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HÉPATITE B : Le rapport qui accuse

Publié le 23 novembre 2002
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La polémique autour de la vaccination contre l’hépatite B s’est brusquement réveillée. Le rapport établi par l’expert judiciaire Marc Girard (dans le cadre de l’enquête pénale concernant les effets indésirables du vaccin) défraie la chronique. Et pour cause, il remet en question le bien-fondé de la campagne de vaccination massive orchestrée par les pouvoirs publics en 1994.

Interrogé par Le Moniteur, le Dr Marc Girard est catégorique : « L’hépatite B n’est pas un problème de santé publique en France. D’ailleurs, l’épidémiologie de la maladie demeure inconnue. Comment peut-on dans ces conditions évoquer les bénéfices d’une vaccination ? »

Quant aux risques imputés au vaccin, l’expert soutient le lien de causalité entre la vaccination et l’apparition de scléroses en plaques. « Ce n’est plus un secret d’instruction maintenant », lance-t-il. Et d’affirmer : « On a beaucoup parlé de la sclérose en plaques, mais le vaccin est également responsable de tout un faisceau d’effets indésirables. »

L’Afssaps n’aurait-elle pas joué son rôle ? Selon le rapport, l’enquête de pharmacovigilance n’était pas fiable. Rappelons que la Commission nationale de pharmacovigilance fait part de 1 012 cas d’affections démyélinisantes, de 101 cas d’atteintes périphériques, de 81 cas de lupus, de 79 cas de polyarthrites rhumatoïdes et de 36 cas de thyroïdites sur les 29,5 millions de doses vaccinales administrées. Ce qui équivaut à un risque faible, de 0,5 pour 1 000. Rapport alarmant d’une part, position de l’Afssaps plus que rassurante d’autre part… De quoi mettre les professionnels de santé dans une position délicate face à leurs patients

Le Pr François Denis, membre du comité technique des vaccinations, a une position bien tranchée : « Le rapport accusateur n’apporte rien de nouveau. Il fait état de suspicions dans la mesure où de toute façon le risque zéro n’existe pas. Reste qu’aucune étude scientifique n’a démontré de lien entre le vaccin et l’expression de maladies auto-immunes », assure-t-il.

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En attendant les décisions de justice à venir, les recommandations restent inchangées : vacciner les nourrissons et les personnes à risque demeure d’actualité.