stopper la consommation tabagique.
-#gt; Réduire les protéines (produits lactés et de viande) qui sont les substrats des enzymes à l’origine de la mauvaise haleine.
POUR APPROFONDIR : La formation de dérivés soufrés en cause
L’halitose résulte principalement de la production de composés sulfuriques volatils (sulfure d’hydrogène, méthylmercaptan et diméthylsulfure) dans la cavité buccale. Ils sont générés par des bactéries anaérobies Gram négatif au contact d’acides aminés ou d’acides gras libres présents dans la salive, la crevasse gingivale, la surface de la langue ou les espaces interdentaires. Certaines conditions dont un pH neutre ou alcalin favorisent la croissance bactérienne et donc la production de composés sulfuriques volatils.
Autrement dit, si les sources nutritives principales sont les hydrates de carbone, leur fermentation conduisant à un pH acide, la mauvaise haleine diminue.
A contrario, si la principale source est protéique, les déchets du métabolisme comme les composés azotés augmentant le pH, l’halitose est aggravée. On recommande donc aux personnes souffrant de mauvaise haleine de réguler leurs apports alimentaires protéiques.
EN PRATIQUE : LES APPAREILS DENTAIRES
AU COMPTOIR : « Mon appareil dentaire me gêne beaucoup »
« J’ai un appareil dentaire depuis deux jours. Il me gêne encore beaucoup. Dois-je le retirer la nuit ? »
Votre réponse
« Pendant les premiers jours, l’accoutumance est parfois difficile. Les gencives subissent de grosses pressions durant la mastication. Il est préférable de retirer votre prothèse au moins 8 heures par jour, préférentiellement la nuit. Placez-la dans un verre d’eau, un assèchement pouvant provoquer une déformation permanente et la rendre inutilisable. »
Parmi les prothèses dentaires, on distingue les prothèses fixes (couronnes, ponts, implants, facettes…), c’est-à-dire implantées de façon permanente, et les prothèses amovibles (appareils et dentiers) qui peuvent être enlevées pour la nuit ou le nettoyage. L’entretien des prothèses fixes nécessite les mêmes techniques que celui des dents naturelles. En revanche, celui des appareils dentaires ou des dentiers est plus spécifique.
Le brossage
Idéalement, le brossage d’une prothèse amovible doit se faire après chaque repas ou au moins 2 fois par jour avec une brosse à double implantation (poils souples pour l’intérieur de la prothèse, poils plus durs pour l’extérieur) : Gum Prothèse, Corega, Bony Plus, Inava, Papilli, Biodentyl… Utiliser un dentifrice spécifique (Déterdent).
Le trempage
Le trempage doit lui aussi se réaliser au moins 2 fois par jour. Une dizaine de minutes d’immersion suffisent à assurer la désinfection de la prothèse, mais il n’y a pas d’inconvénient à prolonger le trempage toute la nuit.
Les produits de trempage, comprimés effervescents (Bactident, Bony Plus, Corega, Fittydent, Polident, Stéradent) à diluer dans l’eau tiède, sont composés en majorité de peroxyde alcalin. Ils sont purifiants et détartrants. La formation de bulles d’oxygène ôte les débris qui adhèrent aux prothèses. Cette technique présente deux avantages par rapport au brossage : un risque de casse limité et une tâche facilitée pour les personnes qui peuvent difficilement manier une brosse.
Après action du produit nettoyant, bien rincer et brosser la prothèse avant de la remettre en bouche. Ne pas utiliser de vinaigre ni de Javel, surtout si les appareils contiennent du métal (risque de corrosion).
La fixation des dentiers
– Les poudres et crèmes
Leur action immédiate autorise une fixation parfaite et une tenue de longue durée (environ 12 heures).
Les poudres (Corega Super, Corega Ultra, Protefix…) s’appliquent sur les surfaces de l’appareil (encore humide) en contact avec les gencives, tandis que les crèmes se déposent en 3 ou 4 points en évitant les bords. Dans les deux cas appuyer fermement sur l’appareil lors de sa mise en place.
