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- Le fluor, un ami à respecter
Depuis plusieurs années, le fluor est accusé de causer cancer, dysfonctions thyroïdiennes… « L’OMS a démenti. Actuellement, ce sont d’éventuels effets neuro-comportementaux ! », a expliqué Michèle Muller-Bolla, professeur d’odontologie pédiatrique à l’université Côte d’Azur, fin novembre, lors des journées de l’Association dentaire française (ADF) à Paris. Après une étude exhaustive de la littérature, elle se veut rassurante. Ces rumeurs découlent d’études à faible niveau de preuve basées sur la consommation d’eau très fluorée, non des dentifrices fluorés qui ne sont pas avalés.
Un grain de riz de dentifrice
Ces peurs ont conduit des parents à préférer des dentifrices sans fluor pour leurs enfants, alors qu’une recrudescence de la maladie carieuse est observée en France et ailleurs, liée en particulier à une alimentation plus sucrée. « Il est capital de continuer à donner un dentifrice au fluor tout au long de la vie. C’est le seul qui, utilisé tous les jours en petite quantité, prévient l’apparition de nouvelles caries. Il peut arrêter le développement de caries existantes s’il est associé aux changements des mauvaises habitudes alimentaires », explique l’experte.
Les recommandations actuelles, basées sur la quantité de pâte à utiliser selon l’âge, sont faites « pour qu’il n’y ait aucun problème même si l’enfant avale son dentifrice. » À ces doses, le risque de fluorose dentaire est nul. « Les préconisations sont d’utiliser une trace de dentifrice fluoré à 1 000 ppm, équivalente à un grain de riz, soit 0,125 mg de fluor jusqu’à 2-3 ans en fonction de l’état de santé bucco-dentaire. Ensuite, le même dentifrice est déposé sur toute son épaisseur dans le sens de la largeur de la surface de brossage, jusqu’à 6 ans. Sa quantité équivaut alors à environ 0,250 mg, loin des 0,05 mg/kg par jour responsables des premiers signes de fluorose dentaire. » Michèle Muller-Bolla met toutefois en garde contre le risque exceptionnel mais grave de toxicité aiguë en cas d’ingestion d’une grande quantité de dentifrice fluoré, soit 5 mg/kg. Le tiers d’un tube de 125 g avalé en une fois par un enfant de 1 an et 10 kg peut amener à consulter un centre antipoison du fait de troubles gastriques sévères. « Comme d’autres produits du quotidien, il faut tenir les tubes de dentifrice loin des enfants et préférer ceux au goût neutre pour prévenir leur ingestion. »
Employer au moins deux fois par jour un dentifrice fluoré, « c’est toute la vie, jusqu’à ce qu’il ne nous reste qu’une seule dent ! », insiste l’experte, qui rappelle que dentifrice bio ne veut pas dire sans fluor. Et d’engager à proposer des formulations contenant une dose adéquate de fluor.
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