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La perte d’attractivité de la profession

Publié le 1 juillet 2011
Par Francois Pouzaud
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François Prevette, La Valette du Var (Var)

Il faut peut-être voir dans les données démographiques 2010 de l’Ordre, l’amorce d’une nouvelle tendance, mais en conclure qu’il y a une désaffection des jeunes pour la profession me paraît hâtif. Il est certain que cela serait inquiétant pour la revente de l’officine, la qualité de la délivrance au comptoir, la recherche d’adjoints. A force de rabâcher aux oreilles des jeunes que la pharmacie n’est plus ce qu’elle était, c’est normal qu’ils aillent voir ailleurs ! Je n’ai pas le sentiment que l’Ordre soit d’un grand soutien pour attirer les jeunes dans la filière.

Guy Vaganay, Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme)

L’heure n’est pas encore venue de transmettre mon officine, mais seulement d’y penser. A la lecture du bilan démographique, il y a de quoi être inquiet dans cette perspective. La féminisation de la profession n’arrange rien car beaucoup de femmes arrêtent l’officine quand leur conjoint travaille. Nous vivons un paradoxe : à un moment où la loi HPST sous-tend une plus grande qualification professionnelle au comptoir, il va y avoir de moins en moins de personnes qualifiées dans l’officine et d’adjoints pour remplacer.

Serge Bernard, Nîmes (Gard)

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Ce résultat est le reflet de la dégradation des conditions d’exercice de la pharmacie et de l’image dégradée qu’elle renvoie aux jeunes. Celle d’une profession de plus en plus impuissante face aux mesures gouvernementales qui contraignent les pharmaciens à travailler plus avec des revenus qui baissent. Il n’est pas surprenant que les jeunes regardent d’autres secteurs. Si l’officine ne parvient plus à les attirer, ses services vont inéluctablement se dégrader et la pharmacie va perdre de son enthousiasme à vouloir relever les défis de la loi HPST.