Ces produits adhésifs forment un coussin entre les gencives et l’appareil, ce qui évite l’infiltration des particules alimentaires et aide à préserver les gencives contre les irritations liées aux frottements sur les muqueuses.
Certaines marques proposent des produits à fixation forte : Corega Performance Maximum, Fittydent Spezial, Fixodent Pro Soin Neutre, Poligrip Maxi, Protefix, Stéradent Confort…
Pour les gencives fragiles, conseiller les spécialités hypoallergéniques (Corega).
– Les coussinets
Plus anecdotiques, de forme prédécoupée, ils sont destinés à maintenir la prothèse inférieure ou supérieure. En recouvrant le palais, ils suppriment les points de pression douloureux, les frictions et les irritations dues aux dentiers (Bony Plus, Fittydent, Smig, Protefix).
POUR APPROFONDIR : Quand et comment réparer un dentier
Le mieux est certainement de confier cette réparation à un chirurgien-dentiste. L’utilisation du kit de colle Bony Plus Reparfix SOS peut toutefois être envisagée dans des situations exceptionnelles. Cette pâte pour la réparation rapide des prothèses dentaires en résine, cassées ou fêlées, et des dents détachées demande précision et doigté.
Tout d’abord, il faut nettoyer et sécher la cassure ou la fêlure. Appliquer ensuite la colle le long de la cassure et rapprocher les deux parties du dentier pendant 1 minute. Puis frotter avec du papier de verre pour polir la résine et enfin appliquer une pâte lisse préparée extemporanément sur la prothèse afin d’unifier la surface. Laisser sécher pendant 15 bonnes minutes.
COMMUNIQUEZ ! LES MAUX DE LA BOUCHE
DES IDÉES DE VITRINES
«Miroir, mon beau miroir, dis-moi qui a le plus joli sourire». Esthétisme, soin, hygiène : en pharmacie, on trouve tout ce qu’il faut pour répondre à la plupart des problèmes dentaires bénins. Faites le savoir.
Les fournitures
– Rideau de douche
– Miroir ou papier miroir et carton plume
– Porte-brosse à dents
– Tabourets
– Paniers en osier ou en plastique
Les slogans
– « Les secrets d’un sourire éclatant »
– « Croquez la vie à pleines dents ! »
– « Hygiène buccodentaire : le bon choix »
Malin !
– Si vous ne disposez pas de miroir, collez du papier miroir sur du carton plume. Plus léger qu’un vrai miroir, il est aussi plus facile à accrocher au plafond avec du fil de nylon.
– Pour une meilleure fixation, fixez le fil de nylon au dos du carton sur toute la hauteur
– Vous pouvez opter pour un miroir en hauteur et varier les tailles de tabourets pour dynamiser l’ensemble.
– Vous pouvez fixer des porte-brosses à dents pour mettre en scène ces produits sur le miroir ou directement sur la vitrine.
DES CONSEILS POUR VOTRE RAYON : « Tout-venant » et spécialisation
Même soumis à la forte concurrence des autres circuits de distribution, le rayon buccodentaire reste une valeur sûre à l’officine.
Pour les dentifrices et les bains de bouche, les leaders s’imposent incontestablement, mais une gamme plus positionnée « conseil » peut se justifier également. Les bains de bouche doivent bénéficier d’un espace à la hauteur de leurs ventes : ils représentent en effet 40 % des ventes en valeur des produits buccodentaires à l’officine. A côté des produits plus généralistes répondant aux demandes les plus fréquentes, développez votre spécificité en fonction de votre clientèle. Si l’officine est située dans un quartier d’écoles ou près d’un orthodontiste, exposez les accessoires de nettoyage des appareils dentaires, les gommes à mâcher révélatrices de plaque ou les dentifrices et brosses pour enfants. Si l’officine est majoritairement fréquentée par une clientèle active plutôt jeune du secteur tertiaire, misez sur les blanchissants. Si la clientèle est au contraire plutôt âgée, réservez une étagère entière aux produits pour prothèses dentaires et proposez un choix complet de dentifrices adaptés.
