Dermatoses parasitaires du chat : prise en charge et conseils au comptoir

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Dermatoses parasitaires du chat : prise en charge et conseils au comptoir

Publié le 5 septembre 2024
Par Delphine Guilloux
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Les chats sont fréquemment atteints de dermatoses parasitaires, des affections de la peau dans lesquelles différents acariens (tiques, aoûtats, demodex, etc.) sont souvent impliqués. Traitements préventifs et/ou curatifs peuvent être proposés.

Prurit plus ou moins associé à des lésions de grattage et parfois à une dépilation, tels sont les signes des infestations par les acariens. Des parasites qui peuvent également être à l’origine de maladies vectorielles. L’identification de l’acarien incriminé permet de mettre en place le traitement adapté pour soigner, éliminer le pathogène et éviter une réinfestation.

Des dermatoses et des acariens

Les tiques (principalement Ixodes ricinus, Dermacentor reticulatus et Rhipicephalus sanguineus) sont des acariens hématophages qui vivent dans les herbes hautes et les arbres, et sont actives à des températures comprises entre 0 et 20° C. Le chat peut être mordu lors de ses promenades en extérieur : la tique se fixe au niveau de zones où la peau est fine (oreille, tête, aine, etc.) et se nourrit de sang tout en injectant de la salive. Lorsque la salive est contaminée par des micro-organismes, la tique peut transmettre des maladies par inoculation lors de son repas : maladie de Lyme, piroplasmose ou babébiose, ehrlichiose, anaplasmose et anémie hémolytique. Forte fièvre, anémie, muqueuses pâles et/ou présence de sang dans les selles ou les urines peuvent être le signe d’une maladie transmise par une tique et nécessitent une consultation vétérinaire. Les aoûtats (Trombicula autumnalis) sont des acariens hématophages. Ils se laissent tomber de certains végétaux, tels que les graminées, pour se fixer dans les zones de peau fine, particulièrement au niveau des oreilles, dans les plis et dans les espaces interdigitaux des chats, et forment des amas caractéristiques de couleur orange. L’infestation par les aoûtats, appelée « trombiculose », a principalement lieu de juillet à octobre, et se manifeste par des démangeaisons intenses liées aux piqûres et, plus rarement, à une hypersensibilité à la salive des acariens. Les agents de la gale sont des acariens microscopiques. L’agent responsable de la gale des oreilles, Otodectes cynotis, se nourrit de débris tissulaires et de cérumen. La gale des oreilles se manifeste par la production abondante d’un cérumen noirâtre et un prurit intense au niveau des oreilles. La gale du corps, due à Notoedres cati, est devenue quant à elle très rare en France métropolitaine. Les cheyletielles (Cheyletiella blakei) sont des acariens visibles à la loupe qui entraîne une pseudogale relativement rare qui peut être asymptomatique ou responsable de démangeaisons au niveau de la tête, du cou et du dos. Les demodex (Demodex canis) sont des acariens microscopiques dont l’infestation peut se manifester chez le chat par une démodécie caractérisée par une perte de poils localisée autour des paupières et dans le cou ou généralisée à l’ensemble du corps.

La prise en charge

En cas de dermatose, une consultation vétérinaire est recommandée pour déterminer l’origine de l’affection et prescrire le traitement adapté.

Soulager les symptômes. Le traitement symptomatique consiste à traiter le prurit par voie locale (lotion antiprurigineuse, calmante et apaisante, par exemple) ou par voie orale (antihistaminiques, corticoïdes, etc.). Certains produits, notamment les corticoïdes par voie locale ou orale, ne sont disponibles que sur prescription vétérinaire. En présence de lésions, une désinfection à l’aide d’un antiseptique, sous forme de spray, est indispensable pour éviter les surinfections.

Traiter la cause. Les molécules acaricides ont le plus souvent une action à la fois préventive et curative. Elles sont plus ou moins spécifiques des différents acariens responsables de dermatoses. Le dimpylate, le fipronil et l’imidaclopride lorsqu’il est associé à la fluméthrine, sont actifs à la fois sur les puces et les tiques, et permettent d’éliminer les acariens présents et d’éviter une nouvelle infestation. Le fipronil est la principale molécule utilisée pour traiter et prévenir les infestations par les aoûtats. Le crotamiton et l’ivermectine, sur prescription, permettent quant à eux de traiter la gale des oreilles. Plusieurs de ces acaricides, dont le fipronil, sont efficaces dans le traitement de la cheylettiose et de la démodécie.

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Des conseils en plus au comptoir

  • Idéalement, le pelage du chat doit être régulièrement inspecté, et particulièrement après une promenade dans un lieu susceptible d’abriter des tiques et/ou des aoûtats. Les tiques peuvent être retirées à l’aide d’un tire-tique en choisissant la taille adaptée et en tournant dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. Ne pas essayer de tuer la tique avant de la retirer et désinfecter la zone après le retrait du parasite.En parallèle du traitement des parasites, conseiller de laver à 60 °C le panier et tous les textiles au contact du chat atteint ou d’appliquer un produit adapté sur les zones contaminées.Le rythme d’administration des antiparasitaires externes dépend de l’âge du chat, de son état physiologique et de la saison, une alternance des molécules permettant de limiter le risque de résistance.