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La rougeole
L’épidémie de rougeole qui sévit en France depuis 2008 s’est amplifiée de manière préoccupante. Au cours de l’année 2011, près de 15 000 cas dont 6 décès ont été déclarés, contre 40 cas pour 2007.
De quoi s’agit-il ?
• C’est une infection virale très contagieuse due au Morbillivirus (Paramyxoviridæ), virus strictement humain.
• Transmission : par contact direct avec les sécrétions nasopharyngées ou la salive ; plus rarement, par contact indirect avec des surfaces contaminées. Le virus pénètre dans l’organisme en infectant les cellules du tractus respiratoire. Il diffuse par virémie, généralisant l’infection aux différents organes ou tissus (poumon, rein, foie, tube digestif, système nerveux et peau).
• Contagiosité : de 3 à 4 jours avant le début de l’éruption jusqu’à 4 à 5 jours après.
Quels sont les signes ?
• La période d’incubation est silencieuse et dure environ 10 jours.
• La phase d’invasion, qui dure de 2 à 4 jours, est marquée par une fièvre à 39-40°C, une toux sèche, une rhinite, une conjonctivite avec larmoiement, parfois de la diarrhée et de l’asthénie. Vers la 36e heure apparaît le signe de Koplick (petits points blancs avec un halo érythémateux sur la muqueuse jugale, en regard des prémolaires) ; spécifique de la maladie et inconstant, il disparaît lors de l’éruption.
• La phase éruptive débute vers le 14e j après la contamination et dure 5 à 6 j. L’éruption cutanée présente des maculopapules rouges, non prurigineuses, s’effaçant à la pression entre des intervalles de peau saine. Elle apparaît sur la face puis le tronc et les extrémités des membres supérieurs, puis les membres inférieurs. La fièvre décroît dès le 4e jour de la phase éruptive.
• L’évolution est en général favorable, un état de fatigue persiste 1 à 2 semaines. Le patient est naturellement et définitivement immunisé.
• Le diagnostic est essentiellement clinique. Une confirmation biologique est recommandée. C’est une maladie à déclaration obligatoire.
Quelles sont les complications ?
• Surinfections bactériennes (otite aiguë, pneumopathie à pneumocoque, laryngite), responsables de la plupart des décès liés à la rougeole,
• Pneumonie rougeoleuse interstitielle (chez l’immunodéprimé),
• Atteintes neurologiques : encéphalite aiguë précoce à la phase éruptive (déficit neurologique, troubles de la conscience), encéphalopathie dégénérative à l’origine de démence survenant 6 à 8 ans après la rougeole, rare mais fatale. L’immunodépression et l’âge (moins de 1 an et autour de 20-30 ans) sont notamment des facteurs de complications.
Qui est concerné ?
C’est une maladie de l’enfant, de l’adolescent et du jeune adulte peu ou non vacciné. La rougeole devient également une maladie de l’adulte avec 40 % de cas chez les 20 ans et plus en 2011 dont 30 % d’hospitalisation : ce sont les plus exposés aux complications sévères, notamment neurologiques.
Quel est le traitement ?
• Symptomatique, il associe des antipyrétiques (paracétamol), un antiseptique nasal ou oculaire, une antibiothérapie en cas de surinfection bactérienne, une hydratation et du repos.
• En prévention, il existe 3 vaccins (virus vivants atténués) pris en charge à 100 % chez les enfants de 1 à 17 ans révolus : Priorix, M-M-R Vax Pro et Rouvax. Une seule dose de vaccin ne protège que partiellement.
Sources : « BEH » n° 10-11 (22.3.2011) ; InVS ; « Morbillivirus agent de la rougeole », 2011, Inrs.fr 2011 ; Dr L. Ninove, « Rougeole », Master-pathologie-humaine.org , 2011 ; « La rougeole d’un point de vue clinique », 2011, Archives.invs.sante.fr ; Actualisation des recommandations vaccinales contre la rougeole pour les adultes, HAS, fév. 2011, Invs.sante.fr ; « La rougeole : la vaccination pour vaincre le retour », fév. 2011, Infectio-lille.com.
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