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Du principe de précaution à la vaccination contre la grippe des femmes enceintes

Publié le 21 avril 2012
Par Géraldine Galan
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Le « principe de précaution » applique à la collectivité une règle médicale fondamentale : « d’abord, ne pas nuire ». Ce principe est complété par l’idée qu’une décision médicale ne doit être prise que si on a des preuves de l’efficacité de cette décision : on parle alors de « médecine basée sur des preuves » (« evidence based medicine » en anglais ). Le tandem « principe de précaution + evidence based medicine » est destiné à éviter des catastrophes, ce qui est pour le moins indispensable quand on a le souci de la qualité des soins. Cependant, cela peut aussi parfois maintenir les soignants dans une prudence excessive. Le cas de la grippe chez les femmes enceintes en est un bon exemple. Depuis longtemps, les virologues ont attiré l’attention des médecins sur les dangers de la grippe pendant la grossesse. Ils disaient aussi que rien ne faisait craindre un effet vaccinal dangereux chez les femmes enceintes mais, par précaution, personne n’osait les vacciner contre la grippe. En conséquence, aucune étude ne pouvait montrer si ce vaccin était ou non efficace et, faute de preuve, les médecins ne vaccinaient pas les femmes enceintes contre la grippe. La survenue de décès chez des femmes enceintes infectées par le virus pandémique 2009 a convaincu les médecins qu’il fallait vacciner contre la grippe pendant la grossesse.

Deux ans plus tard, il est devenu évident que les virologues avaient raison : on a maintenant la preuve que le vaccin antigrippal est utile, efficace et sans danger en cas de grossesse. Il est ainsi recommandé dans le nouveau calendrier vaccinal.

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