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Le vote de la semaine

Publié le 1 novembre 2019
Par Francois Pouzaud
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Seriez-vous favorable à une interdiction pure et simple du libre accès pour l’automédication en pharmacie ?

OUI

Véronique Beniac, Haubourdin (Nord)

Le libre accès des médicaments d’automédication ne marche pas dans mon officine. Les produits disposés en libre accès ne sont pas tous des produits connus du public, les clients ne sont pas enclins à se servir spontanément. Ils nous demandent systématiquement un conseil pour soigner leurs petits maux, souvent à la suite de la délivrance d’une ordonnance. Si on retire ce rayon de notre espace de vente, mes clients ne s’en rendront même pas compte et il ne leur manquera pas. Le libre accès donne un peu une image de supermarché qui se marie mal avec celle de la pharmacie que l’on souhaite revalorisée en faisant de l’officine la porte d’entrée dans le parcours de soins. Si le libre accès est interdit, cela redonnera de l’intérêt au rôle de conseil du pharmacien.

NON MAIS…

David Salabert, Montpellier (Hérault)

C’est compliqué de répondre à cette question car on peut avancer à la fois des arguments pour et contre l’interdiction du libre accès. Je suis plutôt pour le maintien de ce rayon dans l’espace de vente car le libre-service dans mon officine déclenche systématiquement un contrôle au comptoir, un rappel sur la posologie et l’indication du médicament d’automédication, à qui il est destiné, etc. Il faut laisser aux gens la liberté de pouvoir gérer leurs petits problèmes de santé. La recommandation de nos autorités sanitaires sur le retrait du paracétamol et des AINS du rayon libre-service est dictée par l’Europe et la survenue d’accidents en Suède avec le paracétamol en raison de la présentation en grands conditionnements. Or la France ne connaît pas de tels accidents. Idem pour un médicament de prescription, Di-antalvic, qui a été retiré du marché alors que la France n’a déploré aucun accident et n’a fait que suivre une directive européenne. Il faut juste interdire le libre accès aux seuls médicaments faisant l’objet de mésusages.

NON

Béatrice Di Maria-Mahiou, Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine)

Il ne faut pas interdire le libre accès mais changer les pratiques officinales pour avoir un parcours d’automédication du patient sécurisé. Dans le cadre des travaux de la Société francophone des sciences pharmaceutiques officinales (SFSPO), nous avons mené une expérimentation qui consiste pour le pharmacien, face à toute demande d’antalgiques en automédication, à demander systématiquement la carte Vitale du patient pour pouvoir alimenter son dossier pharmaceutique (DP). Il ne faut pas passer à côté du DP qui est un formidable outil et son utilisation, dans le cadre du libre accès et de situations particulières, fait partie des recommandations de la SFSPO. Sécurisé, le libre accès en automédication peut être vecteur d’économies pour l’Assurance maladie.