Environnement : réduire la pollution par les résidus des produits pharmaceutiques

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Environnement : réduire la pollution par les résidus des produits pharmaceutiques

Publié le 15 novembre 2019
Par Magali Clausener
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Selon un nouveau rapport de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) « Pharmaceutical Residues in Freshwater : Hazards and Policy Responses » diffusé le 13 novembre, les efforts déployés pour empêcher les résidus de produits pharmaceutiques de polluer les sols, les ressources en eau, les écosystèmes d’eau douce et la chaîne alimentaire sont insuffisants.

Il en est de même pour l’évaluation des risques liés à ces résidus. Le rapport indique ainsi que les risques environnementaux liés à la grande majorité des quelque 2 000 principes actifs employés actuellement dans les produits pharmaceutiques à usage humain ou vétérinaire n’ont jamais été évalués. Or, plusieurs dizaines de nouveaux principes actifs sont homologués chaque année.

Une étude estime que 10 % des produits pharmaceutiques sont susceptibles de porter atteinte à l’environnement. Les plus préoccupants sont les hormones, les antalgiques et les antidépresseurs, mais aussi les antibiotiques notamment utilisés dans les élevages. Cependant, selon l’OCDE, « les données qui attestent d’impacts dommageables sont de plus en plus nombreuses : des analyses menées en laboratoire et sur le terrain montrent que des traces de contraceptifs oraux sont à l’origine de la féminisation des poissons et des amphibiens, et que des résidus de médicaments utilisés en psychiatrie modifient le comportement des poissons ». Or, les stations d’épuration classiques ne sont pas conçues pour supprimer les produits pharmaceutiques et la présence de résidus dans les ressources en eau n’est pas systématiquement contrôlée. « En l’absence de mesures appropriées pour gérer les risques, la situation ne fera qu’empirer à mesure que la consommation des médicaments devient plus importante en raison du vieillissement de la population, du développement des soins de santé et de l’accroissement de la production de viande et de poisson, mais aussi, dans les pays émergents, de la hausse de l’administration d’antibiotiques au bétail », explique l’OCDE.

Le rapport préconise donc plusieurs mesures dont la réduction des quantités de produits pharmaceutiques qui pénètrent dans l’environnement, soit en s’appuyant sur les marchés publics pour que les fabricants appliquent des normes strictes, soit au moyen de systèmes de « reprise » permettant de rendre les médicaments non utilisés ou périmés afin qu’ils soient éliminés en toute sécurité ; la sensibilisation de la population, des médecins et des vétérinaires pour lutter contre la consommation excessive ; le perfectionnement des stations d’épuration pour qu’elles puissent supprimer les produits pharmaceutiques.

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