Présentoir ou meuble ?
Certaines références sont pourvues d’une AMM. Pour garder la cohérence du rayon, situez-le en limite de la zone comptoir/espace public.
Pour les brosses à dents, utilisez absolument des présentoirs permanents plutôt que de les placer sur des meubles beaucoup moins vendeurs. Les présentoirs peuvent aussi être ponctuellement utiles pour une nouveauté ou une promotion. Leur efficacité reste corrélée à une durée de vie courte, un à deux mois tout au plus.
Les mots à la bouche
L’achat spontané de produits bucco-dentaires est sous-tendu par trois éléments : la visibilité des marques à forte notoriété, la mise à portée de main des produits avec AMM (tout en respectant la législation) et la lisibilité de l’offre. Optez pour des arguments sans ambiguïté sur les réglettes : « Gencives et dents sensibles », « Prévention des caries », « Blancheur des dents ». Identifiez également clairement la cible « Enfant » par un stop-rayon ou par une exposition à part.
Communiquez sur l’innovation, moteur important de ce rayon notamment en ce qui concerne les brosses à dents, et mettez en avant les nouveautés. Le buccodentaire est un rayon qui « bouge » au cours de l’année, profitez-en ! –
LES MOTS POUR CONVAINCRE : Laissez un temps de réflexion
En matière d’hygiène buccodentaire, il y a, comme partout, des évidences et des approches plus subtiles. Ainsi, proposer un dentifrice adapté lors de la délivrance d’une ordonnance d’homéopathie s’apparente à un réflexe.
D’autres situations, bien que très différentes les unes des autres, doivent être animées par le même souci : ne pas laisser la demande circonscrite à un seul problème et démontrer l’homogénéité de sa proposition.
– Cas numéro 1 : « Je veux un dentifrice contre les saignements de gencives. »
Le dentifrice aura une action positive mais, en règle générale, il est indissociable de l’utilisation d’une brosse à dents adéquate (profitez-en pour lutter contre l’idée reçue qu’une brosse à poils durs nettoie mieux) et d’un bain de bouche adapté.
Face à une sensibilité dentinaire, votre stratégie de soins peut être la même.
– Cas n° 2 : « Et les dentifrices blanchissants, c’est quoi ? »
Pour que le processus de vente ne vire pas au « tout ou rien » – et même plutôt rien -, présentez le produit en précisant qu’il s’agit d’un soin d’entretien. Il est tentant et légitime d’expliquer qu’il existe des produits plus performants. Seulement, souvent le frein du prix intervient et n’est pas toujours évitable en première intention. Toute vente ne se fait pas au premier coup ! Si elle échoue, ne montrez pas votre déception. Au contraire, démontrez la valeur de votre conseil. Se rabattre sur un conseil que le patient jugera personnalisé, car lui permettant de glaner des astuces, est un bon vecteur de fidélisation. Aux visites suivantes, la confiance aidant, le sujet sera sans aucun doute abordé à nouveau. Bref, respectez le temps de réflexion de la personne en face de vous. Elle ne doit jamais se sentir flouée. Si elle comprend que le professionnel lui propose la meilleure solution et que finalement il désire la conseiller pour son bien et non pour son portefeuille, alors le facteur prix devient vite un faux problème.
DOCUMENTEZ-VOUS
INTERNET
UFSBD, 7, rue Mariotte, 75017 Paris. Tél. : 01 44 90 72 80.
Le site de l’Union française pour la santé buccodentaire propose pour chaque tranche d’âge des informations et des conseils spécifiques.
On passe ainsi des problèmes de caries à celui de l’halitose, de la bouche sèche au port de prothèses en un seul clic.
Le but : changer les comportements au quotidien. Informatif, didactique et ludique, le site est à recommander aux pharmaciens, aux patients et aux enseignants, l’UFSBD proposant un matériel pédagogique téléchargeable.
LIVRES
Vos dents : qui, quoi, combien ?
