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En ligne de mire

Publié le 22 novembre 2014
Par Laurent Lefort
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Pour le moment, moins de 1 % des officines pratiquent la vente en ligne de médicaments. En même temps, 3 % des patients seulement seraient déjà passés à l’acte. Bref, aujourd’hui, beaucoup restent dubitatifs sur l’intérêt de la vente en ligne de médicaments. Beaucoup mais pas tous. Il y en a au moins un qui ne débranche jamais. C’est Michel-Edouard Leclerc. Son nouvel angle d’attaque passe désormais par la Toile. Saisissant l’opportunité que lui offre le lancement par le groupe Lagardère de DoctiPharma (voir p. 36), il n’a pas manqué d’annoncer sur France Inter, le 17 novembre, qu’il comptait lui aussi lancer un site de vente en ligne de médicaments. Faute de grives on mange des merles. Une façon aussi de dire aux pharmaciens : « Vous avez gagné une bataille mais la guerre continue. » A fleurets mouchetés pour l’instant. « Si vendre des médicaments en grande surface n’est pas la bonne solution, on ne la prend pas, déclare-t-il, en ajoutant : D’autant que l’enjeu économique sur les médicaments n’est pas colossal pour les centres E.Leclerc : 200 millions d’euros sur un CA annuel de 43 à 44 milliards d’euros. » Pour parvenir tout de même à ses fins, Michel-Edouard Leclerc envisagerait de s’associer à des pharmaciens à proximité de ses grandes surfaces. Pour l’instant, les arguments peuvent encore prêter à sourire. Mais si d’aventure, comme le préconise le rapport Ferrand, on autorisait la création de pure players ou d’énormes plates-formes d’achats dans lesquelles la notion de pharmacie physique se diluerait jusqu’à disparaître, alors oui, la grande distribution aurait beau jeu à juger incongru d’autoriser la vente de médicaments sur Internet mais pas en grande surface.

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