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Le mois de tous les seins

Publié le 1 octobre 2010
Par Christine Julien
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Outre le changement d’heure (rappel aux étourdis…), octobre est le mois des seins. Vous connaissez tous (je l’espère !) la campagne mondiale de mobilisation en faveur de la lutte contre le cancer du sein et son ruban rose. N’oubliez pas aussi la Semaine mondiale de l’allaitement, qui a lieu également en octobre (voir p. 8).

Ce mois-ci, j’ai envie de vous parler des seins qui vont bien et qui ont décidé d’allaiter ou pas, parce que j’en ai assez ! Assez que certains – y compris la presse féminine – opposent les choix intimes des femmes sur la façon de nourrir leur bébé.

Depuis quand faudrait-il choisir un camp ? C’est quoi ces visions partisanes de desperate housewives fans du sein et des couches lavables, et de féministes adeptes du biberon et de la liberté à tout prix ? À trop vouloir cataloguer les femmes (et les couples), les petites phrases assassines creusent le sillon de la culpabilité (au choix : « Le biberon, c’est mieux pour la relation avec le père. » ou « Quoi ? Vous n’allaitez pas ? Vous ne voulez pas le meilleur pour votre enfant ? »).

En tant que professionnels de la santé, soyez clairs. Oui, le lait maternel est l’aliment le mieux adapté aux nourrissons. En disant cela, vous êtes le simple porte-parole de faits avérés. En revanche, promouvoir l’allaitement maternel ne doit pas être synonyme de prosélytisme. Il ne s’agit pas de convaincre les femmes d’allaiter au sein, mais de soutenir celles qui l’ont choisi (comme les autres d’ailleurs…). Le rapport du Pr Turck ne dit rien d’autre. Ah oui, il préconise aussi de mieux former les professionnels et de faire respecter la pause « tire-lait » dans les entreprises.

Alors, par pitié, laissons les femmes choisir. C’est déjà suffisamment dur comme ça de s’occuper d’un nourrisson !

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En attendant, portez-vous bien !