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Les gants médicaux
Les gants médicaux à usage unique sont indispensables pour la protection croisée soignant-patient. Ils diffèrent selon leurs caractéristiques et le type d’utilisation.
Définition
• Les gants médicaux sont des dispositifs médicaux à usage unique utilisés lors de procédures de soins pour prévenir la transmission croisée, c’est-à-dire la transmission de micro-organismes de personne à personne par contact direct ou indirect, plus rarement par voie aérienne.
• Ils ont deux objectifs barrières principaux :
→ protéger le patient contre une souillure/infection transmise par les mains du soignant ;
→ protéger le soignant d’une souillure/infection transmise par contact avec des liquides biologiques (sang, salive, larmes…), plaie ou muqueuse lésée du patient, a fortiori si les mains du soignant présentent des lésions.
Réglementation
Les gants médicaux sont assujettis à des normes qui permettent de vérifier leur conformité à la directive à laquelle ils sont soumis.(1) Cela est indiqué sur les conditionnements.
• En tant que dispositifs médicaux, ils relèvent de la directive 93/42/CEE (UE 2017/745 en 2021). Ils répondent à la norme NF EN 455, avec la NF EN 455-1 qui concerne l’étanchéité (détection des trous), la 455-2 qui traite des propriétés physiques comme la taille et la résistance à la rupture, la 455-3 qui évalue la teneur en protéines extractibles pour ceux en latex et la 455-4 qui concerne la durée de conservation.
• Certains gants médicaux sont également des équipements de protection individuelle (EPI) et relèvent aussi de la directive 89/686/CCE. Leurs protections chimiques et microbiologiques sont évaluées selon plusieurs normes (voir encadré ci-contre).
Caractéristiques
• Les gants médicaux sont en matière naturelle ou synthétique, souple et élastique, plus ou moins résistants et d’épaisseur fine, de quelques dizaines de micromètres (µm) à quelques dixièmes de millimètres (mm).
• Ils sont fabriqués en série par trempage d’une forme ou soudage de deux films pour ceux en polyéthylène. D’opacité variable, blancs ou colorés, ils s’ajustent davantage à la main que des gants de protection classiques. Les caractéristiques des matériaux, parfois associés, orientent l’usage.
• Matériaux.(2) Ils peuvent être combinés.
→ Caoutchoucs naturel (latex) et synthétiques.
– Latex naturel ou cis-isoprène. Souplesse, grande élasticité et résistance à l’étirement mais sensibilité au vieillissement sous l’effet de la lumière et de l’ozone. À réserver aux gestes exigeant sensibilité et dextérité.
– Caoutchouc nitrile ou nitrile. En copolymère d’acrylonitrile et de butadiène, ce matériau est proche du latex naturel pour les indications, mais il est plus onéreux.
– Caoutchouc chloroprène ou Néoprène. Sa résistance moyenne lui confère les mêmes indications que le latex, mais il est plus cher.
– Autres caoutchoucs à base de styrène, butadiène et éthylène (Elastyren, Tactylon)…
→ Polymères thermoplastiques.
– PVC : polymère de chlorure de vinyle. Faible élasticité et résistance moindre aux contraintes mécaniques. Moins bonne dextérité et sensibilité qu’avec le caoutchouc.
– Polyéthylène (PE). Aucune élasticité et les soudures sont fragiles. Manque de dextérité et de sensibilité. À réserver aux gestes ne nécessitant pas une grande précision.
• La taille. Elle s’adapte aux morphologies. Elle est souvent exprimée en pouces selon la taille de la main, de la paume ou le tour de main.
• La forme. Certains sont ambidextres, d’autres anatomiques avec une distinction gauche/droite, munis d’une manchette qui couvre et protège les avant-bras.
• La surface. Le plus souvent lisse ou légèrement texturée afin de faciliter la préhension des instruments.
• Poudrage et enduction. Pour faciliter l’enfilage, les gants peuvent être poudrés avec de l’amidon de maïs, subir un traitement chimique ou une enduction interne avec du polyuréthane. L’enduction est le fait de recouvrir un support textile d’une substance. L’amidon de maïs est à risque d’allergie, d’irritation, de macération avec la sueur et d’inflammation des voies aériennes supérieures par dispersion de la poudre dans l’air. L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) recommande (3) de privilégier des gants médicaux non poudrés.
• Risque allergique. Tous les matériaux possèdent des additifs potentiels allergènes, protéines pour le latex, agents de vulcanisation (produits qui permettent de rendre élastique un polymère plastique), antioxydants, colorants. En cas d’allergie au latex, préférer nitrile, Néoprène ou polymères thermoplastiques. Des réactions d’hypersensibilité retardée sont possibles : dermatite de contact, eczéma. Changer alors de type ou utiliser des sous-gants protecteurs.
