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Démographie : Le vieillissement n’est pas l’ennemi du système de santé

Publié le 25 février 2006
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Le vieillissement de la population va-t-il déstabiliser notre système de santé ? », s’interroge le numéro thématique du Bulletin épidémiologique hebdomadaire du 7 février. Beaucoup estiment en effet que l’évolution démographique des futures décennies sera insupportable pour les finances publiques et fera exploser notre système de protection sociale. En partie faux, répondent les auteurs de l’étude. Si effectivement le vieillissement de la population va accroître mécaniquement la dépense moyenne de santé, celle-ci restera modérée par rapport aux décennies passées.

Selon les estimations de l’INSEE, les plus de 65 ans passeraient de 16 % de la population en 2000 à 25 % en 2030 et 29 % en 2050 ; les plus de 85 ans de 2 % à 4 % puis 8 % respectivement. Dans le même temps, la consommation de biens médicaux progresserait de 0,7 % par an sur 2000-2020, soit 1,5 point de PIB en 20 ans et 3 à l’horizon 2050. Or, entre 1980 et 2000 sa part dans le PIB a grimpé de 2 points. Il apparaît ensuite que l’augmentation des dépenses de santé par âge est moins liée à un accroissement de la demande de soins qu’à l’évolution des pratiques de soins à état de santé équivalent. Et il ne s’agit pas d’acharnement sur les malades en fin de vie.

Une étude française montre que c’est sur les « non-décédants » que l’on observe une accélération des consommations de soins. Le plus grand risque de dépenses ne réside donc pas dans les tendances démographiques ou d’état de santé, mais dans les technologies médicales. Quels progrès techniques accepter de financer collectivement, pour quels résultats ? Quelle est l’utilité des soins fournis ? Des questions auxquelles sont confrontées les systèmes de santé et que le vieillissement ne fait qu’exacerber.

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