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La reproduction
La période pendant laquelle la chienne est fécondable ne se produit en moyenne que deux fois par an. Elle dure cinq jours à chaque fois, ce qui est dérisoire par rapport à d’autres espèces comme les chats. Toutefois, les désagréments liés aux chaleurs (pertes de sang, fugues, risques de mésalliance, accident sur la chaussée, conflit de voisinage…) doivent inciter les propriétaires à intervenir.
Le cycle oestral
La chienne présente en moyenne deux cycles oestraux par an. Le cycle se décompose en quatre phases de durée et d’enjeu différents.
– L’anoestrus
C’est une période de « repos sexuel » qui dure deux à trois mois. Les mâles sont indifférents à la chienne et celle-ci peut même les craindre voire les agresser si elle est de tempérament peureux. C’est la période optimale pour démarrer un traitement antichaleurs.
– Le pro-oestrus
Il représente le démarrage de la période de reproduction. Le premier jour du pro-oestrus est le premier jour des chaleurs. Au cours des sept à onze jours que dure ce pro-oestrus, les pertes sanguinolentes, dues à la modification de la muqueuse utérine, se font de plus en plus abondantes et le volume de la vulve augmente. A ce moment-là, le propriétaire est souvent demandeur de conseils. C’est dans les seuls deux (à trois) premiers jours du pro-oestrus qu’il est encore possible d’interrompre les chaleurs de la chienne. Après, il est trop tard, les désagréments font leur apparition. La culotte hygiénique est la seule arme pour recueillir les saignements…
– L’oestrus
L’ovulation a lieu au début de l’oestrus. La période de fécondation se trouve centrée sur cette ovulation. La chienne accepte alors le mâle. Le propriétaire observe une diminution des pertes sanguinolentes. A la fin de cette période, l’oestrus dure encore quelques jours. Les saillies ne sont alors en principe plus fécondantes. Le propriétaire ne souhaitant pas faire reproduire sa chienne doit tout de même rester vigilant encore quelques jours, surtout s’il n’a pas mémorisé la date de début des chaleurs.
– Le métoestrus
Cette période correspond au temps de gestation, mise bas et lactation. Si la chienne n’est pas gestante, elle reste toutefois sous imprégnation progestéronique, avec parfois passage à un état pathologique sous forme de pseudo-gestation.
Eviter ou interrompre les chaleurs
Si l’hystérectomie constitue la méthode radicale, les solutions médicamenteuses restent d’un recours fréquent.
– Interrompre les chaleurs
Si les chaleurs ont déjà commencé, l’important est de déterminer la date de début.
– Si cela fait moins de trois jours, l’interruption est possible. Les saignements s’estompent alors en quelques jours. Au-delà, les échecs sont fréquents et la chienne est fécondable. La gestation peut être fortement perturbée. Après le 3e jour, il faut donc déconseiller l’administration de produits visant à interrompre les chaleurs.
– Si les chaleurs ont démarré depuis plus de trois jours, les moyens sont palliatifs :
– bien repérer les jours à risque maximal (9e à 15e jour des chaleurs) et éviter les sorties ;
– sortir la chienne exclusivement tenue en laisse ;
– lui faire porter des culottes, ce qui évite les saillies et absorbe les saignements ;
– pulvériser un spray répulsif sur les parties postérieures avant de la sortir (Thékan répulsif déodorant, répulsif Doggy Audevard, Canys Anti-sex, Vitacanil Eloigne-mâle…).
– Les produits disponibles
Pour interrompre les chaleurs, deux molécules progestogènes sont disponibles : l’acétate de mégestrol et l’acétate de médroxyprogestérone. Le traitement est à commencer le plus tôt possible et jamais après le troisième jour des chaleurs. Vérifier l’absence de contre-indications : femelle impubère, diabète, antécédents de métrites, tumeurs mammaires, femelle gestante. L’oestrus est repoussé jusqu’au prochain cycle, qui a lieu 4 à 6 mois plus tard.
– Eviter les chaleurs
Les molécules utilisées sont les mêmes que pour une interruption de chaleurs mais à posologie quotidienne moindre. Le fait de les administrer sur un appareil génital au repos diminue grandement le risque d’effets secondaires (métrite, pyomètre…). La difficulté est de ne pas oublier la prise.
La gestation
Dans l’espèce canine, elle dure 63 jours plus ou moins 7 jours.
Le nombre moyen de chiots dans la portée varie considérablement, notamment suivant la taille et la race de la chienne. La chienne peut être fécondée par plusieurs mâles. La physionomie des chiots au sein d’une même portée est donc parfois hétérogène.
– Préparation
Avant la saillie, le propriétaire qui souhaite faire reproduire sa chienne doit la vermifuger, pour limiter le parasitisme de la chienne et des chiots, et vérifier la mise à jour des vaccinations pour assurer la richesse en anticorps du colostrum. On évite autant que possible ces interventions au cours de la gestation : certains antiparasitaires sont tératogènes, certains vaccins sont pyrétiques et donc potentiellement abortifs.