Michel Cymes et Patrick Hescot – éd. Balland/Jacob-Duvernet
En un peu moins de 120 pages, ce petit guide nous invite à mieux connaître nos dents et à prévenir les maux qui peuvent les affecter. Rédigé par le médecin-journaliste Michel Cymes et le président de l’Union française pour la santé buccodentaire, il constitue un outil facile d’accès sans pour autant être simpliste. Anatomie, conseils sur l’hygiène alimentaire, brossage mais aussi soins au cabinet dentaire y sont particulièrement bien abordés. Le chapitre consacré au coût des soins est extrêmement précis et instructif.
Les aliments à privilégier
Les sodas, les jus de fruits et les aliments riches en glucides, fermentescibles par les bactéries, sont des substances cariogènes. En revanche, d’autres aliments dits cariostatiques favorisent le pouvoir tampon du milieu buccal : les lipides, certaines protéines, en particulier les caséines des fromages, les minéraux (phosphore, calcium, fluor), vitamine D et les tanins du cacao.
Pour éviter les caries, des mesures hygiénodiététiques sont donc à recommander.
-#gt; Prohiber le grignotage et répartir les prises alimentaires quotidiennes en 3 repas et 2 à 3 collations.
-#gt; Limiter la consommation des aliments sucrés au cours des repas.
-#gt; Favoriser les associations pain + beurre + chocolat ou pain + fromage + fruit.
-#gt; Choisir le chocolat plutôt que les confiseries.
-#gt; Préférer l’eau ou le lait aux sodas.
-#gt; Finir tout repas par un aliment protecteur (ex. : fromage).
-#gt; Ne pas consommer de boissons ou d’aliments acides avant le coucher.
Les dents sensibles
– La dent peut générer une sensibilité désagréable. Au fil du temps, l’émail s’use et se déminéralise. La fixation d’une prothèse partielle, un brossage trop brutal génèrent des abrasions. Il en va de même si la gencive se rétracte et dénude la base de la dent. Les racines n’étant pas recouvertes d’émail, une multitude de petits canaux (tubuli dentinaires) sont ouverts vers l’extérieur. Le contact du chaud, du froid, d’aliments sucrés, acides ou même le brossage génèrent de brèves mais violentes douleurs.
– Utiliser des produits spécifiques de la sensibilité dentaire : dentifrices à base de fluorures de potassium, d’amines et d’étain qui oblitèrent les tubuli dentinaires (Elgydium Dents sensibles, Elmex Sensitive, Emoform Action intensive), dentifrices contenant du nitrate de potassium, désensibilisant (Emoform Dents sensibles, Gum Sensitive, Sensodyne Pro Fluor), de l’énoxolone, anti-inflammatoire (Fluocaril dents sensibles…), ou un anesthésique local (Oral B Rembrandt Sensitive). En complément, recommander les gels fluorés (Gelkam Fluorigard…) qui réduisent la sensibilité de l’émail par reminéralisation, ou les gels fluorés et riches en nitrate de potassium qui se fixe sur les terminaisons nerveuses de la dentine et s’oppose à la transmission des irritations extérieures (Sensigel…). A utiliser en application locale après brossage, avec une brosse douce ou le doigt, sans rincer.
La poussée dentaire du nourrisson
La première dent apparaît généralement vers 6 mois : une incisive médiane dans la mâchoire inférieure. A 2 ans et demi, les 20 dents primaires ou dents de lait ornent la bouche du nourrisson.
Une légère fièvre (38 °C) accompagnée de bave, des selles molles avec irritation du siège ou encore une irascibilité accompagnent souvent cette poussée dentaire. Pour atténuer ces désagréments, le traitement se décline en quatre étapes.
-#gt; Donner un anneau de dentition réfrigéré (mis au réfrigérateur, pas au congélateur) qui anesthésie la gencive et procure un soulagement.
-#gt; Administrer un suppositoire à base de paracétamol qui calme la douleur et diminue la fièvre.
