Faut-il avoir peur des moustiques en France ?

L’implantation du moustique tigre (Aedes albopictus), vecteur de la dengue, du chikungunya et du virus Zika progresse chaque année en France et menace désormais 30 départements en métropole. Parallèlement, l’épidémie à virus Zika touchant l’Amérique du Sud depuis plusieurs mois est relayée avec force par les médias, avec pour conséquence une paranoïa grandissante et renforcée par les récentes inondations qui ont favorisé le développement des moustiques. Le rôle des pharmaciens est donc de démêler le vrai du faux, rassurer les populations et rappeler quelques règles simples pour éviter les piqûres : utiliser des répulsifs efficaces, participer à la « lutte antivectorielle » en évitant par exemple, la proximité avec les eaux stagnantes.

Dans son numéro 517 de juillet 2016, la revue 60   millions de consommateurs a évalué l’efficacité et le potentiel de toxicité des produits répulsifs, diffuseurs et aérosols. Et conclut que les bracelets antimoustiques (Moustifluid, Parakito et Pharmavoyage) « ne présentent aucune efficacité » ! Nouveau scandale ? Pas vraiment. Fin 2015 déjà, le ministère de la Santé rappelait qu’il était fortement recommandé de ne pas utiliser de bracelets anti-insectes comme répulsifs ou d’huiles essentielles car leur durée d’efficacité est inférieure à 20 minutes. Les mois d’août et de septembre seront propices à une augmentation du nombre de cas importés de Zika, chikungunya et dengue, en raison des congés estivaux et des Jeux Olympiques de Rio, facteur d’augmentation des déplacements entre la France et le Brésil. Une nouvelle vague d’alertes en perspective ! «   On aura peut-être quelques cas autochtones de Zika, mais une épidémie non, déclare Daniel Camus, infectiologue à l’Institut Pasteur de Lille. Il n’y a pas de risque particulier, car notre moustique A. albopictus n’est pas le meilleur vecteur. De plus, dès qu’un cas se présentera, des mesures seront prises   ». Cela pourra passer par la pulvérisation de masse et/ou le renforcement des campagnes de prévention. §