Classificationi
• Types de gants.
→ Les gants d’examen, dispositifs de classe I, sont mis sur le marché après déclaration du fabricant. En latex, nitrile, PVC et PE, ils sont vendus stériles ou non selon l’usage, en boîtes de plusieurs dizaines d’unités. Utilisation : soins des plaies, soins cutanés en cas de gale…, prélèvement sanguin, vidange de sonde urinaire, injections… Exemples : Alvita (latex poudré ou non, nitrile non poudré, vinyle poudré), Burnet Sempercare latex poudré, Cooper (latex poudré ou non, vinyle poudré ou non), Digitil (PF latex non poudré, V vinyle non poudré), Euromedis vinyle non poudré, Lavoisier copolymère (vinyle + PET) non poudré stérile, Marque Verte (latex ou vinyle poudré), Peha Soft (latex poudré ou non)…
→ Les gants chirurgicaux, dispositifs médicaux de classe IIa, nécessitent un contrôle de conformité par un organisme notifié. En latex ou caoutchouc nitrile et Néoprène, ils sont emballés par paire en sachets individuels et pliés de façon à les enfiler selon la procédure stérile. Utilisation : pour tout geste demandant un haut niveau d’asepsie et manipulation de matériels stériles, suture, pose d’une sonde, d’un stérilet… Exemples : Burnet Sempermed Supreme latex non poudré stérile, Marque Conseil latex non poudré stérile…
Choix
Les gants en caoutchouc, latex et nitrile, plus élastiques, sont plus résistants dans le temps aux nombreuses sollicitations mécaniques.
• Contacts prolongés avec fluides corporels, gestes nécessitant une bonne dextérité: Néoprène, nitrile. Éviter le latex ou préférer les non poudrés pour limiter les allergies.
• Tâches de courte durée, pas de sollicitations excessives : vinyle. Résistance vis-à-vis des agents infectieux. À qualité de fabrication égale et neufs, tous les matériaux offrent la même protection. Les gants ne sont pas une barrière absolue vis-à-vis des virus et cet effet barrière diminue en plus avec le temps. La peau demeure un rempart de pénétration et le changement fréquent de gants réduit aussi le passage. Les superposer améliore l’effet barrière, les trous des gants de dessus et de dessous pouvant être non superposés.
• Résistance aux produits chimiques. Les gants très fins et à usage unique ne sont utilisés qu’en cas d’éclaboussures accidentelles de produits. Pas de produit hydroalcoolique sur les gants !
Mode d’emploii
• Enfilage. Enlever les éventuels bijoux. Se laver les mains avant de les enfiler et après car la prolifération microbienne est rapide sous gants. Cela permet d’ôter d’éventuels allergènes issus du matériau. Les changer toutes les 30 à 45 minutes, même si aucune effraction n’est visible. S’en débarrasser via la filière Dasri.
• Retrait.Voir schémas ci-contre.
Conseil. Garder les ongles courts pour éviter les effractions. Le gant ne remplace pas l’effet barrière naturel de la peau vis-à-vis des agressions. Pour la maintenir en bon état, éviter les microplaies (ongles rongés…) et utiliser de façon régulière des crèmes émollientes à distance du port des gants.
• Conservation. Dans un local sec, tempéré, à l’abri de la chaleur et de l’humidité. Respecter la date d’utilisation du conditionnement.
Prise en charge
Les gants médicaux ne sont pas inscrits sur la liste des produits et prestations et ne sont donc pas pris en charge par l’Assurance maladie. Certains sets de soins à la LPP et pris en charge contiennent des gants médicaux.
(1) Les gants contre les microorganismes , Fiche pratique de sécurité ED 145, INRS, mars 2019.
(2) Gants de protection pour les métiers de la santé, Fiche pratique de sécurité ED 118, INRS, février 2009.
(3) Recommandations concernant les gants médicaux poudrés , Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), 11 septembre 2017.
Normes et protection
Les gants de protection chimique et les gants microbiologiques sont soumis aux normes EN ISO 374-1:2016, avec trois types selon les produits chimiques testés : EN 374-2, qui détermine la résistance à la pénétration (étanchéité), EN 16523-1:2015, qui détermine la résistance à la perméation par des produits chimiques, et EN ISO 374-5. Selon cette dernière, les gants protègent des bactéries et des moisissures, voire des virus en plus…
Mémento de la délivrance
→ Ne proposer que des modèles conformes au moins à la NF EN 455.
→ Choisir le type de gant selon l’usage et le matériau en fonction des éventuelles allergies et du besoin de sensibilité/résistance.
→ Mesurer la main ou la paume pour ajuster la taille.
→ Rappeler si besoin les règles d’utilisation et de retrait.
→ Pas de prise en charge.
Retrait des gants médicaux à usage unique
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