-#gt; Masser la gencive à l’aide de doigtiers à picots de silicones (Rémond) ou de solutions (Baume premières dents, Dolodent, Gencivium, Delabarre, Pansoral Premières dents…) plusieurs fois par jour, de préférence après les repas et au moment du coucher. Attention, le Baume Premières dents renferme des protéines de lactosérum et ne doit donc pas être utilisé en cas d’intolérance aux protéines de lait de vache !
-#gt; Faire boire une dose 2 à 3 fois par jour d’une solution homéopathique (Camilia) ou sucer des granules de Chamomilla 5 CH, à raison de 3 granules 4 à 5 fois par jour.
La bouche sèche
La diminution pathologique (hyposialie) ou l’arrêt (asialie) de la sécrétion salivaire favorisent les maladies buccales telles que caries ou ulcérations. De plus, elles perturbent la mastication, la déglutition et la phonation et peuvent engendrer une instabilité des appareils dentaires, une perte de goût, voire une mauvaise haleine. Pour combattre la bouche sèche, recommander de boire suffisamment d’eau et de mastiquer des chewing-gums ou des bonbons sans sucre. Si nécessaire, conseiller en plus une solution humectante (Artisial, Buccotherm aérosol, Xialive…) ou un gel humectant à appliquer sur les gencives et le palais, trois à quatre fois par jour et le soir avant le coucher (Bioxtra gel humectant). Un bain de bouche spécifiquement élaboré pour les bouches sèches (Bioxtra sans alcool) peut être associé. Il s’utilise pur et sans rinçage après chaque brossage.
L’huile essentielle de persil
L’huile essentielle de persil est présente dans certains compléments alimentaires destinés à neutraliser les mauvaises odeurs (Oropur, Fresh et Pure Arkomedica, Alipuro…). Les capsules ou gélules se prennent le matin au lever et après chaque repas. Elles sont contre-indiquées chez la femme enceinte en raison de leur effet abortif potentiel.
Appareils orthodontiques
Des bâtonnets de cire de paraffine microcristalline (Butler) ou de silicone (Papilli Orthograd) permettent de protéger les muqueuses buccales contre les irritations provoquées par les appareils orthodontiques. Ils doivent être préalablement badigeonnés sur la bague, sur la broche ou sur le crochet avant mise en place.
Présentoirs : cinq règles à respecter
-#gt; Les présentoirs ne doivent pas être en surnombre.
-#gt; Ils ne doivent pas masquer les produits sur meubles et ne pas empêcher l’accès aux rayons ou aux comptoirs.
-#gt; Ils ne doivent pas être visibles de l’extérieur, à travers la vitrine.
-#gt; Les produits d’une marque donnée ne doivent pas être disposés sur un présentoir d’une autre marque.
-#gt; Les présentoirs doivent être réassortis régulièrement.
- Un patient a entendu dire qu’il pouvait désormais prendre son comprimé de Lévothyrox le soir au coucher. Est-ce vrai ?
- Alerte aux méningites : vérifiez le statut vaccinal des patients
- L’ordonnance d’une patiente souffrant d’une sinusite aiguë
- [VIDÉO] Accompagner le patient parkinsonien à l’officine
- Eau oxygénée boriquée au Formulaire national
- [VIDÉO] Arielle Bonnefoy : « Le DPC est encore trop méconnu chez les préparateurs »
- [VIDÉO] Le service de livraison en ligne : « Ma pharmacie en France » disponible dès juin
- [VIDÉO] Négociations, augmentations, ancienneté… Tout savoir sur les salaires à l’officine
- [VIDÉO] 3 questions à Patrice Marteil, responsable des partenariats Interfimo
- [VIDÉO] Quand vas-tu mettre des paillettes dans ma trésorerie, toi le comptable ?
![[VIDÉO] Arielle Bonnefoy : « Le DPC est encore trop méconnu chez les préparateurs »](https://www.lemoniteurdespharmacies.fr/wp-content/uploads/2025/03/bonnefoy-dpc-680x320.png)
![[VIDÉO] Le service de livraison en ligne : « Ma pharmacie en France » disponible dès juin](https://www.lemoniteurdespharmacies.fr/wp-content/uploads/2025/03/grollaud-sans-680x320.png)