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La mélatonine n’est pas pour tout le monde

Publié le 14 avril 2018
Par Yolande Gauthier
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L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a rendu son avis sur les risques liés à la consommation de compléments alimentaires contenant de la mélatonine. Elle s’est basée pour ce faire sur les 90 déclarations d’effets indésirables susceptibles d’être liés à la prise de tels produits et sur des données bibliographiques. Les résultats mettent en évidence l’existence de populations et de situations à risque, pour lesquelles la consommation de compléments alimentaires à base de mélatonine n’est pas recommandée : enfants, adolescents, femmes enceintes ou allaitantes, personnes atteintes de maladies inflammatoires ou auto-immunes, personnes devant réaliser une activité nécessitant une vigilance soutenue où une somnolence pourrait poser un problème de sécurité. Pour les personnes épileptiques, asthmatiques ou souffrant de troubles de l’humeur, du comportement ou de la personnalité, la prise de mélatonine « doit être soumise à un avis médical ». Même chose en cas de traitement médicamenteux, du fait des nombreuses interactions pharmacocinétiques et pharmacodynamiques possibles entre mélatonine et médicaments (quinolones, fluvoxamine, zolpidem, zopiclone, nifédipine, warfarine…). Dans tous les cas, la prise doit être limitée à un usage ponctuel.

Par décision administrative de la DGCCRF, les compléments alimentaires contenant moins de 2 mg de mélatonine par prise sont actuellement autorisés en France. Mais de nombreuses disparités de dose et de statut existent au niveau européen. L’Anses s’interroge donc sur la place de la mélatonine sous forme de complément alimentaire à des doses comparables à celles du médicament. Elle appelle à une harmonisation du cadre réglementaire, « sur la base d’études de sécurité conduites pour des doses inférieures à 2 mg ».§

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