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La mauvaise éducation face au risque épidémique

Publié le 15 septembre 2007
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Parce que les études sur les craintes et le comportement de la population face au risque épidémique sont rares, l’Institut d’épidémiologie de Lyon s’est penché sur la question en région Rhône-Alpes. Les résultats, publiés dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire du 4 septembre, surprennent. Seuls 27 % des 600 sondés redoutent les épidémies. Ils craignent davantage les cancers (74 %), l’effet de la pollution sur leur santé (62 %), le chômage (50 %), le terrorisme (46 %) ou encore l’obésité (36 %). Au rayon des malades infectieuses, les sondés se disent surtout préoccupés par les infections nosocomiales (63 %). Suivent le sida (61 %), les méningites (59 %) et les hépatites virales (46 %). Le SRAS et la grippe aviaire n’inquiètent « que » respectivement 42 et 39 % des Français.

Une attitude fataliste

Une mauvaise connaissance des maladies épidémiques expliquerait-elle cette insouciance ? Une majorité de répondants déclarent pourtant être bien informés sur le sida, la grippe aviaire, les méningites et, dans une moindre mesure, les hépatites virales et les infections nosocomiales. Alors pourquoi seulement 20 % de la population étudiée a changé de comportement au moment de l’épizootie de la grippe aviaire ? Par ailleurs, 40 % des personnes interrogées ne connaissent pas du tout le SRAS. L’Institut d’épidémiologie de Lyon évoque « une attitude de fatalité et d’impuissance face à une épidémie », mais aussi la confiance dans notre système de santé. Les Français assurent qu’ils appliqueraient les recommandations officielles, y compris la mise en quarantaine, si cela était nécessaire.

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