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La Haute Autorité de santé veut convertir au dépistage organisé
Un peu plus de la moitié des femmes de 50 à 74 ans participe désormais au dépistage organisé du cancer du sein. Pour les autorités de santé, il faut continuer à informer sur les avantages de ce dispositif par rapport au dépistage individuel.
La double lecture systématique de tous les clichés de mammographies classés négatifs est l’atout numéro un du dépistage organisé, selon les autorités de santé. Elle permet de « récupérer » environ 9 % de faux négatifs, c’est-à-dire des femmes présentant une tumeur suspecte qui n’a pas été remarquée lors de la lecture par un premier radiologue. C’est pour ces raisons d’efficacité mais aussi de coût que la Haute Autorité de santé (HAS) tente de persuader les femmes se faisant dépister à titre individuel de rallier la cause du dépistage organisé. Lancé en 2004, le dispositif concerne aujourd’hui 52 % des femmes âgées de 50 à 74 ans, loin de l’objectif de 65 % fixé pour 2013 dans le cadre du Plan cancer. En outre, de grosses disparités régionales et sociales persistent. Les Parisiennes font par exemple office de mauvais élève avec à peine 27 ?% de participantes.
Le dépistage individuel bientôt déremboursé ?
Il existe donc un levier important pour augmenter l’adhésion au dispositif : convaincre les 10 % de femmes se faisant dépister à titre individuel d’y adhérer. La moitié d’entre elles sera facile à convertir puisqu’elle croit en fait y participer au moment du dépistage. Pour franchir le pas, il suffit que le médecin prescripteur indique « Dépistage organisé » sur l’ordonnance ou que ces femmes précisent à leur radiologue leur souhait d’entrer dans le dispositif.
Reste l’autre moitié. Pour inciter fortement à cette conversion, les autorités de santé étudient, entre autres, de nouvelles mesures financières : le déremboursement de la mammographie dans le cadre individuel pour les femmes ne présentant pas un risque élevé de cancer et, à l’inverse, la prise en charge à 100 % de l’échographie dans le cadre du dépistage organisé. Actuellement, 22 % des femmes se soumettent à cet examen complémentaire remboursé à 70 %. En dépistage individuel, elles sont 40 %, et c’est peut-être l’association systématique entre mammographie et échographie dans certains cabinets qui convainc des patientes de conserver leur statut.
Pourtant, « l’échographie systématique n’améliore pas la qualité du dépistage », selon le Pr Agnès Buzyn, présidente de l’Institut national du cancer. Au final, Lise Rochaix, membre de la HAS, estime que « si les 10 % de femmes dépistées à titre individuel rejoignent le dépistage organisé, 283 cas de cancers supplémentaires seront diagnostiqués grâce à la seconde lecture. En outre, la prise en charge à 100 % de la mammographie et l’absence de dépassement d’honoraires dans ce cadre généreraient une économie de 3 millions d’euros en faveur des patientes et des complémentaires santé ».
Enfin, pour toutes les autres femmes qui ne se font pas dépister, la HAS rappelle que c’est à chacune de décider. Pour Agnès Buzyn, « le diagnostic précoce permet une prise en charge rapide, moins lourde et moins mutilante que les traitements tardifs, et offre une guérison dans 90 % des cas ». Et pour la HAS, le risque de surdiagnostic chez certaines femmes ne remet pas en cause le bénéfice du dispositif à l’échelle collective.
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