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Les gyromitres ou fausses morilles
Par Yolande Gauthier, Anne-Hélène Collin, Pauline Michel et Sylviane Le Craz
Considérées comme comestibles jusqu’aux années 60, les gyromitres ou fausses morilles (Gyromitra esculenta, G. gigas et probablement G. infula) sont aujourd’hui réputées être toxiques voire mortelles. Cet ascomycète contient de la gyromitrine, une toxine sensible à la cuisson et à la dessiccation qui, après des ingestions répétées, induit la synthèse d’enzymes la transformant en méthylhydrazine. Cette hydrazine inactive la pyridoxine (vit. B6) avec diminution de GABA intracérébral et hépatite cytolytique. Elle est responsable, après 6 à 12 heures d’incubation, de troubles digestifs importants (vomissements, nausées, diarrhées, douleurs abdominales) pouvant conduire à une déshydratation avec violents maux de tête, asthénie et fièvre, contrairement à la plupart des intoxications mycologiques. Après cette phase, de nombreux patients guérissent spontanément en quelques jours. Si l’intoxication est sévère, une atteinte du foie, mortelle dans 10 % des cas, et des troubles neurologiques (délire, somnolence, tremblements, convulsions) apparaissent 36 à 48 heures après le repas (hémolyse, selon prédisposition génétique et atteinte du rein peuvent s’ajouter). Le traitement est principalement symptomatique. De la vitamine B6 est utilisée en cas de convulsions.
Les gyromitres, au chapeau brun creux plus ou moins arrondi et d’aspect cérébriforme, soudé au stipe creux lui aussi, court, sillonné irrégulièrement, lacuneux et blanc, peuvent être confondues avec les morilles dont le chapeau est couvert de profondes alvéoles irrégulières séparées par des côtes plus claires.
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