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Le jeûne thérapeutique
Pratique antique, le jeûne suscite actuellement beaucoup d’intérêt. Cependant, en France, aucune étude ne valide son efficacité en pratique médicale.
Qu’est-ce que c’est ?
Cette démarche vise à limiter de façon significative les apports alimentaires caloriques, glucidiques ou protéiques sur une période déterminée dans un but thérapeutique. Elle est parfois associée à un traitement conventionnel.
Un jeûne peut être complet (seule l’eau est permise) ou partiel (restriction calorique ou glucidique). Il peut aussi être continu (de 1 à 40 jours) ou intermittent (1 jour/2 ou 1 jour/semaine).
Quel est l’impact sur l’organisme ?
L’organisme doit s’adapter afin de continuer à fournir des substrats énergétiques aux cellules.
Trois périodes se succèdent en fonction de la durée du jeûne :
– le 1er jour, utilisation du glucose plasmatique directement disponible, puis du glucose libéré par la glycogénolyse hépatique. Cette réserve s’épuise rapidement.
– à partir du 2e jour, mise en route de la néoglucogénèse (utilisation des protéines musculaires pour produire du glucose).
– à partir du 5e jour, mise en place d’un mécanisme de préservation du tissu musculaire. Les acides gras, libérés par la lipolyse du tissu adipeux, deviennent la principale source énergétique. Ils fournissent directement de l’énergie par β-oxydation ou permettent la synthèse de corps cétoniques utilisés notamment par le cerveau.
Les premiers jours sont difficiles (nausées, douleurs, migraines…). Ensuite, les corps cétoniques provoquent un effet euphorisant.
Le jeûne peut induire rapidement une fonte musculaire dangereuse pour la santé.
Quelles seraient les indications ?
En France, le jeûne n’est pas proposé dans un cadre médical. Certains pays comme l’Allemagne, les Etats-Unis, les pays scandinaves et le Japon incluent cette pratique en thérapeutique. Les maladies inflammatoires, les pathologies articulaires, le diabète de type 2, les allergies sont les principales indications.
L’intérêt du jeûne dans le cadre d’un cancer pour limiter la prolifération cellulaire ou pour diminuer les effets secondaires de la chimiothérapie est discuté. Cette pratique n’est pour l’instant pas recommandée, en raison du risque de dénutrition et de l’absence d’études cliniques chez l’homme.
Y a-t-il des contre-indications ?
– Dénutrition, diabète de type 1, grossesse, néphropathie et myopathie sont les principales contre-indications.
– Les personnes âgées de plus de 60 ans, les enfants et les femmes allaitantes ne doivent pas pratiquer de jeûne thérapeutique.
Y a-t-il des perspectives d’utilisation en France ?
– Pour l’instant aucune indication n’est validée, et un jeûne ne doit pas être recommandé au-delà de 24 heures.
– La seule indication admise du régime cétogène (très pauvre en glucides) est l’épilepsie de l’enfant résistante aux médicaments. Il doit être encadré médicalement.
Sources : « Nutrition préventive et thérapeutique », J.-M. Lecerf, J.-L. Schlienger, Edition Elsevier Masson, mai 2016 ; « Evaluation de l’efficacité de la pratique du jeûne comme pratique à visée préventive ou thérapeutique », Inserm, janvier 2014 ; « Le jeûne thérapeutique en cancérologie : mythe ou réalité », Nutrition clinique et métabolisme, vol. 29, n°2, avril 2015.
– La pratique du jeûne en France n’est qu’à visée de bien-être, et l’indication de « détoxification » de l’organisme n’a pas de valeur scientifique.
– Le jeûne pratiqué par un adulte de corpulence normale en bonne santé sur une période courte semble sans danger, mais n’a pas fait ses preuves.
– L’hydratation régulière au cours du jeûne est essentielle. L’emploi d’eaux pétillantes minéralisées limite les pertes en sodium.
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