Maux du quotidien Réservé aux abonnés

La prévention en psychiatrie est une urgence

Publié le 21 juin 2014
Par Alexandra Blanc
Mettre en favori

Le sujet est loin d’être marginal puisque un Français sur cinq est touché par une maladie mentale au cours de sa vie. Pourtant, la psychiatrie en France manque cruellement de moyens. C’est le constat fait par le Pr Marion Leboyer, directrice de la Fondation FondaMental. Des initiatives innovantes sont nécessaires dans ce domaine. S’appuyant sur des expériences menées en Suisse, en Grande-Bretagne et en Australie, la Fondation travaille à la création d’équipes mobiles chargées d’accompagner les patients à domicile pendant trois ans après un premier épisode psychotique ou une tentative de suicide. Parallèlement, le déploiement des Centres experts est attendu. Les 22 centres actuels, débordés par de trop nombreuses demandes, offrent aux patients atteints de schizophrénie, de troubles bipolaires et du syndrome d’Asperger un bilan psychologique et somatique complet, réalisé par une équipe pluridisciplinaire. La Fondation propose également la création d’une cartographie de l’offre de soins en psychiatrie et la diffusion d’outils qui permettraient d’améliorer le diagnostic et le suivi des patients. « L’enjeu des prochaines années est de mieux cerner les facteurs de risque, d’intervenir précocement dans le dépistage et la prise en charge, et de réduire les risques de rechute », déclare le Pr Leboyer. Et il y a urgence. Si rien n’est fait, les maladies mentales pourraient devenir en 2020 la première cause de handicap dans le monde. L’appel a été lancé au cours du colloque organisé à Paris le 12 juin par la Fondation FondaMental en partenariat avec le Conseil économique, social et environnemental (CESE) et le groupe Klésia.

Publicité