– Surveillance
– L’alimentation de la chienne : dès la cinquième semaine de gestation, ses besoins énergétiques sont augmentés. La ration doit donc être enrichie en lipides. Les besoins en acides aminés sont également augmentés. Le propriétaire peut donc opter pour un aliment du commerce spécifique, qui couvre l’ensemble des besoins, notamment minéraux (Specific FPD/FPW Auxil Leo, Imperial Dog Activ Virbac, Specific Cad Actil Leo, Specific CPD/CPW Auxil Leo…) ou enrichir l’alimentation classique par un complément nutritionnel (Pet-Phos, Sofcanis…).
– L’apparition de signes anormaux tels que fièvre (la température normale chez la chienne se situant entre 38° et 39°) ou polyuropolydipsie doit inciter à consulter très rapidement à la recherche d’une infection ou d’un diabète.
– Préparation à la mise bas
La chienne prépare son nid plus ou moins tôt avant la mise bas. Elle peut avoir un comportement plus solitaire, recherche un lieu tranquille. A partir du 50e jour de gestation, la chienne primipare a un développement visible des mamelles.
– La veille de la mise bas, deux signes d’alerte font leur apparition :
– la chienne a une montée de lait ;
– sa température corporelle baisse d’environ 1 °C. On conseille de prendre la température rectale tous les matins avant toute activité dès 15 jours avant la date présumée du terme.
La pseudo-gestation
Pseudo-gestation, grossesse nerveuse ou lactation nerveuse sont trois termes qui recouvrent la même entité pathologique.
– Les symptômes
Après l’oestrus et sans qu’elle ait été saillie, toute chienne présente un corps jaune fonctionnel et reste sous imprégnation progestéronique. Chez certaines, des signes pathologiques comportementaux apparaissent : la chienne se fabrique un nid où elle place des objets (chaussons, peluches…) qu’elle protège jalousement et materne. Elle se lèche longuement. Puis elle fait une montée de lait.
– Traitement
Pour être efficace, il doit être précoce.
– Il est avant tout comportemental : on supprime le nid, stimule l’activité normale de la chienne (grandes balades), diminue sensiblement l’abreuvement. Il est ensuite médical par le recours à des antigalactogènes.
Le traitement de la pseudo-gestation ne se conçoit que si l’on est sûr que la chienne n’est pas gestante (échographie, radiographie…) : il n’est pas rare qu’une chienne échappe à la surveillance de son maître ne serait-ce que 20 minutes pendant l’oestrus… Le risque est alors de poursuivre une gestation anormale, avec malformations, mortinatalité, dystocie et risque d’infection utérine.
– Le traitement médicamenteux est plus efficace s’il est précoce et brutal ; toutefois, l’échec est toujours possible. Il doit se faire sous surveillance rapprochée : s’assurer de l’observance, de l’absence de pathologie secondaire. Il faut prévenir le propriétaire du caractère éventuellement récidivant de cette pseudo-gestation.
Les chaleurs réapparaîtront à la date prévue.
Chaleurs de la chienne : Devenez incollable !
– A quel âge une chienne a-t-elle ses premières chaleurs ?
En moyenne, vers 8-9 mois mais la variation est importante et dépend de la taille du chien : pour les petites races (caniche nain, pinscher nain, coton de Tulear…) vers 4 à 6 mois ; pour les grandes races (berger allemand, briard, terre-neuve, danois…) vers 12 à 18 mois.
– L’intervalle entre les chaleurs est-il constant ?
En règle générale, oui. L’intervalle moyen est de 6 mois entre deux périodes de chaleurs mais il peut être plus bref.
– Quand les chaleurs réapparaissent-elles après arrêt d’un traitement antichaleurs ?
Cela dépend du produit utilisé et de la sensibilité propre de la chienne. Le délai peut aller jusqu’à 12 à 18 mois. Certaines chiennes ne présenteront plus jamais de chaleurs.
– Peut-on intervenir avant que la chienne ait ses premières chaleurs ?
C’est vivement déconseillé. Laisser le premier cycle avoir lieu, en notant la date du premier jour des chaleurs.
– Y a-t-il ménopause chez la chienne ?
Non, elle est apte à se reproduire tout au long de sa vie.
Cas de comptoir
La chienne de M. Leblanc, âgée de deux ans, a une montée de lait depuis une semaine. Elle a par ailleurs un comportement casanier et solitaire.
Que lui conseillez-vous ?
Demandez la date des dernières chaleurs pour confirmer l’hypothèse d’une lactation nerveuse. Conseillez-lui de « brusquer » sa chienne en la forçant à sortir pour « se changer les idées », tout en diminuant l’abreuvement, et d’associer un médicament destiné à traiter la pseudo-gestation. Informez-le du risque de récidive et conseillez une intervention beaucoup plus précoce à l’avenir pour augmenter l’efficacité du traitement.
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